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L'équipementier JTEKT développe en Agile pour concilier réactivité et qualité

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L'équipementier automobile JTEKT a progressivement mis en oeuvre une méthodologie de développement Agile pour ses logiciels embarqués, en s'appuyant sur la solution Tuleap d'Enalean pour outiller ses pratiques. À la clef, une réactivité accrue et une traçabilité renforcée.

PublicitéBasé dans la région lyonnaise, JTEKT est un équipementier du secteur automobile, qui fabrique notamment des systèmes de direction assistée. Avant 2009, le développement des logiciels embarqués dans ces systèmes était fortement externalisé. Entre 2009 et 2010, l'entreprise a décidé de rapatrier cette activité en interne, dans une volonté de produire des logiciels en masse pour le marché européen. Pour accompagner sa montée en compétences progressive sur le développement logiciel, le centre technique d'Irigny s'est alors mis en quête d'outils adaptés. « Au départ, il nous fallait une solution de gestion des tickets, pour suivre les bugs et les demandes de changement », explique Ghislain Poncet, chef de service responsable du développement logiciel chez JTEKT. La société retient alors la solution Tuleap d'Enalean.

Dans un premier temps, celle-ci est déployée pour les équipes de développement, soit une trentaine de collaborateurs répartis en trois équipes spécialisées de 10-12 personnes. Initialement mise en place pour la gestion des tickets, la solution est progressivement devenue un outil de gestion de projet à part entière. « En 2014, nous avons commencé à travailler en mode Agile, dans une méthodologie inspirée de Scrum », raconte Ghislain Poncet. L'objectif était de pouvoir plus facilement faire évoluer les besoins en fonction des retours des clients, mais aussi de gagner en réactivité de façon générale. « Nos clients internes sont dans une démarche d'amélioration continue de la qualité. Ils nous demandent de plus en plus d'adopter des méthodes agiles, car ils ont besoin d'avoir régulièrement des livraisons, pour transmettre le plus rapidement possible leurs retours sur la maturité et la conformité des logiciels », précise le chef de service.

Prouver le respect des bonnes pratiques

Le département livre entre deux et trois grandes releases par an, avec des cycles projets s'étalant sur trois ans. Les équipes de développement travaillent toutes sur un même sprint, mais chacune peut également créer ses propres outils pour son organisation interne. « La solution nous a beaucoup aidés, car de nombreuses fonctionnalités étaient déjà intégrées : capture des stories, plannings agiles sur plusieurs itérations, suivi des tâches, etc. », souligne Ghislain Poncet. « Nous n'avons pas eu besoin de tableaux avec des post-it, nous sommes directement passés sur la solution. » Celle-ci permet aux équipes d'avoir jusqu'à six mois de visibilité sur les plannings, facilitant l'estimation des tâches et la gestion des éventuels impondérables grâce à des indicateurs de charge, de vélocité et d'avancement.

La solution contribue également à la traçabilité des changements, un aspect essentiel dans le secteur automobile, soumis à de nombreuses normes, comme Automotive SPICE (ISO/IEC 15504) sur la qualité des logiciels ou ISO 26262 sur les systèmes de sécurité des véhicules. « Nous devons être en mesure de prouver la qualité de nos développements à tous les niveaux » indique Ghislain Poncet, ajoutant que les constructeurs automobiles demandent un engagement sur 15 ans à leurs sous-traitants. Dans ce contexte, la possibilité de pouvoir tracer une exigence depuis sa collecte jusqu'au code, grâce à l'intégration de Tuleap avec les gestionnaires de code source, se révèle précieuse pour démontrer la réalisation de certaines activités. « Pour les audits qualité, nous devons montrer que les bonnes pratiques ont été respectées : qui a réalisé une tâche et quand, quel est le statut de chaque demande, est-ce que toutes les étapes ont bien été suivies ? » illustre Ghislain Poncet. Tuleap permet de définir des indicateurs de suivi sur mesure, avec des workflows personnalisés pour répondre à ce type de besoin. « Nous pouvons montrer par exemple que tous les intervenants d'un projet ont été informés d'une tâche à réaliser. Nous pouvons aussi retracer l'historique et créer des liens entre les différents artefacts, pour continuer le suivi quand une tâche s'arrête et est reprise par un autre collaborateur », ajoute Ghislain Poncet.

PublicitéUne information centralisée

Aujourd'hui, le périmètre de la solution s'est considérablement étendu, ne se limitant plus uniquement aux projets de développement. Celle-ci est hébergée sur site, mais la maintenance est assurée par l'éditeur, avec des mises à jour automatisées déployées via le Cloud. « Tuleap est désormais déployé sur l'ensemble du centre technique. Certains départements l'utilisent pour la gestion d'activités liées au matériel, pour suivre l'avancement de certaines tâches ou la progression de différents contenus », témoigne Ghislain Poncet. Durant le confinement, le fait de disposer d'une plateforme centralisée pour partager les informations s'est révélé très utile à l'entreprise. « Tous les acteurs travaillant sur un même projet pouvaient accéder en ligne à la même information », pointe le chef de service.

Actuellement, JTEKT regarde les fonctionnalités d'agilité à l'échelle récemment introduites dans la solution. « Nous étudions celles-ci pour voir comment elles pourraient nous aider à améliorer la collaboration entre les différents services intervenant sur le développement des logiciels », précise Ghislain Poncet. Le département développement réfléchit également à s'inspirer de DevOps pour certaines pratiques, afin de pouvoir tester plus rapidement les prototypes de logiciels sur le terrain, tout en tenant compte des problématiques de sécurité spécifiques au secteur automobile.

Article rédigé par

Aurélie Chandeze, Rédactrice en chef adjointe de CIO
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