Nathanaël Zimero (CIO-EMC, Natixis CIB) : « nous devons contenir les coûts pour couvrir nos besoins calculatoires »


Même à l'heure du cloud, les infrastructures sont au coeur de l'IT
Certains DSI s'imaginent peut-être (sans doute) encore que recourir massivement au cloud public va les soulager de tous leurs soucis d'infrastructures. Rien n'est plus faux. Même à l'heure du cloud public à tous les niveaux, l'infrastructure demeure essentielle : il faut la gérer, la piloter, et...
DécouvrirAvec la grille de calcul réparti de Qarnot, Natixis CIB peut couvrir certains de ses besoins de calculs massifs à moindres coût et empreinte carbone.
PublicitéFiliale du groupe BPCE, Natixis a quatre métiers : la gestion d'actif, le paiement, l'assurance et la banque de grande clientèle (financements et investissements), également appelée CIB. Le métier des activités de marché fait partie de la branche CIB. Les revenus de cette branche du groupe sont très variables mais se chiffrent normalement en centaines de millions d'euros par an. Une partie des activités de marchés repose sur une très grande masse d'informations issues de calculs, dont certains sont récurrents, d'autres non. Or le déploiement d'infrastructures en propre a un coût considérable pas toujours optimal. « Nous devons contenir les coûts pour couvrir nos besoins calculatoires » insiste Nathanaël Zimero, Chief Information Officer for Equity Markets & Commodities chez Natixis CIB.
Par ailleurs, plusieurs demandes stratégiques émanent des métiers et de la direction générale, en plus de la maîtrise des coûts. D'abord, il s'agit autant que possible de favoriser des acteurs français ou européens et d'éviter une dépendance trop forte vis-à-vis des grands acteurs américains du Cloud comme AWS, Google Cloud Platform ou Microsoft Azure. Le recours à de tels acteurs peut d'ailleurs parfois poser de sérieux problèmes réglementaires. Et, de plus, la politique du groupe est aussi de favoriser autant que possible les solutions responsables sur les plans environnementaux et sociétaux, donc du Green-IT.
Une forte explosion de la quantité de calculs exceptionnels
Les calculs massifs opérés par Natixis CIB sont de plusieurs natures et ont des contraintes différentes en matière de ressources nécessaires, permettant des arbitrages différents selon les situations. La base est le calcul de sensibilité des produits financiers à tel ou tel risque. Les traders opèrent en effet des opérations d'achats et de reventes d'actifs ou de produits dérivés (le cas le plus simple des produits dérivés étant la fameuse stock option qui implique une prévision sur un cours futur d'une action). Nathanaël Zimero explique : « les traders doivent gérer un risque sur un produit financier, donc connaître et couvrir ce risque en fonction de conditions de marché variées. » Ce premier besoin ne change pas beaucoup depuis des années même si la masse de calculs peut s'accroître pour améliorer la précision.
Mais les calculs associés à la gestion des risques sont, d'une manière générale, en très forte croissance. Par exemple, les accords de Bâle (Bâle II, Bâle III...) imposent réglementairement des couvertures en fonds propres en fonction des niveaux de risques pris. Il y a donc des limites fixées au trading en fonction de scénarios de stress-tests. Pour cela, les banques doivent donc opérer des simulations sur des modèles issus de données historiques ou simulées pour voir comment va se comporter leur portefeuille d'actifs face à un stress. Les stress-tests sur des scénarios fournis par l'EBA (Autorité Bancaire Européenne) ont lieu en général quelques fois par an et durent quelques semaines. Certains calculs sont effectués à la demande sur des besoins ponctuels. « Pour un produit, il peut y avoir des centaines de simulations de trajectoires Monte-Carlo dans des contextes variés » relève Nathanaël Zimero.
PublicitéLes acteurs traditionnels du cloud peu pertinents
Pour réaliser les calculs nécessaires à ces différents besoins, Natixis CIB utilise des librairies compilées intégrées dans des logiciels de calcul du marché, en plus de scripts. Classiquement, ces logiciels utilisent des grilles de calcul. Nathanaël Zimero se souvient : « il y a dix ans, il y avait moins de calculs et on utilisait systématiquement des grilles internes couvrant des besoins pérennes et permanents ». Mais, de plus en plus, il y a donc des besoins exceptionnels de calculs : deux fois par an pour les stress-tests de l'EBA, traitements réglementaires ponctuels, etc. « Il n'est pas nécessaire d'acheter des serveurs massivement pour ces moments-là » considère Nathanaël Zimero. Les coûts de ces infrastructures sont en effet conséquents et il convient, logiquement, d'externaliser dans le cloud.
Bien sûr, Natixis CIB a eu recours (quand c'était réglementairement possible) à des acteurs classiques du cloud. Nathanaël Zimero se rappelle : « nous avons commencé par Google mais les GAFA n'ont pas forcément une expertise en grid computing, étant davantage spécialisés dans le hosting. » L'approche proposée par Qarnot a alors séduit pour couvrir les calculs confiés à des prestataires cloud.
Une offre orientée nativement grid computing
« Qarnot, c'est du grid computing dès le départ » tranche Nathanaël Zimero. Outre une approche globale du besoin client orientée sur ce créneau très particulier, les coûts proposés sont dans le bas de la fourchette du marché et la qualité de service de bon niveau. Enfin, deux aspects satisfont les demandes générales : Qarnot est un acteur français opérant en France et, en plus, il est difficile d'être plus « vert » en matière de calcul massif (voir encadré). Le recours à la grille de calcul proposée suppose d'utiliser l'API spécifique de Qarnot « mais il n'y a pas de difficultés particulières par rapport à d'autres acteurs » relève Nathanaël Zimero.
Cependant, le recours à du cloud et, qui plus est, de la grille de calcul réparti, a techniquement des conséquences, notamment en termes de latence. « La latence peut en effet avoir une importance s'il s'agit d'un besoin lié à un calcul urgent et rapide mais, dans la plupart des usages que nous avons de cette grille, cela n'a pas d'importance » nuance Nathanaël Zimero. Il s'agit donc d'optimiser l'usage des capacités (ressources internes, Qarnot...) selon les types de traitements et les besoins métiers associés. Nathanaël Zimero note : « pour l'instant, la répartition reste encore manuelle mais nous travaillons à son optimisation. »
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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