L'IA va-t-elle alourdir ou alléger la dette technologique ?
Les dirigeants restent partagés quant aux conséquences qu'aura l'IA sur l'évolution de leur dette technologique. 43% prévoient que cette technologie va aussi créer sa propre dette technique.
PublicitéAmi ou ennemi ? Les DSI restent partagés sur la faculté de l'IA à réduire la dette technologique. Selon une étude du cabinet HFS Research, 55% des dirigeants de grandes entreprises s'attendent à ce que cette technologie réduise son poids à long terme, mais 45% anticipent une aggravation de la dette avec cette technologie. Si la plupart des 123 dirigeants interrogés (issus des 2000 premières entreprises dans le monde) sont assez positifs quant aux bénéfices de l'IA en matière de réduction des coûts (84% y croient) ou de gains de productivité (80%), plus de quatre répondants sur dix estiment que cette technologie va aussi créer sa propre dette technique. Les inquiétudes principales concernent les failles de sécurité (59%), la complexité de l'intégration aux systèmes existants (50%) et la perte de visibilité face à une technologie boîte noire (42%). Une caractéristique qui concerne surtout les IA pré-entraînées, LLM en tête.
« L'IA n'est pas une solution miracle, mais un amplificateur de ce qui existe déjà dans votre infrastructure d'entreprise, explique Phil Fersht, Pdg et analyste principal de HFS Research. Si votre architecture est fragile et surchargée de code, l'IA accélérera le chaos au lieu de le résoudre. » Et de conseiller aux DSI de repenser les fondations de leur SI, d'industrialiser l'intégration ou encore de réorienter certains investissements effectués dans les services vers des solutions logicielles évolutives. Un dernier conseil qui n'est probablement pas étranger au fait que l'étude de HFS est financée par un éditeur de plateforme de développement, Unqork.
Conséquences en série sur le développement
A date, le code généré par l'IA n'apparaît encore qu'au 7ème rang des facteurs de création de dette technique au sein des entreprises, derrière les pénuries de compétences, l'absence de standards d'architecture, la mauvaise qualité du code, la prolifération du code customisé ou encore les architectures Legacy.
Mais, quand on leur demande de se projeter à trois ans, les dirigeants interrogés anticipent de multiples conséquences de l'IA sur le processus de développement. Une augmentation de la productivité des développeurs expérimentés d'abord (pour 52% des répondants), mais aussi une accélération des prototypes (43%), un recul de la dépendance aux ESN (40%) ou encore la capacité des non-développeurs à bâtir du logiciel (38%). Dans le même temps, 37% des dirigeants anticipent que l'IA va générer du code qui va s'avérer difficile à maintenir. Et près d'un répondant sur quatre assure même que la technologie va créer de la dette technique à un rythme inconnu jusqu'à aujourd'hui.
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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