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Steve Ballmer convoque deux ministres pour une annonce éolienne

Steve Ballmer convoque deux ministres pour une annonce éolienne

Pour une conférence de presse « stratégique » de Microsoft ce 2 octobre 2008 sur la recherche, Christine Lagarde et André Santini avaient fait le déplacement tandis que José Barroso avait enregistré une déclaration en vidéo. Eric Besson avait rencontré le patron de Microsoft le matin même.

PublicitéUn déplacement de Steve Ballmer, PDG de Microsoft, en France, avec conférence de presse est toujours en soi un événement. Surtout quand est annoncée une « initiative stratégique de développement de Microsoft en Europe » et que José Barroso, président de la Commission Européenne, fait une intervention en vidéo différée, tandis que deux ministres en exercice font le déplacement, Christine Lagarde (ministre de l'Economie, de l'industrie et de l'emploi) et André Santini (secrétaire d'Etat à la Fonction Publique et maire d'Issy-Les-Moulineaux). Mais, malgré les questions insistantes des journalistes présents dans la salle ce 2 octobre 2008, aucun montant n'a été révélé pour ce fameux investissement stratégique qui consiste en la création d'un centre européen de recherche et développement sur le search (la recherche documentaire sur Internet). Ce centre sera réparti sur trois sites : Issy-Les-Moulineaux, Londres et Munich. Il s'appuiera bien sûr sur le datacenter de Dublin. Au nouveau siège de Microsoft qui sera bientôt inauguré à Issy-Les-Moulineaux, c'est donc une centaine d'ingénieurs (selon Christine Lagarde, seule à donner des chiffres) qui viendra renforcer les équipes de l'éditeur. Sur 13 000 ingénieurs revendiqués dans le monde en R&D, et même si l'Europe est, selon Steve Ballmer, le second pôle de R&D de l'éditeur dans le monde (après les Etats-Unis) avec des implantations notamment au Portugal, en Italie, en Espagne et en France, cela semble bien peu... « Dans le domaine du search, Microsoft est challenger, pas leader, et doit relever le triple défi de toujours fournir de meilleurs résultats (y compris en terme d'images et de vidéos), d'être d'un usage simple et d'être toujours plus innovant » a martelé Steve Ballmer sans jamais citer l'Ennemi, Google. Christine Lagarde a plaisanté sur l'intérêt de Microsoft d'investir hors de la zone dollar pour se protéger de l'effet de change avant de s'autocongratuler de l'investissement de Microsoft, preuve que l'on trouve des compétences pointues dans une France « au delà des clichés », c'est à dire « une France qui travaille plus de 35 heures avec des services publics qui marchent ». Mais la ministre n'a pas omis de citer un avantage... Mais la ministre n'a pas omis de citer un avantage important dont bénéficiera Microsoft en France : le crédit impôt-recherche qui couvre 30% des frais de R&D pour les grandes entreprises (50% puis 40% pour les PME les deux premières années). Christine Lagarde a profité de l'occasion pour rappeler que la France tenait beaucoup à l'agenda de Lisbonne qui vise à atteindre 3% du PIB en investissements en R&D en 2010, agenda qui devrait être « presque » tenu selon elle. José Barroso s'est quant à lui contenté d'une position des plus convenues sur l'intérêt de l'investissement en R&D et sa joie que cela soit dans trois pays européens, tout en soulignant que la recherche devait marcher sur ses deux pieds, celle du secteur public et celle du secteur privé. En aparté, un cadre supérieur de Microsoft présent a jugé : « qui, mis à part Microsoft, a les moyens d'investir pour concurrencer Google ? Personne ! » On peut donc en déduire que Google peut dormir tranquille encore un certain temps. Au point qu'on pourrait même imaginer que le but de cette annonce grandiloquente était d'afficher Steve Ballmer en bonne et influente compagnie.

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