Stratégie

Julien Guillaume (Vinci Energies) : « nous industrialisons les innovations en moins d'un an »

Julien Guillaume, Responsable Open Innovation et Intelligence collective chez Vinci Energies, refuse les « usines à POC » dans les collaborations avec les start-ups.

Le groupe Vinci Energies a adopté depuis quatre ans une démarche d'innovation ouverte qui recherche l'efficacité business rapide.

PublicitéAvec des clients dans les collectivités territoriales, les constructeurs du BTP et les industries (notamment Total ou Enedis), Vinci Energies est une filiale du Groupe Vinci spécialisé dans les services autour de la transition énergétique. Ses 1600 business units relativement autonomes interviennent sur les infrastructures de l'énergie et du transport (dans une logique de smartcity), dans l'industrie (IoT industrielle, amélioration de l'efficience des process industriel...), les réseaux et services connexes des bâtiments pour le smart building (de la pose de réseaux électriques aux conciergeries d'entreprises) et dans des déploiements (fibre optique...). « Tous nos métiers sont concernés par la révolution numérique et la transition énergétique » souligne Julien Guillaume, Responsable Open Innovation et Intelligence collective chez Vinci Energies.
Mais le groupe, malgré sa taille (ou peut-être à cause de celle-ci), ne peut pas initier et gérer seul toute l'innovation utile. Une démarche globale d'innovation ouverte a donc été formalisée il y a quatre ans, d'une part en misant sur la transversalité au sein du groupe Vinci Energies, d'autre part en collaborant avec « l'écosystème » (clients, universités, start-ups...). Julien Guillaume insiste : « le but de notre direction générale est d'industrialiser chaque innovation sous un an avec commercialisation par l'une de nos business units, lever les freins, pas de multiplier les POC ou d'attendre l'hypothétique innovation de rupture opérationnelle dans les dix ans. »

Les clients co-innovent

Vinci Energies travaille bien sûr avec des start-ups mais aussi beaucoup avec ses clients afin de co-innover. Le groupe a mis en place plusieurs outils pour cela. Le premier est un ensemble d'espaces physiques, les Factorys. Il en existe deux à ce jour (Paris La Défense et Francfort), chacun comprenant une centaine de collaborateurs et accueillant environ 1200 visiteurs externes par an. Ces « factorys » permettent d'accueillir des start-ups pour travailler sur place mais aussi, simplement, présenter leurs offres dans des showrooms. Elles accueillent également des ateliers de co-création associant collaborateurs, clients et start-ups.
Des start-ups bénéficient également d'un programme de mentoring par des collaborateurs qui y consacrent normalement 30 % de leur temps. Ces start-ups font l'objet d'une prise de participation très minoritaire par un fonds d'investissement maison. Bien entendu, ces mentors bénéficient d'une formation spécifique.

Un programme mondial

Autre outil, l'espace virtuel Hermès est présent dans 53 pays. Il permet de fédérer des communautés internes, de lister des projets expérimentés ou des start-ups avec lesquelles le groupe travaille. Principalement documentaire, cet espace virtuel permet cependant les interactions et des appels aux participants.
Enfin, Vinci Energies dispose d'un programme d'incubation et d'accélération. Ce programme vise d'abord à accélérer des projets internes. Il peut ainsi soutenir des initiatives intrapreneuriales pouvant déboucher sur de nouvelles offres commerciales voire de nouvelles business units. Deux sont citées par Julien Guillaume comme particulièrement avancées : l'offre de planification et supervision temps réel Teepee incubée à Euratechnologie à Lille et l'offre Cityzen. Cette dernière est une plate-forme de services pour les villes utilisant l'analyse des flux de circulation pour réaliser une étude prédictive des places de parking pouvant se libérer.