Aline Leganne (RFFF ENI G&P) : « pour garantir notre flexibilité, il fallait que la DAF soit autonome »


Le DSI au service des clients et des clients internes
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DécouvrirENI Gaz & Power France a doté sa direction financière de la solution Board intégrée par CGI pour de l'analytique flexible sur son ERP SAP.
PublicitéIssu d'AGIP créé en 1926, l'énergéticien italien ENI a été fondé en 1953. Ses plus de 31 000 collaborateurs présents dans 66 pays lui permettent de générer un chiffre d'affaires de 69 milliards d'euros. Cet équivalent transalpin de Total a des activités dans l'exploration et la production de pétrole et de gaz, le raffinage, les biocarburants, la distribution (stations-services...), la chimie, la production d'énergies renouvelables... En France, le groupe est présent au travers de ENI France (stations services, distribution de lubrifiants, combustibles et bitumes), d'industries chimiques et de la distribution de gaz et d'électricité aux particuliers et aux professionnels. Cette dernière activité, ENI Gaz & Power France, génère près de deux milliards d'euros de chiffre d'affaires pour près de 1,5 million de compteurs.
« En nombre de compteurs, les particuliers sont très majoritaires mais, en consommation, ce sont les professionnels » précise Aline Leganne, aujourd'hui responsable de la fonction financière et facturation d'ENI Gaz & Power France. Le coeur du système d'information est basé sur un ERP SAP en cours d'évolution. D'un côté, la gestion de la base client est en train de migrer vers Salesforce, de l'autre les fonctions facturation et comptabilité sont en voie de basculer vers un S/4 Hana. Bien entendu, le module BO peut sembler naturel dans ce genre de configuration pour réaliser du décisionnel. Aline Leganne regrette : « pour changer des paramètres dans BO, il fallait une intervention de la DSI alors que, pour garantir notre flexibilité, il fallait que la DAF soit autonome. »
Agilité et complexité : Excel débordé
Il est vrai que le secteur de l'énergie et, spécialement, de la distribution d'énergie est assez particulier. « Il nous faut parfois, pour des raisons d'évolutions réglementaires, réaliser des modifications rapides, y compris avec des effets rétroactifs voire sur des exercices clos » pointe Aline Leganne. Lorsqu'il y a un impact sur la facturation, SAP savait gérer le cas. Mais certaines interférences et rétro-actions indésirables sur les données de base ou d'autres reportings se rencontraient. De plus, la définition de profils de consommation suppose la recherche d'informations d'origine technique. Résultat : ENI Gaz & Power France recourait largement à de la bureautique, Excel et Access en l'occurrence.
Quand l'idée d'un décisionnel a été envisagée, les tables contenaient 300 000 lignes. 500 000 quand le projet a été lancé, et 1,5 million aujourd'hui. Chaque ligne peut comporter jusqu'à une cinquantaine de données différentes issues des compteurs ou des fiches clients. Ces données peuvent être utilisées dans des calculs complexes. La bureautique était donc clairement insatisfaisante. Dans un premier temps, un outil groupe a été recherché. Puis, en 2017, un projet autonome a été lancé.
PublicitéDes démonstrations pour choisir
Bien entendu, ENI Gaz & Power France a fait un appel au marché et a regardé plusieurs solutions proposées par Microsoft, Oracle, CCH Tagetik... Aline Leganne raconte : « notre problème était de gérer à la fois la masse de données et la flexibilité. Chaque éditeur a donc reçu un jeu de données anonymisées et été invité à une démonstration. Or, pour la plupart, soit la solution n'avait pas la capacité de traiter les quantités de données, soit elle manquait en flexibilité. »
Finalement, c'est donc la solution de Board qui a été choisie, avec un accompagnement par CGI pour l'intégration qui a été rapide (moins de six mois tout compris). « Board a un côté 'Excel-like' qui nous a bien plu et il nous permet de réaliser plusieurs axes d'analyses et des simulations, par exemple pour anticiper des marges si l'on fait tel ou tel choix » se réjouit Aline Leganne. Pour l'heure, les capacités prédictives de l'outil ne sont pas utilisées, ce qu'Aline Leganne justifie aisément : « la société et les marchés se métamorphosent beaucoup trop en ce moment. »
Des flux ponctuels par choix
Cette solution pourrait se connecter directement et en temps réel à SAP ou d'autres sources mais ce n'est pas ce choix qui a été réalisé par ENI Gaz & Power France. « Nous préférons extraire les données dont nous avons besoin quand nous en avons besoin car les masses de données sont trop importantes et cela aurait saturé inutilement nos ressources » explique Aline Leganne. De même, si, au départ, le client lourd a été utilisé pour intégrer les données et le SaaS pour les usages métier, désormais tout est dans le cloud, en mode SaaS. Du coup, les utilisateurs peuvent travailler de n'importe où aisément, ce qui est bien pratique durant les confinements liés à la crise sanitaire Covid-19, d'autant que la maintenance de l'application n'était pas un enjeu pour la DSI.
La montée en charge de l'outil a été progressive : d'abord le gaz (2017) puis l'électricité (2019) et enfin le crédit management en Mars 2020. « Cette application était prévue mais a été accélérée en lien avec la crise sanitaire afin d'anticiper d'éventuels soucis d'impayés alors que les coupures sont très réglementées voire interdites » détaille Aline Leganne.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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