Stratégie

L'absence de stratégie digitale unifiée à l'échelle de l'entreprise fragmente les ressources des DSI

L'absence de stratégie digitale unifiée à l'échelle de l'entreprise fragmente les ressources des DSI
Pour le Gartner, les DSI doivent privilégier les projets qui ont un effet direct sur la croissance ou le marché afin d’obtenir plus rapidement la valeur attendue des initiatives digitales.

L'enquête annuelle du cabinet d'étude Gartner sur les priorités des DSI pour 2023 fait ressortir la nécessité pour les DSI de prioriser les initiatives digitales ainsi que l'importance d'avoir une stratégie digitale unifiée à l'échelle de l'entreprise, dans un contexte où les budgets IT sont contraints par l'inflation.

PublicitéL'institut Gartner a publié les résultats de son enquête annuelle auprès des DSI, pour laquelle plus de 2000 DSI ont été interrogés dans le monde, dont 780 dans la zone Europe Afrique Moyen-Orient. Dans la région EMEA, les DSI prévoient en moyenne une hausse de 4,4% de leurs budgets IT, un taux en deçà de l'inflation projetée, qui s'élève à 6,5%. Dans ce contexte, la pression économique, la rareté et le coût à la hausse des compétences IT ainsi que les enjeux d'approvisionnement accroissent le besoin d'obtenir rapidement la valeur attendue des projets de transformation numérique.

Pour accélérer la rentabilité de ces initiatives, les DSI peuvent agir sur quatre grands leviers selon le Gartner. Pour Daniel Sanchez-Reina, le premier est de mettre la priorité sur les projets qui ont un effet direct sur la croissance ou le marché, plutôt que sur l'automatisation du back-office interne. Lors des deux années précédentes, l'amélioration de l'excellence opérationnelle arrivait en tête des priorités, citée par 53% des répondants, tandis que l'amélioration de l'expérience client figurait en deuxième position (44%). La croissance des ventes n'était une priorité que pour 29% et l'amélioration des coûts pour 22%. Toutefois, pour la fin de 2022 et l'année 2023, les priorités métier des DSI portent sur la croissance et la transformation digitale.

Parmi les domaines où les DSI prévoient d'augmenter leurs dépenses en 2023, la cybersécurité truste la première place, citée par 70% des répondants. Suivent la BI et l'analyse de données (53%) et le cloud (48%). En revanche, 34% seulement accroissent leurs dépenses sur l'intelligence artificielle et 24% sur l'hyperautomatisation.

Des indicateurs reliés à des objectifs métiers communs

Les résultats de l'étude mettent aussi en évidence une difficulté des organisations à construire une vision unifiée et globale de la transformation digitale, un constat présent chez 94% des répondants de la zone EMEA. Selon Daniel Sanchez-Reina, vice-président des analystes chez Gartner, ce problème provient notamment d'une concurrence interne entre les différentes parties prenantes, avec des directions marketing, des directions des ventes, des directions financières qui poursuivent chacune leurs initiatives digitales, sans vision concertée et partagée pour améliore par exemple l'expérience client de façon globale. La conséquence est une fragmentation des ressources de la DSI. Pour le Gartner, la solution à cette dispersion passe par la définition d'objectifs business communs, chaque direction devant ensuite définir ses propres indicateurs afin de mesurer comment elle contribue à ces objectifs.

Si l'engagement des décideurs métiers est nécessaire pour accélérer les initiatives digitales, dans les faits, la charge pour livrer ces projets n'est pas toujours répartie de façon équitable entre IT et métiers. Ainsi, seuls 32% des DSI de la zone EMEA indiquent que les fonctions métiers participent aux équipes agiles. Pour le Gartner, il est clef de démocratiser davantage la réalisation des projets numériques et de donner davantage de responsabilités aux collaborateurs hors de l'IT, à travers la mise en place d'équipes réellement mixtes et interfonctionnelles.

PublicitéEnfin, si les difficultés pour attirer et retenir les talents technologiques sont bien réelles, le cabinet de recherches identifie néanmoins quelques gisements de compétences peu ou pas exploités. Ainsi, seuls 12% des organisations interrogées dans la zone EMEA font appel à des étudiants, à travers des stages de longue durée, des alternances et des partenariats avec les écoles. Moins d'un quart (24%) travaillent par ailleurs avec des indépendants.

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