Comment l'équipementier Novares a migré son ERP sur le cloud en quelques mois

Pour gagner en flexibilité, l'équipementier Novares a choisi de migrer son système ERP SAP dans le cloud Microsoft Azure. Ce projet accompagné par l'intégrateur Delaware a été mené entièrement à distance et achevé en moins d'un an.
PublicitéNovares est un groupe international qui conçoit et produit des composants plastiques destinés à l'industrie automobile. L'entreprise, implantée dans 23 pays, possède 43 usines de production, 8 centres d'excellence, 10 centres techniques et 22 centres de service à la clientèle. Il emploie plus de 12 000 collaborateurs et a réalisé un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros en 2019. « Environ un véhicule sur trois dans le monde comporte une pièce fabriquée par Novares », souligne Philippe Corbier, DSI de l'équipementier automobile Novares. À l'occasion du cycle de partage d'expérience Immersion digitale REX organisé par l'USF en 2020, celui-ci a témoigné aux côtés de son partenaire Delaware sur la récente migration de son système ERP SAP dans le cloud Microsoft Azure.
Le groupe Novares a démarré sa trajectoire sur SAP en 2007, en déployant progressivement la solution sur un périmètre fonctionnel large : achats, production, logistique, gestion des entrepôts, maintenance, distribution, ventes, facturation, contrôle de gestion et gestion de projets. En 2017, Novares a mis en place un Core Model afin d'homogénéiser les processus sur l'ensemble du groupe, qui a nécessité 10 mois de conception. À l'heure actuelle, celui-ci est déployé sur l'ensemble des entités, à l'exception de deux usines prévues en 2021. « Nous comptons actuellement près de 4000 utilisateurs de SAP dans le monde », précise le DSI. Jusqu'en 2019, le groupe hébergeait ses environnements SAP dans un data center de la région parisienne. Cependant, ces infrastructures étaient en voie d'obsolescence, l'infogérant ayant annoncé leur fermeture pour le 30 septembre 2020. L'entreprise a alors décidé d'aller vers le cloud, mue par une double ambition : « nous souhaitions à la fois simplifier notre paysage technique et applicatif, tout en optimisant les coûts », explique Philippe Corbier. Le passage au cloud permettait également de sécuriser davantage les environnements SAP, tout en facilitant la connectivité à l'échelle mondiale.
Des délais serrés
En mars 2020, Novares choisit de migrer ses systèmes sur le cloud Microsoft Azure, l'une des options recommandées par SAP. « Nous étions déjà familiarisés avec l'éditeur en tant qu'utilisateurs d'Office 365. La clarté du partenariat entre Microsoft et SAP a également aidé à nous donner confiance, ainsi que les capacités offertes en termes de cybersécurité », explique le DSI. Pour accompagner le projet, l'entreprise se tourne vers Delaware, déjà partenaire de Novares sur le déploiement du Core Model. « La société connaissait déjà bien nos systèmes sur le plan fonctionnel, un atout dans ce type de projet », pointe le DSI. Celui-ci a aussi apprécié la capacité de l'intégrateur à s'engager sur un planning serré. Le projet comportait en effet un certain nombre de défis. Parmi ceux-ci figuraient les délais très courts, mais aussi la taille de la base de production : 7 téraoctets, stockés dans une base Oracle. Pour ne pas rallonger le planning, Novares a souhaité conserver celle-ci sur le même environnement. À cela s'est ajoutée la crise sanitaire, qui a débuté pile durant le démarrage du projet. Celui-ci a donc été mené entièrement à distance, avec une équipe répartie sur différents pays, principalement la France, Monaco et les États-Unis. Enfin, la migration devait se faire sans bloquer les autres projets en cours, notamment deux déploiements prévus en Chine et en Amérique du Nord.
PublicitéPour aborder ces enjeux, Novares et Delaware ont anticipé l'organisation du projet, en identifiant dès le départ les personnes clefs, les sachants et le support applicatif. « Nous avons fait plusieurs ateliers afin de permettre aux équipes de communiquer », indique Philippe Corbier. La phase de conception a elle aussi démarré rapidement, facilitée par une vision précise du périmètre fonctionnel et de toutes les interfaces entrantes et sortantes avec SAP. « Nous avons notamment travaillé sur la sécurité, l'intégrité des données et les délais de bascule », précise Reynald Queille, associé chez Delaware France. Dès ces étapes franchies, l'équipe a initialisé la plate-forme de production cloud afin de pouvoir enclencher la copie des données. Celle-ci était identique à l'environnement du data center, middleware inclus, afin de pouvoir basculer à isopérimètre. La phase de réplication a ensuite permis de construire et d'affiner les modèles opératoires pour l'exploitation. Outre la crise du Covid-19 et les enjeux d'organisation, l'équipe a rencontré deux autres points de vigilance en cours de projet : le provisioning des infrastructures a nécessité une attention particulière, intervenant à une période où les fournisseurs de cloud étaient très sollicités. La partie réseau a également demandé de l'anticipation, pour éviter de se heurter aux limites d'infrastructures qui manquent encore d'agilité selon Reynald Queille.
Maintenir le tempo du projet
Grâce à une collaboration efficace, la migration s'est achevée dans les délais malgré la situation exceptionnelle, en septembre 2020. Pour Reynald Queille comme pour Philippe Corbier, le premier facteur de réussite du projet a été la dimension humaine : collaboration de toutes les parties prenantes, y compris l'infogérant du data center, complémentarité des expertises et compréhension partagée des besoins. Aujourd'hui, Philippe Corbier se satisfait d'avoir atteint les objectifs fixés, notant également le retour sur investissement très rapide avec le cloud. « Les équipes de Delaware ont sur s'adapter à nos enjeux, en comprenant nos contraintes organisationnelles. Elles ont également su maintenir un tempo sur le projet, avec un suivi rigoureux des tâches dans un contexte sans précédent. Enfin, nous avons bénéficié des bonnes ressources, au bon moment », souligne le DSI. Pour celui-ci, le fait de devoir travailler à distance a permis de faire évoluer certaines pratiques. « Nous avons été contraints d'être beaucoup plus précis sur la structure du projet et la répartition des tâches », observe-t-il. Malgré une frustration inhérente au fait de ne pouvoir rencontrer les autres membres de l'équipe, ces nouvelles méthodes de travail ont également permis de prendre du recul sur la nécessité de certains déplacements. Pour pallier le manque de contact, des points courts mais fréquents ont été organisés tout au long du projet, avec un usage important de la visioconférence, du chat et du partage de fichiers.
Fort de ce premier projet sur Microsoft Azure, Novares envisage désormais de construire une feuille de route pour migrer d'autres applications et outils stratégiques dans le cloud. Le groupe a également profité de cette migration pour remettre à plat certains de ses processus de support, afin de gagner en efficacité.
Article rédigé par

Aurélie Chandeze, Rédactrice en chef adjointe de CIO
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