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IDC : les serveurs Unix victimes de la récession

La récession de l'économie a entraîné dans sa chute les ventes de serveurs Unix. Les acteurs du marché attendent toutefois un rebond avec l'annonce de nouveaux produits et les premiers résultats de la fusion Oracle/Sun.

PublicitéLe segment des serveurs Unix a été particulièrement touché par la récession. Les derniers chiffres sur les parts de marché fournis par IDC montrent que les utilisateurs ont reporté l'achat de nouveaux systèmes Unix. Les dépenses globales de ces derniers mois sont en effet parmi les plus basses jamais enregistrées. Le rapport du cabinet d'analyste souligne que le chiffre d'affaires est tombé à 2,3 milliards de dollars, soit un peu plus de 22% du total des dépenses engagées sur le marché des serveurs au cours du premier trimestre 2010. La part de marché des systèmes Unix est en baisse de 10,5 points par rapport au même trimestre de l'an dernier.

Les serveurs Unix moyen et haut de gamme sont traditionnellement utilisés pour exécuter des missions critiques pour l'entreprise, mais depuis plusieurs années, on assiste à une lente érosion de leur part de marché au profit des solutions x86-64. Plusieurs variantes se partagent encore aujourd'hui le segment, à savoir Solaris, AIX et HP-UX. Le déclin de ces systèmes est particulièrement spectaculaire dans le secteur du calcul intensif. La liste du Top500 des supercalculateurs offre des statistiques détaillées sur les processeurs, l'architecture et les systèmes d'exploitation déployés dans ces machines. L'année dernière, Linux a été l'OS de choix pour 78% des supercomputers du Top500, et même un peu plus lorsque les implémentations spécifiques de Red Hat et de Suse sont ajoutées au total. En comparaison, les solutions Aix d'IBM ne représentent plus que 4,4% des systèmes. Toujours à titre comparatif, Linux ne totalisait que 61% des machines du Top 500 en 2005, tandis que le mieux classé des Unix était HP-UX à près de 15%. La dernière liste du Top 500 sera disponible le lundi 31 mai 2010.



Malgré ces derniers chiffres, il est important de noter que les systèmes Unix représentent encore un chiffre d'affaires non négligeable sur le marché des serveurs, et demeurent un élément important des systèmes d'information. Jean Bozman, analyste chez IDC, a cité une combinaison de facteurs expliquant la forte baisse des ventes des machines Unix au premier trimestre. Tout d'abord, souligne-elle, la récession a retardé les ventes de serveurs Unix, qui sont généralement remplacées tous les cinq ou sept ans - plus que la plupart des systèmes x86. Les acheteurs de serveurs Unix ont peut-être également attendu qu'Oracle achève la digestion de Sun Microsystems, en janvier dernier, pour arrêter leurs options d'achat. En outre, l'analyste note que les utilisateurs de solutions Unix attendent également les mises à niveaux de HP, qui a récemment annoncé de nouveaux produits dans sa gamme Integrity, et d'IBM, qui proposera une évolution de ses serveurs un peu plus tard dans l'année. «Ce n'est pas seulement un point, mais plusieurs qui expliquent la baisse des ventes de serveur Unix. L'analyste explique encore qu'il est trop tôt pour dire si ces résultats du premier trimestre indiquent un abandon de la plate-forme Unix.

Publicité L'engagement d'Oracle reste la grande inconnue sur ce marché

Selon IDC, dans l'ensemble, le marché mondial des serveurs a augmenté de 4,6% en glissement annuel à 10,4 milliards de dollars au premier trimestre. La semaine dernière, le cabinet Gartner estimait à 6% la croissance de ce marché pour le 1er trimestre avec un chiffre d'affaires global de 10,75 milliards de dollars. Les deux entreprises ont indiqué que les systèmes x86 étaient le principal vecteur de croissance. "Il est vraisemblable que cela va demander un certain temps pour comprendre où va le marché Unix", estime pour sa part Charles King, analyste chez Pund-IT à Hayward, en Californie.  Oracle reste «le principal point d'interrogation, bien que la société ait déjà indiqué qu'elle assurerait l'avenir des systèmes Sun Unix UltraSparc. [Oracle] a certes dit qu'il poursuivra le développement de cette plateforme, mais il va nous falloir un certain temps pour comprendre quelle direction la société va prendre » conclut-il.

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