Le phare d'Alexandrie émerge en 3D du projet Pharos

Le Centre d'études alexandrines du CNRS travaille avec Dassault Systèmes à la reconstitution du phare d'Alexandrie sous la forme d'un jumeau numérique, encore en construction. Un moyen de découvrir les circonstances de sa destruction.
PublicitéEn 1995, Jean-Yves Empereur, fondateur du Centre d'études alexandrines, unité d'appui et de recherche du CNRS en charge de l'étude historique et archéologique d'Alexandrie, fait une des plus importantes découvertes de vestiges sous-marins appartenant au phare d'Alexandrie. Les archéologues retrouvent alors progressivement de l'intérêt pour le monument et ainsi, en 2025, une vaste opération archéologique dirigée par Isabelle Hairy, architecte-archéologue au CNRS et directrice des fouilles d'Alexandrie, extrait cette fois 19 des plus grands blocs des vestiges du phare sur le site sous-marin de Qaitbay.
Mais cette fois, la chercheuse disposera également de la possibilité de réaliser un jumeau numérique 3D du monument, pour comprendre comment et pourquoi le phare s'est effondré. Baptisé Pharos, ce projet permettra aussi de proposer au public une visite virtuelle du bâtiment et ainsi de faire revivre le phare, dans sa splendeur d'origine.
Jouer des hypothèses pour reconstituer l'histoire du phare
Pour modéliser le phare, les chercheurs utilisent dans un premier temps la photogrammétrie, technique de superposition de prises de vue des blocs et vestiges sous différents angles pour créer un modèle 3D. Des éléments qui viendront s'ajouter à la centaine de blocs déjà numérisés sous l'eau depuis 10 ans. Une fois l'opération de photogrammétrie réalisée, les ingénieurs de Dassault Systèmes tentent de retrouver l'emplacement exact de chaque bloc dans le phare, en les analysant individuellement. Pour ce faire, les chercheurs s'appuient sur des éléments de documentation existants comme les résultats de la fouille, d'anciennes pièces de monnaie, d'anciennes mosaïques et des traductions de textes anciens, qui servent de références. Les chercheurs utilisent ensuite le jumeau numérique, bâti avec Catia et Simulia de la suite 3D Experience de Dassault Systèmes, pour tester et vérifier leurs hypothèses sous forme d'une série de modélisations, et ainsi reconstituer l'histoire du phare.
C'est une équipe pluridisciplinaire qui s'occupe de la conception du jumeau numérique du phare. Depuis les ingénieurs jusqu'aux plongeurs qui vont chercher les vestiges du Phare en passant par les historiens de l'Antiquité et du Moyen-Âge qui assistent les ingénieurs pour ajouter les détails historiques. Mais pour la réalisation du projet, il faut encore finir les fouilles dont la fréquence des campagnes tourne autour d'une à deux fois par an. Enfin, France Télévisions, autre partenaire de la mission, a par ailleurs diffusé un documentaire sur Pharos, ce jumeau numérique qui redonne une vie virtuelle au phare d'Alexandrie.
Article rédigé par
Félix Hostachy
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