Stratégie

Best of de l'été : Souveraineté, la nouvelle boussole des décisions d'investissement IT ?

Jusqu’à récemment embrassées sans arrière-pensée, les technologies américaines sont désormais considérées avec davantage de méfiance par les DSI et Etats européens. (Photo : Stocksnap/Pixabay)

Hier volontiers laissée au second plan, la question de l'indépendance technologique s'inscrit désormais au coeur des réflexions des DSI et des Etats de la vieille Europe. L'Amérique de Trump les confronte à une sévère gueule de bois.

PublicitéLe premier fonctionnaire de la Cour de justice internationale qui voit ses accès à une messagerie cloud coupés en raison de sanctions américaines. Un pays européen qui craint de voir le cloud servir de moyen de pression dans un différend territorial avec les Etats-Unis. Microsoft qui annonce un improbable dépôt de ses codes source en Suisse pour rassurer ses clients européens. Les services numériques d'outre Atlantique qui pourraient être ciblés par l'UE en rétorsion aux barrières douanières américaines. Tous ces scénarios, qui auraient relevé de la pure science-fiction il y a encore quelques mois, agitent l'actualité depuis la réélection de Donald Trump. Ce qui montre combien l'ambiance a changé en quelques mois, même si des prémisses de ce rafraîchissement des relations transatlantiques étaient déjà bel et bien présents sous Joe Biden.

265 Md€ par an en technologies américaines

Si elles concernent toute l'Europe, ces questions agitent en particulier la politique française, comme l'ont montré les récents travaux de la commission d'enquête sénatoriale sur la commande publique, au cours desquels les sénateurs n'ont pas hésité à railler les choix technologiques des administrations françaises, ou la polémique qui a entouré le renouvellement du contrat Microsoft par l'Education Nationale.

Le (timide) réveil européen sur le sujet masque aussi un enjeu majeur de développement économique et de compétitivité pour le continent. Selon une étude du cabinet Asteres pour le Cigref datant d'avril dernier, 80% des dépenses en logiciels et services cloud à usage professionnel en Europe vont à des entreprises américaines, soit 265 Md€ par an.

Voici une sélection de nos articles récents sur ces sujets d'indépendance technologique :

- Achats publics IT : les sénateurs appellent l'Etat à changer de logiciel

- Bleu et S3NS face au risque de la coupure

- Les marchés bureautiques des ministères vont être soumis à l'avis de la Dinum

- Licences Microsoft : l'Education Nationale joue au mauvais élève

Publicité- La France retrouve espoir quant au devenir de SecNumCloud

- Emmanuel Sardet, Cigref : « Broadcom nous confronte à un risque industriel »

- Le Cigref apporte son soutien à la Suite numérique portée par la Dinum

- Lyon délaisse la suite Office de Microsoft pour l'open source

- Les deux principales villes danoises prennent leurs distances avec Microsoft