Projets

Lyon tourne publiquement le dos à Microsoft

Lyon tourne publiquement le dos à Microsoft
L’hôtel de ville de Lyon, place de la Comédie. La collectivité a choisi d’annoncer publiquement, par voie de communiqué, sa volonté de remplacer les solutions Microsoft. (Photo : Kent Wang CC BY 4.0)

La troisième ville française va miser sur une suite collaborative Open Source locale, développée par un syndicat intercommunal, et remplacer progressivement les logiciels Microsoft.

PublicitéC'est par un communiqué daté du 23 juin que la ville de Lyon, la 3ème de France en termes de population, annonce sa volonté de « ne plus être dépendante des solutions logicielles états-uniennes », via le lancement de deux initiatives. La première concerne le choix d'une suite collaborative libre, baptisée Territoire Numérique Ouvert (TNO).

Conçu à l'origine pour les adhérents d'un syndicat intercommunal spécialisé dans les technologies de l'information pour les villes (le Sitiv), TNO a reçu le soutien de l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), de la métropole du Grand Lyon et de la ville donc. Hébergée sur des datacenters régionaux, la suite collaborative, qui comprend des fonctions classiques de courrier, de visioconférence, de messagerie ou encore de partage de documents et de gestion de projets, a bénéficié d'un financement de 2 M€ dans le cadre du plan France Relance. Selon le communiqué de la ville de Lyon, « plusieurs milliers d'agents issus de 9 collectivités utilisent déjà la solution », solution que la collectivité estime mutualisable à l'échelle nationale.

Prolonger la durée de vie des équipements

La seconde initiative concerne le remplacement progressif des logiciels Microsoft par des alternatives libres : OnlyOffice pour la bureautique, Linux pour le système d'exploitation et PotsgreSQL pour les bases de données. Cette transition, dont la ville ne précise ni la cible exacte, ni le niveau d'avancement, vise tant à renforcer la « souveraineté technologique » de la collectivité, qu'à « prolonger la durée de vie des équipements informatiques », donc à réduire l'empreinte environnementale du numérique. Rappelons que le maire de Lyon, Grégory Doucet, est issu d'Europe Ecologie Les Verts (EELV).

Le fait que Lyon ait fait le choix d'annoncer publiquement cet éloignement des solutions Microsoft est en soi significatif. Depuis les tensions transatlantiques consécutives à l'entrée en fonction de Donald Trump, et la coupure brutale des accès à sa messagerie Microsoft du procureur de la Cour pénale internationale de la Haye, suite aux sanctions des Etats-Unis à son encontre, les annonces se multiplient en Europe montrant la volonté des pouvoirs publics de prendre leurs distances d'avec le premier éditeur mondial.

Multiplication des annonces

En France, l'initiative de l'Etat, lancée en avril 2024, autour d'une suite collaborative Open Source, que porte la Dinum, a reçu l'appui de l'Allemagne et des Pays-Bas. Le projet, qui a reçu le soutien du Cigref, sera prochainement hébergé par un consortium européen, rejoint également par l'Italie et la Slovénie, qui servira notamment à l'extension du projet hors des premiers pays participants. Au Danemark, pays dont la souveraineté est bousculée par les Etats-Unis qui entendent mettre la main sur le Groenland, les deux principales villes du pays, Copenhague et Aarhus, ont lancé un programme visant à limiter leur dépendance aux logiciels et services cloud de Microsoft, tandis que la ministre du numérique du Royaume, Caroline Stage, a affiché sa volonté d'éliminer progressivement les solutions de l'éditeur de Redmond au sein de son administration.

PublicitéEn Allemagne, c'est le Land du Schleswig-Holstein qui affiche sa volonté d'éliminer les logiciels de l'Américain, annonçant la fin de la bascule des 60 000 fonctionnaires de son administration vers des équivalents Open Source pour la fin septembre. A Bruxelles, la Commission européenne a également entamé des réflexions pour passer d'Azure à OVHcloud.

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis