Jamal Lassiri (Directeur de l'innovation, Europe 1) : « les assistants personnels fournissent une nouvelle manière d'écouter la radio »

Europe 1 a déployé des services sous Alexa d'Amazon pour multiplier les occasions d'écouter les contenus audios au-delà de la radio hertzienne.
Publicité« Notre métier de base, c'est de faire de l'audio. Quand apparaît un nouvel appareil pour écouter des contenus, nous nous devons de regarder » plaide Jamal Lassiri, directeur de l'innovation et des nouvelles formes d'écoute au sein du pôle « News » du groupe Lagardère. Il est ainsi responsable des sites Internet, des applications mobiles et autres nouveaux usage dans le pôle. Celui-ci comporte trois radios : Europe 1, RFM et Virgin Radio. Il ajoute : « après les postes de radio, les transistors, les PC et les smartphones, aujourd'hui, il y a les enceintes connectées. » En l'occurrence, Europe 1 a testé des applications sur l'enceinte Echo et l'assistant personnel Alexa d'Amazon. La station revendique une culture forte de l'innovation : première à avoir passé à l'antenne des auditeurs appelant par téléphone et, donc, aujourd'hui, première à utiliser Alexa.
« Alexa, mets Europe 1 » est bien sûr l'usage le plus basique possible d'Alexa. Il s'agit d'une simple translation sur support numérique de la radio hertzienne avec un contenu toujours linéaire. Mais les applications possibles sont évidemment bien plus variées. Pour Jamal Lassiri, « Alexa permet de tester les usages de la commande vocale et d'évangéliser les auditeurs pour qu'ils adoptent cette expérience simple qui n'est qu'une nouvelle manière d'écouter Europe 1. » Au delà d'Alexa, ce qui est regardé est l'ensemble des usages de la commande vocale pour développer les audiences des radios, par exemple dans la voiture connectée de demain. « La finalité reste d'écouter Europe 1 » insiste Jamal Lassiri.
Une nouvelle manière d'écouter la radio
Parmi les usages d'Europe 1, une application « Christophe Hondelatte raconte » permet d'écouter à la demande des histoires lues par l'animateur vedette de l'antenne. Le contenu est donc cette fois délinéarisé, avec un scénario fermé pour choisir les histoires, la voix de l'animateur habillant les menus. Il faut que le caractère scénarisé de la navigation dans l'application soit clair pour l'utilisateur. Pour Jamal Lassiri, « si on fait croire aux gens qu'on peut tout faire, ce sera forcément déceptif. » D'après les retours des auditeurs, ceux-ci apprécient l'interface vocale mais restent frustrées par le nombre trop limité de contenus aujourd'hui accessibles.
A l'heure actuelle, une quarantaine d'applications à commandes vocales ont été développées par Europe 1 et les autres antennes du groupe Lagardère. Europe 1 permet ainsi de demander à Alexa d'écouter la radio en direct, les derniers flashs d'actualité, les podcasts... Pour respecter les identités de chaque antenne, les applications exploitant l'antenne RFM sont basées sur la musique (écouter de la musique, jouer sur un thème en rapport avec la musique...). Europe 1 refuse de dévoiler les audiences obtenues via cet outil. « Nous croyons et nous investissons sur la commande vocale car c'est un assistant au sens plein » martèle Jamal Lassiri. Faute de mesure officielle d'audience, il faudra se contenter d'un vague « l'audience a été multipliée par quatre depuis le début. » Dans un contexte de baisse catastrophique des audiences d'Europe 1, c'est regrettable. Pour Jamal Lassiri, « nous refusons absolument le terme de gadget. Alexa est bien une nouvelle manière d'écouter la radio, même si, aujourd'hui, cela démarre tout juste. »
PublicitéUn coût dérisoire
Chaque application proposée sur Alexa est comme une application mobile. Europe 1 a fait le choix de développer des applications en interne qui sont ensuite hébergées sur AWS. Les coûts du projet n'ont pas été communiqués par Jamal Lassiri. AWS précise cependant que l'hébergement sur son cloud n'est pas obligatoire, celui-ci suivant les règles générales de l'hébergement sur le cloud AWS, et que la facturation de l'interface Alexa se fait « à l'invocation ». Les usages d'une commande vocale sur Alexa sont ainsi facturés 0,2 dollars par million de requêtes (uniquement quand l'application Alexa est implémentée avec AWS Lambda).
Techniquement, le son capté par Alexa est interprété sur un service du cloud AWS. Ce service génère un fichier au format JSON décrivant les « intentions » exprimées. Alexa interagit alors avec les applications invoquées au travers de web services standards, ce qui explique que l'hébergement peut être sur n'importe quel serveur sur Internet avec n'importe quel langage. AWS reconnaît cependant que la majorité des services Alexa sont hébergés sur son cloud et écrits en JavaScript. Le web service traite le fichier JSON et en renvoie un en retour qui va être utilisé par Alexa.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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