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Le Cigref apporte son soutien à la Suite numérique portée par la Dinum

Démarrés en janvier 2024, les travaux sur la Suite numérique se sont d’abord concentrés sur la fonctionnalité d'authentification unique sur tous les composants.

Lancée par la DSI de l'Etat, la suite collaborative Open Source peut s'appuyer sur des développements communs avec l'Allemagne et des Pays-Bas. Et le Cigref vient d'appuyer l'initiative, augurant son ouverture à la sphère privée.

PublicitéA l'occasion d'une table ronde organisée par la Dinum sur le thème de la résilience et de la souveraineté numérique, le Cigref a apporté son soutien public à la Suite numérique, un ensemble collaboratif que la DSI de l'Etat développe pour concurrencer Microsoft Office 365. « Aujourd'hui, dans le contexte géopolitique instable que nous connaissons, la résilience numérique n'est plus une option, c'est une exigence. On ne peut plus rester dépendants de quelques fournisseurs, indique Emmanuel Sardet, le président du Cigref. Il faut diversifier nos chaines d'approvisionnements IT, sans exclure l'investissement dans des solutions européennes crédibles. La Suite numérique en est une : c'est une initiative ouverte, ambitieuse, robuste, et à l'état de l'art. Ce n'est pas une solution souveraine au rabais, c'est une solution de progrès. »

Développée par la Direction interministérielle du numérique autour d'une authentification unique, et officiellement lancée depuis avril 2024, cette suite d'outils Open Source serait déjà utilisée par plus de 300 000 agents publics quotidiennement, selon les chiffres officiels. Surtout, la Dinum est parvenue à installer un travail en commun sur les évolutions de la Suite avec l'Allemagne tout d'abord et, désormais, également avec les Pays-Bas.

Massifier les usages en impliquant le privé

« La Dinum nous a proposé de nous associer à cette initiative et de participer aux communautés Open Source pour bâtir une suite collaborative de résilience qui devienne mainstream en Europe. Une approche qui n'a jamais été tenté jusqu'à présent », note Henri d'Agrain, le délégué général du Cigref, qui souligne qu'il s'agit là d'un besoin des entreprises, particulièrement de celles soumises à des exigences de résilience (comme c'est le cas des établissements financiers avec Dora). Dans le cadre de cette association avec la Dinum - elle-membre du Cigref -, l'association de grandes entreprises et administrations s'engage à pousser ses membres à s'intéresser à la Suite et à échanger avec ses partenaires européens (les associations de DSI Voice en Allemagne, CIO Platform aux Pays-Bas et Beltug en Belgique) sur le sujet. « Nous cherchons à créer une dynamique européenne de massification progressive des usages », dit Henri d'Agrain, pour qui l'objectif n'est pas de remplacer Microsoft 365 d'emblée, mais plutôt d'identifier des poches où l'usage d'une solution alternative se justifie.

Un consortium européen pour porter la Suite

Cette initiative autour d'une suite collaborative alternative se prolongera dans le courant de l'été avec la création d'un EDIC (European Digital Infrastructure Consortium) Digital Commons, un consortium européen, soutenu par la Commission, qui aura pour vocation de porter le développement de solutions numériques ouvertes, pensées à l'échelle du continent et ciblant tant les administrations que les entreprises. Une structure, que vont créer la France, l'Allemagne et les Pays-Bas, mais aussi l'Italie et la Slovénie, et qui apparaît comme un véhicule de l'extension de la Suite numérique hors des premiers pays utilisateurs.

PublicitéPour de premiers usages hors de la sphère publique, au-delà du soutien du Cigref, la solution Open Source pourra aussi compter sur de premières intégrations au sein des offres de fournisseurs de services cloud comme Scaleway, OVHCloud, Cozycloud ou CleverCloud. Rappelons que l'initiative de la Dinum a fait grincer quelques dents chez des éditeurs de solutions comparables, ces derniers estimant que le rôle de l'Etat n'est pas de développer des produits numériques.