Pour surveiller les frontières de l'UE, Frontex traite des millions de données chaque jour

Agence européenne chargée de la protection des frontières extérieures de l'UE, Frontex s'appuie sur la plateforme SAS pour analyser chaque jour des volumes considérables de données. Lors du SAS Global Forum 2021, Piotr Malinowski, directeur de l'Information Fusion Centre de Frontex, a expliqué les enjeux auxquels répond la solution.
PublicitéFrontex est l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, chargée depuis sa création en 2004 de la protection des frontières extérieures de l'Union européenne (UE). Basée à Varsovie, en Pologne, l'agence emploie environ 800 collaborateurs au siège et 200 représentants détachés aux frontières. Dans le cadre de ses missions, Frontex a besoin d'analyser rapidement des masses de données considérables. Pour cela, elle s'appuie notamment sur la plateforme analytique SAS. Le 26 mai, lors du SAS Global Forum 2021, Piotr Malinowski, directeur de l'Information Fusion Centre de Frontex, est revenu sur le dispositif mis en place pour répondre aux besoins de l'agence en matière d'analyse et de restitution des informations.
« Notre rôle est d'assurer la sûreté et la sécurité des frontières extérieures de l'UE, mais aussi le bon fonctionnement, en permettant un passage des frontières fluide », a expliqué Piotr Malinowski. Les mandats de Frontex englobent de nombreuses activités différentes : déploiement d'agents sur le terrain, analyse de risques, surveillance, formation des garde-frontières et garde-côtes nationaux, lutte contre le crime transfrontalier ou encore organisation des opérations de retour. Pour appuyer ses décisions, l'agence possède un département consacré à la surveillance et à l'analyse situationnelle, dénommé SAM (Situational Awareness and Monitoring), auquel est rattaché l'Information Fusion Centre (IFC). Ce dernier est chargé de traiter les données et de fournir les outils permettant la prise de décisions.
Automatiser au maximum les processus data
« Les données qui nous parviennent sont énormes », a souligné Piotr Malinowski. Avec plus de 42 000 km de côtes, près de 9000 km de frontières terrestres et environ 300 aéroports internationaux, les points d'entrées à surveiller sont en effet multiples. Frontex est alimentée en données par les agents de terrain, par d'autres agences européennes (EUSC - Centre satellitaire de l'UE, EMSA - European Maritime Safety Agency ...), par des acteurs commerciaux et par ses outils de surveillance opérationnels. Cela représente des millions d'octets de données chaque jour, avec des sources et des formats très différents : données satellites, photos aériennes, médias, système européen d'information et d'autorisation concernant les voyages (ETIAS), renseignements humains ou fournis par des sources publiques, ou encore systèmes d'échange d'information. Pour accélérer et harmoniser le recueil des données, l'IFC a mis en place un processus de collecte et de traitement automatisé, avec des métriques de qualité mises en place dès le début. Le centre souhaite également automatiser au maximum le processus de monitoring et de prévision, en envoyant directement une information pertinente aux décideurs. La plateforme de SAS s'inscrit au coeur de ce pipeline, où elle intervient sur l'analyse et la restitution des données. La plateforme est également intégrée avec le système d'information géographique (SIG) utilisé par Frontex, fourni par Esri. « Nos produits finis sont les tableaux de bord. Ce sont eux qui permettent de comprendre les zones qui nécessitent notre attention », a indiqué Piotr Malinowski.
PublicitéIl y a cinq ans, l'objectif de l'IFC était la prise en compte des différentes sources de données. Aujourd'hui, l'orientation principale a changé pour aller vers l'automatisation des processus. Dans ce but, l'IFC travaille aussi avec SAS pour intégrer des technologies d'intelligence artificielle et d'automatisation avancée, afin d'identifier plus aisément des patterns dissimulés. « Parfois l'humain ne peut pas connecter tous les points à cause de la quantité de données », a noté Piotr Malinowski, qui a toutefois tenu à souligner ce qui fait la valeur des analystes humains : « La connaissance et la compréhension des enjeux géopolitiques ne peuvent être automatisées. »
Article rédigé par

Aurélie Chandeze, Rédactrice en chef adjointe de CIO
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