Ooba a bâti sa croissance sur une approche prudente de la bascule vers le cloud


De la résilience IT à la résilience business
Il est aisé de constater à quel point la crise sanitaire a ébranlé les entreprises. Si le business est indissoluble de l'IT depuis bien des années, le numérique a démontré une nouvelle fois son importance. En effet, partout, dans tous les secteurs et toutes les tailles d'entreprises, l'IT a joué un...
DécouvrirPlutôt que de réaliser une vaste bascule vers le cloud, la société sud-africaine de prêt immobilier et de financement Ooba a adopté une approche prudente, étape par étape, qui a porté ses fruits pendant la pandémie tout en soutenant une nouvelle stratégie commerciale multi-produits. CIO Afrique du Sud est allé à sa rencontre.
PublicitéLa société sud-africaine de prêt immobilier en ligne Ooba avait déjà commencé une migration vers le cloud avant l'arrivée de la pandémie de COVID-19 qui a tant changé la façon dont les entreprises fonctionnent. Bien que le reste du monde ait pu croire que l'entreprise avait réagi instantanément à la crise sanitaire, elle a pu le faire parce qu'elle planifiait la transition de manière systématique et mesurée depuis longtemps. Selon Etienne Minnie, directeur technologique d'Ooba, l'une des principales raisons du passage au cloud était que l'entreprise « se transformait en plate-forme de distribution multi-produits ». Pour le faire de manière rentable, la société a décidé que la plate-forme devait reposer sur un SI hybride mélangeant de SaaS et logiciels sur site.
La mission de l'entreprise est de délivrer à ses clients les connaissances et les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées sur le marché immobilier. Pour réaliser cette vision, il faut des applications réactives qui apportent de l'efficacité à la fois aux consommateurs et aux plus de 400 collaborateurs répartis dans tout le pays. Dans son rôle de directeur technologique, Etienne Minnie supervise tous les aspects de l'infrastructure IT de l'entreprise, de l'administration des systèmes aux équipes de développement de logiciels. « Avant la migration, notre coeur de SI était basé sur la suite e-Business d'Oracle », explique Etienne Minnie. « Nous y avions des applications RH, finance et paie et nous en avons été satisfaits pendant de nombreuses années. Lorsque nous avons commencé à migrer progressivement vers le cloud, nous avons commencé avec des applications simples.
L'approche étape par étape d'Ooba vers le cloud
L'entreprise a utilisé la gamme complète des services Oracle Fusion pour faciliter sa migration, qui a commencé en mars 2019. L'entreprise a mis en service le module Finance en juillet, puis Ressources Humaines en août et, enfin, Learning en septembre. Après cette phase de migration, ils ont fait une pause pour laisser tout le monde prendre ses marques et s'habituer aux nouveaux systèmes, avant de déployer le module Recrutement début 2020.
« Nous avions réalisé d'importants investissements dans l'infrastructure. Par exemple, nous disposions d'un grand datacenter en propre et nous avons essentiellement choisi de transférer certains actifs et d'installer des ressources dans le cloud. Cette approche a été un facteur clé de notre succès et cela nous a incité à poursuivre »détaille Etienne Minnie pour expliquer l'approche lente et systématique de la migration de l'entreprise vers le cloud. « Jusqu'à présent, nous étions plutôt satisfaits de la suite e-business, mais il y avait des lacunes. Nous avions une équipe qui était compétente pour la gérer, mais c'était une application sur site qui devenait obsolète et nous avons donc vu dans le cloud l'opportunité d'obtenir quelque chose de plus moderne.
PublicitéL'activité se développe à mesure que des produits sont ajoutés
La société a commencé en tant qu'initiateur de prêts hypothécaires, qui a été lancé par le fils d'un grand magnat de l'immobilier en Afrique du Sud. Au fil des années, elle a étendu son offre, ajoutant de solutions pour l'assurance des bâtiments, les obligations, le financement de l'équipement domestique et des véhicules, offres qui ont apporté une vraie croissance à l'entreprise. Ils sont également en train de créer une entreprise d'entiercement (prêt sur gage laissé en dépôt), qui offre des taux d'intérêt plus attractifs que les banques ou les comptes de notaires.
Au cours des vingt années qui se sont écoulées depuis sa création, Ooba est passé par trois phases. Au début, était une forte croissance. « Nous accordions des prêts immobiliers comme des petits pains », se souvient Etienne Minnie. Cette trajectoire de croissance a duré jusqu'en 2008 et la crise financière, où la société a vu son effectif passer de 960 à 200 personnes en douze mois. Au cours des années qui ont suivi, l'activité de l'entreprise a de nouveau augmenté lentement. Etienne Minnie relève : « mais, maintenant, nous sommes de nouveau à une pleine rentabilité, et dans une très bonne position en raison des taux d'intérêt sud-africains historiquement bas ».
Utiliser un mélange d'applications sur site et cloud
La majorité des applications métier qui gèrent l'entreprise sont développées en interne avec 80% sur site et 20% dans le cloud. Il y a un certain nombre de raisons à cela, y compris la décision de garder de nombreuses applications sur site afin qu'elles soient disponibles rapidement avec une latence plus faible. Par exemple, de nombreux outils d'engagement client sont toujours des solutions sur site. « Au fil des années, nous les avons modernisées », relève Etienne Minnie, « en vue d'être prêts à passer au cloud. C'est une décision stratégique. Nous savons que nous atteindrons un point où il sera plus rentable de basculer nos énormes applications historiques dans le cloud. »
La migration vers le cloud aide à se préparer à la pandémie
L'entreprise avait un grand nombre d'employés qui venaient au bureau lorsque le virus a commencé à se propager rapidement au début de 2020. Etienne Minnie se souvient : « nous pensions que le plus grand risque serait que quelqu'un tombe malade au bureau, alors nous avons commencé à équiper les personnes à haut risque pour travailler à domicile pour quand ce jour viendrait ». La longue histoire de l'entreprise avec Oracle et la gestion du capital humain d'Oracle Fusion Cloud ont rationalisé la transition selon Etienne Minnie : « nous avons alors juste continué à travailler comme avant au moment où le confinement dur a été mis en oeuvre le 27 mars de l'année dernière. Presque tout le monde s'est mis à travailler à domicile, à l'exception de quelques employés qui avaient des circonstances familiales qui ne le permettaient tout simplement pas, par exemple pas d'Internet et un logement partagé. » Le jour où le pays s'est totalement confiné, « ce vendredi n'était qu'un autre jour pour nous à Ooba ».
Le suivi des licences est la clé de la rentabilité
Alors que la marque Oracle est reconnue dans le monde entier comme un leader des ERP, ce n'est pas si courant dans un contexte sud-africain, en particulier avec des organisations de taille moyenne comme Ooba. Etienne Minnie convient qu'« il y a une perception qu'Oracle est destiné uniquement aux entreprises importantes. Mais nous avons franchi le pas vers Oracle il y a de nombreuses années. Les schémas de tarification sont assez flexibles. Si vous respectez les règles, c'est très rentable. Mais si vous n'êtes pas prudent, en particulier avec les applications sur site, et que vous ne suivez pas vos licences et vos applications, vous pouvez faire monter votre facture assez fortement. »
La gestion du logiciel lui-même est devenue beaucoup plus facile à utiliser dans sa version cloud. « La façon dont vous pouvez configurer les choses et restreindre la quantité consommée est beaucoup plus facile à protéger qu'elle ne l'était il y a auparavant », explique Etienne Minnie. L'entreprise n'a cependant pas mis tous ses outils dans le même panier cloud. Ils utilisent toujours Office 365 car beaucoup de gens le maîtrisent. Alors qu'Oracle a désigné un contact principal qui a agi en tant que partenaire de migration afin d'aider à tester diverses applications qui étaient basculées vers le cloud, Ooba a également travaillé avec la SSII Britehouse pour gérer la migration. « De nombreux membres de l'équipe de Bright House étaient impliqués dans notre déploiement précédent d'e-Suite, ils connaissaient donc très bien la configuration de notre SI », explique Etienne Minnie.
Selon Etienne Minnie, Ooba a adopté une position conservatrice : ne pas recréer la roue lors de la bascule cloud : « En fait, nous avons minimisé le facteur de changement et la gestion du changement qui étaient nécessaires. Nous leur avons littéralement dit : 'ce que nous avons sur site, nous allons le recréer dans le cloud.' »
Le travail à distance rend la sécurité plus difficile
La menace des cybercriminels en Afrique a considérablement augmenté depuis le début de la pandémie et la présence de beaucoup plus de travailleurs à distance a rendu la sécurité organisationnelle plus difficile à gérer que jamais. La stratégie d'Ooba consiste donc à faire attention aux données qu'ils conservent, car « si quelqu'un veut vraiment y accéder, il y parviendra » admet Etienne Minnie. La loi POPI d'Afrique du Sud, qui énonce les règles de conservation et de confidentialité des données, a aidé l'entreprise à se concentrer sur ce qu'elle devrait et ne devrait pas conserver, ainsi que sur la manière dont elle les stocke, note Etienne Minnie.
Etienne Minnie pense que l'approche conservatrice et régulière de la migration vers le cloud adoptée par Ooba a été efficace, comme en témoigne le fait qu'ils n'ont eu aucune interruption pendant la pandémie. « Bien sûr, il existe des opportunités de faire un grand saut en avant, mais il est suffisamment difficile comme cela de basculer dans le cloud", a jugé Etienne Minnie. Lorsqu'il s'agit de tester de nouveaux produits, la société a une mentalité de démarrage rapide, construisant le nécessaire dans des technologies qu'ils pourraient remplacer par des versions d'entreprise lorsqu'elles s'avéreraient efficaces.
Mais en ce qui concerne la migration vers le cloud à grande échelle, « nous avons décidé de changer le moins possible et de nous développer pendant que nous y sommes, par opposition à une politique de changement complète. Il y a d'autres DSI qui seraient plus dynamiques. Mais nous ne l'avons pas fait car nous ne voulons pas mettre en danger notre bonne hygiène numérique et nous préférons donc faire avancer les choses de manière lente et régulière. »
Article de Jeremy Daniel / CIO South Africa (adapté et traduit par Bertrand Lemaire)
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