Tribunes

Le poste de travail : l'évolution perpétuelle

Le poste de travail : l'évolution perpétuelle

Le PC est censé être mort un certain nombre de fois mais ça ne sera pas encore pour cette fois-ci. Voici un coup de gueule d'un DSI de transition qui a eu à mettre en oeuvre des transformations de postes de travail.

PublicitéGourou or not Gourou ?

Bon, cette fois, c'est sûr, « le PC est mort ! ». Les Grands Gourous sont formels, il ne peut plus y réchapper.

Le seul problème, c'est que cela fait plus de 10 ans qu'ils font mensuellement cette analyse. Et cela fait plus de 10 ans que ce brave PC continue à trôner sur nos bureaux et dans nos sacs. Tout simplement dû au fait, qu'à chaque arrivée d'un concept sensé le mettre au rebus, le PC sort renforcé de la tentative de putsch et, qu'au final, nous lui trouvons une place de plus en plus pertinente, conduisant ce moribond ressuscité à se détacher de cette image d'objet à tout faire pour acquérir une fonction de plus ne plus précise et donc, pertinente.

L'Histoire nous a appris que les grandes révolutions étaient silencieuses. Qui avait prédit l'arrivée de la tablette avant de l'avoir entre les mains ? Les grandes transformations viendront donc de ceux qui savent « écouter le vent » et ainsi anticiper les évolutions comportementales et sociétales, individuelles et collectives, ainsi que les changements dans le rapport de l'individu à l'entreprise.

De l'élément de bureau à l'élément stratégique

Au temps d'avant, le problème était simple. La seule question que nous avions à nous poser était « PC de bureau ou PC portable ? ». Et lorsque nous parlions d'usage et d'ergonomie du poste de travail, c'était pour savoir si le siège de notre bureau était à la bonne hauteur par rapport à notre écran.

Aujourd'hui, le poste de travail est devenu stratégique. Il est LE point d'entrée du système d'information de l'entreprise. Cet élément crucial porte donc de nouvelles contraintes de conception, techniques et applicatives, de confort, de productivité, d'adaptabilité au mode de travail et se retrouve, de fait, porteur de l'image de l'entreprise.

Face à une offre du marché de plus en plus étendue et performante en terme de solutions (PC, notebook, smartphones, tablettes, ...), et dans un contexte économique induisant une maîtrise de plus en plus forte de ses budgets, le DSI, sous peine de subir, doit donc bâtir une offre de service adaptée, maîtrisée, pour apporter des solutions pertinentes aux demandes de plus en plus exigeantes des utilisateurs. Il doit donc anticiper en bâtissant des réponses industrielles ... avec des technologies qui ne sont conçues que trop souvent pour un usage personnel.

Car, qu'on le veuille ou non, le « PC à la maison » n'a rien à voir avec le « PC en entreprise ». Le but d'une entreprise n'est pas d'offrir à ses collaborateurs toutes les solutions technologiques qu'ils souhaitent, voire désirent mais ne peuvent pas l'avoir à titre personnel. Une entreprise, au travers de sa DSI, met à disposition des solutions technologiques industrialisées qui correspondent à l'atteinte de sa stratégie et à la réalisation des objectifs fixés.

PublicitéUne bonne nouvelle est en train de poindre : si nous atteignons les gains de productivité annoncés par l'imagination fertile de nos utilisateurs pour que nous les équipions d'une tablette, la crise est derrière nous !

BYOD - D'une demande simple à une mise en application complexe

BYOD - D'une demande simple à une mise en application complexe

Cette arrivée massive dans ces dernières années de nouvelles technologies personnelles et la maturité grandissante des utilisateurs a bousculé le monde de l'entreprise. La gamme des réactions est très variée allant du « rien ne passe » à « j'accepte tout ».

Contrairement à ce que l'on croit, le concept du « Bring your own device [BYOD] » est un sujet très complexe, tant sur les composantes Systèmes d'Information (sécurité, maintenance, limite de responsabilités, ...) que Ressources Humaines (limite vie privée/vie professionnelle, risque sur les différences sociales générées par le choix du terminal, course individuelle à l'innovation, ...). A l'identique du télétravail, c'est un véritable projet d'entreprise répondant à une stratégie, qui doit être abordé globalement et non sous le seul angle individuel : « apporter ce que vous voulez, on vous le connectera ! »

L'évolution forcée

Le changement culturel numérique de l'entreprise n'en est qu'à ses balbutiements, et devrait être accéléré par l'arrivée sur le marché de l'emploi des « digital native ». Non dans le rapport à l'entreprise et au management de cette génération (je réfute le terme de « Génération Y »), mais dans son rapport aux systèmes d'information, et, en premier lieu, au poste de travail. Je ne crois pas à la révolution, je crois à l'évolution. Il est du rôle, voire du devoir, de chaque génération de bousculer les habitudes et les certitudes de ses aînés. Le rapport qu'ils ont aux technologies est fusionnel, tant dans leur appropriation des terminaux que dans l'usage des applications internes à l'entreprise ou externes (internet). Ils sont porteurs d'un esprit nativement collaboratif, qui conduira à une évolution des modes de travail, des relations au sein de l'entreprise, ainsi qu'à une nouvelle vision du rapport « vie professionnelle/vie privée »

Nul doute que ceci va obliger les DSI à être imaginatifs et à s'adapter, afin d'intégrer le poste de travail dans le quotidien des collaborateurs, allant jusqu'à le rendre « naturel », voir « transparent », en ne le considérant plus comme un outil tiers, mais comme une « entité physiologique » du collaborateur de demain.

Je conclurai sur la seule certitude que nous ayons à ce jour : nous n'avons aucune idée du terminal qui guidera notre vie privée et professionnelle dans 10 ans.

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