Tesco poursuit Broadcom et Computacenter pour rupture de contrat

La chaîne britannique de grande distribution Tesco attaque Broadcom en justice pour rupture de contrat concernant ses licences VMware. Elle poursuit également le partenaire du spécialiste de la virtualisation, Computacenter, et réclame 100 M£ de dommages et intérêts.
PublicitéQuelques jours après la tenue de son événement annuel à Las Vegas, VMware revient sur le devant de la scène judiciaire. Selon The Register, le plaignant n'est autre que la chaîne de grande distribution britannique Tesco qui a décidé de poursuivre Broadcom et son partenaire distributeur Computacenter pour rupture de contrat. Le groupe réclame pas moins de 100 M£ (environ 115 M€) de dommages et intérêts aux deux entreprises.
En janvier 2021, Tesco a acquis des licences perpétuelles pour vSphere et certains produits de Cloud Foundation, ainsi que des abonnements à la plateforme Tanzu. Par ailleurs, il avait conclu un accord de support et de mises à niveau des logiciels jusqu'en 2026 avec une option de prolongation pour quatre années supplémentaires. Des discussions conduites avant que Broadcom ne rachète VMware et ne décide de mettre fin aux licences perpétuelles.
Le droit aux mises à jour
Dans sa requête, Tesco estime que les abonnements proposés par le spécialiste de la virtualisation l'obligent à s'acquitter « de prix excessifs et gonflés pour des logiciels déjà payés ». De même, il ne peut plus acquérir « de service de support sur les licences perpétuelles sans devoir également acheter des licences par abonnement dupliquées pour ces mêmes logiciels qu'il possède déjà ». Mais le différend intègre également un argument nouveau de poids, puisque Tesco fait valoir que ses contrats avec VMware incluent l'éligibilité aux mises à niveau logicielles, donc la mise à jour de ses licences perpétuelles vers le nouveau VMware Cloud Foundation 9, ce que Broadcom refuserait.
« C'est effectivement un argument que nous avons soulevé à l'époque pour nos différents clients. La seule difficulté est que les contrats signés avec Broadcom ou ses distributeurs prévoyaient une possibilité d'arrêt de la maintenance et de passage dans un modèle différent, indique François-Pierre Lani, avocat associé au cabinet Derriennic, qui a traité des dossiers similaires à celui de Tesco en France. Il n'en demeure pas moins que le juge, dans le cadre d'un péril éminent, peut contraindre l'éditeur à maintenir la maintenance et Broadcom en était bien conscient. »
Le grand distributeur britannique semble l'être également, puisqu'il avertit que l'absence de support de l'éditeur pourrait perturber l'approvisionnement alimentaire des consommateurs britanniques. « Le logiciel de virtualisation VMware est installé sur les serveurs et les systèmes de données qui permettent le fonctionnement des magasins et des opérations de Tesco. Il héberge environ 40 000 charges de travail serveur et se connecte, par exemple, aux caisses des magasins », précise le distributeur dans sa plainte. Un angle d'attaque qui rappelle le litige opposant Broadcom et le Rijkswaterstaat (RWS), un organe du ministère des Infrastructures et de la Gestion de l'Eau des Pays-Bas. Compte tenu de l'importance vitale des infrastructures gérées par le RWS et de sa dépendance aux produits VMware, un tribunal avait ordonné à la firme américaine de fournir un support à RWS.
Article rédigé par

Jacques Cheminat, Rédacteur en chef LMI
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