Migration vers S/4 Hana : Kingfisher prend la tangente
Le distributeur britannique, à la tête de l'enseigne Castorama, s'écarte de la feuille de route de SAP, en conservant ECC et en confiant sa maintenance à un tiers. Un dangereux précédent pour l'éditeur.
PublicitéCette fois, c'est non. Le groupe de distribution Kingfisher (à la tête d'enseignes comme Castorama ou Brico Dépôt) s'écarte de la feuille de route SAP en rejetant le passage à S/4Hana et à la souscription. Lors du Gartner Symposium, qui se tenait cette semaine à Barcelone, le directeur technique (CTO) du groupe britannique, Chris Blatchford, a martelé : « Ne vous contentez pas de nous fournir une liste de prix. Ne nous présentez pas un nouveau module de licence qui multiplie nos coûts par 20. Nous n'avons rien contre les grands fournisseurs, surtout ceux de systèmes ERP, mais nous devons constater concrètement la valeur ajoutée de leurs solutions. »
Kingfisher a donc décidé de conserver son système ECC 6, de le migrer sur GCP (Google Cloud Platform) et demander au spécialiste de la tierce maintenance Rimini Street d'assurer le support de cette plateforme, développements spécifiques inclus. Selon Chris Blatchford, ce choix n'empêche par le distributeur aux 1900 magasins et au chiffre d'affaires de 14,5 Md€ de déployer des innovations à base d'IA, des moteurs de recommandations ou des modèles de prix flexibles dans son ERP. « Nous avons déployé des chatbots conversationnels qui génèrent un taux de conversion de 10 à 15% sur les sites de e-commerce. Et toutes ces données sont intégrées à notre système ERP », a détaillé Chris Blatchford, cité par The Register.
Une architecture pour limiter la dépendance
Selon le CTO, cette capacité à mettre en oeuvre des innovations sans dépendre des feuilles de route des grands éditeurs s'appuie sur les choix d'architecture opérés par Kingfisher : « notre architecture repose par construction sur l'abstraction et sur la modularité. Elle n'est pas encore totalement aboutie, mais nous avons opté pour une approche API-first et une architecture événementielle, ce qui nous permet de remplacer rapidement des composants. Si nous ne trouvons pas l'offre idéale, nous procéderons comme nous l'avons fait avec l'ERP et les technologies de plusieurs autres fournisseurs. La gestion des microservices et d'une architecture modulaire est certes plus complexe pour nous. Ce n'est pas une solution miracle, mais elle nous a permis de dégager des fonds pour investir pleinement dans l'innovation. » Ainsi, Rimini Street assure que ses offres de tierce maintenance permettent à ses clients d'économiser entre 50 et 90% de la facture qu'ils paient habituellement aux éditeurs.
Rappelons que le plan soumis par SAP à sa base installée prévoit une maintenance standard d'ECC jusqu'en 2027 avant l'entrée dans une phase de support dit étendu courant jusqu'en 2030 (contre un accroissement de 2 points du coût de maintenance). SAP guide cette base installée vers une migration d'ECC à S/4 Hana couplée à un passage dans le cloud.
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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