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La banque d'affaires de BNP Paribas soupoudre d'IA ses offres produits

La banque d'affaires de BNP Paribas soupoudre d'IA ses offres produits
Laurent Carlier, directeur du Lab IA et data de BNP Paribas Global Markets : « Chaque jour, nous récupérons les articles des analystes et générons un score sur la croissance de l’économie, l’attitude des banques centrales et l‘inflation ». (Photo : D.R.)

Au-delà d'un assistant ouvert à tous ses collaborateurs, BNP Paribas CIB amène - avec prudence - l'IA au coeur de son offre, via un agent intégré à son portail pour entreprises et via de premiers indicateurs, basés sur l'analyse des publications de ses économistes.

PublicitéBNP Paribas Corporate & Institutional Banking, un des trois grands pôles du premier groupe bancaire français, décline la stratégie IA de sa maison mère, qui vise 800 cas d'usage en production et une création de valeur de 750 M€ d'ici à la fin de l'an prochain. Au sein de la banque d'affaires, les premiers labos explorant ce type d'applications remontent au milieu des années 2010. « Dès 2017, de premiers cas d'usage étaient déployés, notamment la traduction couvrant l'ensemble des besoins sur notre périmètre (CIB est présent dans 52 pays, NDLR) », raconte Charles Goulven, le Chief data officer de la banque d'affaires.

De premiers pas qui se sont accélérés lors de l'annonce du dernier plan stratégique de BNP Paribas, en 2022, et de son adaptation à l'arrivée de la GenAI. Au sein de CIB, une des priorités a alors consisté à équiper tous les collaborateurs d'un accès maîtrisé à la technologie des LLM. C'est la vocation de l''application LLM@CIB, mise en oeuvre à l'été 2025 et ouverte à 43 000 personnes (internes et prestataires). A noter que les salariés doivent passer par une formation pour avoir accès à l'outil.

Scorer la perception des analystes

A cet outillage généraliste (le 1 d'une stratégie dite 1+5), s'ajoutent des projets verticaux, orientés sur 5 grands métiers de la banque d'affaires : la vente (pour identifier plus rapidement les produits adaptés, par exemple), la recherche, le développement informatique (avec une déclinaison de LLM@CIB intégrée à l'environnement de travail des 4000 à 5000 développeurs de l'établissement), les opérations et les risques. Pour explorer les articles de recherche produits par les analystes et économistes de la banque, BNP Paribas CIB propose déjà un outil permettant de requêter avec de la GenAI un document, afin d'en produire une synthèse ou d'en extraire des données. « L'étape d'après consistera à interagir, via un assistant, avec l'ensemble de la documentation sans passer par une phase initiale de recherche », précise Laurent Carlier, qui dirige le Lab IA et data de BNP Paribas Global Markets.

Ce même labo a également développé une application permettant de synthétiser le sentiment des analystes et économistes de CIB sur trois thématiques essentielles de l'économie : l'inflation, l'attitude des banques centrales et la croissance. « Chaque jour, nous récupérons les articles pertinents des analystes et générons un score associé à ces thématiques », reprend Laurent Carlier. C'est ce score, lissé sur 21 jours, qui permet de donner une tendance au jour le jour sur ces sujets. Déjà publiées par la banque sur un rythme hebdomadaire - et offertes gratuitement aux clients -, ces premières analyses de sentiment pourraient donner naissance à de nouveaux indicateurs, imagine Laurent Carlier, liés par exemple à un secteur d'activité donné ou reflétant les derniers résultats des entreprises cotées et la communication de celles-ci aux marchés financiers.

PublicitéUn assistant pour les clients corporate

Pour les entreprises clientes de ses services, BNP Paribas a aussi déployé, au sein de son portail dédié, un agent virtuel, baptisé Noa. Les quelque 100 000 utilisateurs du portail ont ainsi accès à un assistant répondant aux questions les plus simples, même si Noa reste basé à ce stade sur un algorithme de Machine Learning, entraîné en interne, et accédant par API aux informations des clients. « Si Noa a accès à la réponse attendue par le client, il la génère. Sinon, il crée un ticket et l'oriente vers l'équipe idoine », résume Thierry Bujon de l'Estang, le Chief digital officer (CDO) de l'activité corporate banking.

La banque envisage aujourd'hui d'exploiter la GenAI au sein de Noa, non pas afin de générer des réponses, mais plutôt pour mieux comprendre les questions posées par les clients. « Passé ce stade, nous continuerons à utiliser des technologies purement déterministes », rassure le CDO. L'évolution de Noa vise à automatiser les tâches répétitives - génération de documents officiels y compris (par exemple, la production de confirmations de paiement) -, afin de décharger les équipes de BNP Paribas CIB de ces activités. Même si la banque nie, pour l'heure, tout impact de ces automatisations sur l'emploi au sein de CIB. « La technologie nous offre la capacité de traiter davantage de demandes, donc de faire croître notre activité », assure Charles Goulven.

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