L'IA pour réduire la dette technique ?

Une étude pointe le poids persistant de la dette technique, malgré l'importance des budgets de modernisation alignés par les DSI. L'IA apparaît comme une piste de sortie de cette impasse.
PublicitéEntre 1500 et 2000 milliards de dollars. C'est le montant de la dette technologique qu'auraient accumulée les 2000 plus grandes entreprises mondiales, selon une étude de HFS Research, menée pour Publicis Sapient, le cabinet de conseil en transformation numérique du groupe français. « Malgré des années d'ambition numérique et des milliards de dollars de budgets de modernisation IT, la dure réalité demeure : la dette technique est devenue le principal obstacle à l'innovation, à l'agilité et à la croissance », écrivent les auteurs de cette étude. Pour qui il ne s'agit pas uniquement « d'un problème technologique, mais d'un piège structurel. »
Car, selon HFS Research, « une grande partie du secteur des services informatiques, qui pèse 1 500 milliards de dollars, est conçue pour maintenir les entreprises dans ce piège. » Qu'il s'agisse d'externalisation, de prestations en régie ou d'automatisations ponctuelles. « Ces approches traditionnelles sont trop souvent devenues une partie du problème. Leurs modèles incitent à maintenir la complexité plutôt qu'à l'éliminer, ce qui a pour effet de normaliser la stagnation autour d'armées de travailleurs offshore », souligne HFS Research.
Transformer ou rhabiller le Legacy ?
Selon l'étude, l'IA fournit aux DSI une occasion de sortir de ce piège. « L'IA peut lire et réécrire le code existant, automatiser l'intégration et les tests, et compresser en quelques semaines des années de dette technique », écrivent les auteurs, de façon tranchée. 80% des 600 décideurs IT et métiers sondés estiment ainsi que l'IA va profiter à leurs initiatives de modernisation. Et une proportion similaire se dit prêt à sortir des modèles de service basés sur l'intensité du travail humain. « On ne résout pas ses problèmes en les externalisant... Il est possible que vous obteniez alors un arbitrage salarial, mais vous n'avez résolu aucun de vos problèmes », dit un DSI du secteur bancaire, cité dans la synthèse de l'étude.
Force est de constater que les efforts de modernisation entrepris jusqu'alors n'ont abouti qu'à des résultats peu convaincants. Malgré environ 30% des budgets IT consacrés aux efforts de transformation, seulement trois organisations sur 10 ont réellement modernisé leurs applications métiers coeur. « Pour les autres, la transformation est devenue un simple euphémisme consistant à rhabiller le Legacy », raillent les auteurs de l'étude.
L'IA dans l'IT : peut mieux faire
Si l'IA apparaît, selon l'étude, comme un levier permettant de désamorcer la bombe à retardement de la dette technique, encore faut-il que les DSI s'en emparent. Or, selon les chiffres de HFS Research, seules 22% des entreprises déploient activement l'IA au sein des différentes fonctions IT. Un tiers des organisations ont, de leur côté, lancé des expérimentations dans certains métiers de la DSI, tandis que 27% d'entre elles sont simplement en train d'explorer la technologie. Le solde se disant, la plupart du temps, sceptique quant à l'impact de l'IA sur la fonction IT.
PublicitéLe manque de compétences à même d'implémenter et gérer les applications d'IA reste la principale difficulté que rencontrent les entreprises pour adopter l'IA au sein de leur DSI (citée par 55% des décideurs) ; 14 points devant les difficultés d'intégration avec les systèmes Legacy et 15 points devant les problématiques de qualité et de gouvernance de la donnée.
Article rédigé par

Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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