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FDJ United parie sur l'IA agentique pour automatiser ses processus

FDJ United parie sur l'IA agentique pour automatiser ses processus
Les processus à automatiser chez FDJ United sont de plus en plus variés. Pour répondre aux besoins, l'entreprise teste progressivement l'IA agentique sur des cas d'usage demandant de l'analyse plutôt qu'une simple robotisation. (crédit : FDJ United)

Parce que les cas d'usage d'automatisation de ses processus métier sont de plus en plus variés, la FDJ ajoute progressivement l'IA agentique à son habituel RPA.

PublicitéDepuis 2021, la Française des jeux, devenue en mars dernier FDJ United, a automatisé progressivement 70 processus métiers. Pour aller au-delà des limites d'Excel souvent atteintes, elle a fait appel à Power Platform de Microsoft et à la RPA d'UIPath. Mais depuis l'an dernier, elle s'essaie aussi à l'IA agentique avec ce même objectif.

Le groupe a, en effet, beaucoup évolué ces dernières années, avec des rachats comme celui de Kindred Group, propriétaire d'Unibet, en 2024. Dans ce contexte, les cas d'usage d'automatisation de processus se sont à la fois multipliés et diversifiés, autour de sujets comme la réglementation des jeux d'argent dans différents pays par exemple, rendant la seule RPA, même alliée à l'IA, insuffisante. « Si la combinaison RPA et IA fonctionne bien dans l'absolu, précise Nicolas Bouttier, responsable BI office et automatisation des processus chez  FDJ United, nous n'avons pas assez de données avec nos use cases pour entraîner des LLM. C'est notre limite. Sans oublier le sujet de l'anonymisation des data ».

Un premier agent pour la direction des achats

L'entreprise a donc commencé à creuser l'option IA agentique avec son partenaire historique sur l'automatisation UIpath, avec un premier sujet, celui de l'audit auquel sa direction des achats est soumise. Ce processus demande la recherche chronophage et laborieuse de clauses spécifiques dans les contrats de ses 200 à 300 fournisseurs les plus importants.
Il implique d'aller dans les différents systèmes d'information, de récupérer les contrats, de les ouvrir, de les analyser, de retrouver les clauses concernées et ensuite de se rapprocher des acheteurs. Les clauses recherchées étant parfois absentes des contrats. L'agent IA, lui, fournit très rapidement à la direction des achats une synthèse de ce que contiennent les contrats. Reste à FDJ United à passer cet agent en production en s'assurant du respect des standards de cybersécurité ou de règlements comme le RGPD.


Nicolas Bouttier, responsable BI office et automatisation des process chez FDJ United, lors de l'agentic automation summit Paris d'UIPath en juin 2025. (Photo : ED)

Ce qui a convaincu FDJ United de continuer avec UIPath pour l'automatisation par IA agentique, c'est la simplicité de ses outils. « On entre le contexte, l'objectif recherché dans une première case, puis les inputs et outputs nécessaires, puis les outils à utiliser pour l'automatisation et, enfin, le contact en cas de problème », décrit Nicolas Bouttier. L'AI trust layer d'UIPath a été un autre critère déterminant. « Il s'assure entre autres que lorsque l'on expose nos données à des LLM par exemple, elles ne le soient pas de manière publique, mais soient sauvegardées dans des clouds de façon sécurisée et qu'elles restent confidentielles ».

PublicitéL'agentique, ce n'est pas automatique

Enfin, UIPath est en train de développer une brique de contrôle et de vérification de la pertinence des résultats d'un processus automatisé par IA agentique. « La RPA, c'est un robot, c'est binaire : l'automatisation marche ou ne marche pas, rappelle Nicolas Bouttier. L'IA traditionnelle quant à elle fournit un taux de confiance dans le résultat qu'elle donne. Mais avec l'IA générative, c'est différent. Il est difficile de lui faire comprendre qu'elle se trompe ». Pour pallier ce défaut, FDJ United construit avec UIPath un cas d'usage spécifique pour peaufiner ce nouveau module de vérification des résultats. L'agent en question doit gérer seul les mails des fournisseurs et il devrait entrer en production en septembre. « Notre équipe procure-to-pay répond un peu toujours aux mêmes types de messages de nos fournisseurs concernant les factures ». A réception d'un message, l'agent sur lequel FDJ United et UIPath travaillent va classer le mail, rechercher des éléments dans l'ERP si nécessaire, et générer un projet de réponse.

Le choix de l'IA agentique n'est cependant pas automatique. Plus un cas d'usage nécessite d'analyse, plus la balance penche en faveur des agents, mais comme l'explique Nicolas Bouttier, chaque cas d'usage fait l'objet d'une étude à part entière. « Si le compte d'un joueur est clôturé, par exemple, nous avons une procédure claire pour décider si nous pouvons le rouvrir ou pas. Nous utiliserons donc la RPA ». Même chose pour la déclaration DPAE (Déclaration préalable à l'embauche) à l'Urssaf d'un nouvel employé. « Vous avez un élément déclencheur stable dans votre SIRH et vous disposez de toutes les informations standardisées nécessaires sur la personne pour saisir la DPAE. Le robot récupère ces informations, va les saisir sur le site de l'Urssaf et les dépose dans votre SIRH. Pas besoin d'un agent pour ça. En revanche, lorsqu'il faut contrôler le RIB du nouvel employé, on peut envisager un agent parce qu'il faut vérifier si le RIB est valide, s'il est français ou étranger, si la photo est cohérente, etc. »

La prévention des risques associés aux joueurs ou l'étude du contrat d'un salarié ou d'un fournisseur entrent ainsi dans la même logique et rendront un agent plus pertinent, car ils impliquent, de la même façon, l'analyse de nombreux éléments.

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