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Internet.fr : le green par l'optimisation du cycle de vie et de l'énergie

L'hébergeur accroît sa performance énergétique pour optimiser ses offres.

Publicité« Le prix de nos offres d'hébergement est largement lié à celui de l'électricité et celui-ci est actuellement bien malmené mais cette révolution est encore récente car, jadis, le coût de l'énergie était marginal » expose Dominique Morvan, directeur général de l'hébergeur Internet.fr. L'optimisation de la performance énergétique des centres de calcul de la société est donc une nécessité stratégique. Dominique Morvan précise : « très majoritairement, nos serveurs nous appartiennent et sont loués à nos clients, cela nous permet une grande homogénéité du parc et ainsi une substitution des machines simple en cas de panne. Nous pouvons également ainsi bien gérer le cycle de vie de nos machines. » La durée de vie financière d'une machine, liée à son amortissement fiscal, est de trois ans. Mais, physiquement, la seule pièce subissant une réelle usure est le disque dur, qui comporte des pièces mécaniques en mouvement. « De toutes façons, les disques durs doivent contenir toujours plus de données et les remplacer au bout de trois ans est nécessaire pour cette seule raison mais les serveurs en eux-mêmes peuvent très bien avoir une durée de vie de six ou sept ans » martèle Dominique Morvan. Vert par la préservation de l'acquis En effet, le besoin en puissance de calcul n'est pas particulièrement élevé dans l'hébergement applicatif. Or les vieux serveurs sont souvent bien plus économes en énergie que les machines plus récentes. Pour Dominique Morvan, « à gamme de même niveau chez le même fournisseur, un serveur de 2004 consomme 100W tandis qu'en 2008 on est entre 300 et 400W ! Bien sûr, il y a une grosse évolution technologique entre les générations de machine : les processeurs sont plus rapides, il y a davantage de co-processeurs, les disques sont plus gros et rapides... Mais le discours des fournisseurs qui prétendent que les composants sont de moins en moins gourmands en énergie à usage identique ne change pas le fait qu'il y a de plus de plus de composants et que nos technologies sollicitent de plus en plus chaque composant ! Les constructeurs ont fait une course à la puissance sans se préoccuper des conséquences énergétiques. Nous préférons donc conserver les anciennes machines sans forcer leur destin... » Louer des machines d'anciennes générations peut se révéler délicat, Louer des machines d'anciennes générations peut se révéler délicat, même si au final le coût est moindre. « Je me dois de contrôler le discours de nos commerciaux pour éviter une vente du tout dernier modèle qui vient de sortir s'il n'y a aucune nécessité à cela » soupire Dominique Morvan. Une amélioration continue des constructions Internet.fr possède actuellement 3 centres de calcul à Massy (région parisienne) et un autre à Lausanne (Suisse). « A chaque fois que nous en avons construit un, nous avons bénéficié de l'expérience acquise sur les précédents » constate Dominique Morvan. Il ajoute : « Le dernier construit à Massy en 2007 intègre le principe de la baie autoréfrigérée. Quand il y a des variations très importantes de température, cela implique des variations très conséquentes pour la climatisation. Jadis, on plaçait la climatisation soit en faux plancher soit en faux plafond, selon la place laissée par les câbles, et on traitait l'ensemble de la pièce, certaines lames, en fin de circuit, étant donc refroidie avec un air déjà bien réchauffé par les autres lames situées en amont. A Massy, les baies sont jointives avec une propulsion d'air froid lame par lame, l'air étant refroidi étage par étage grâce à un système à base d'eau glacée. C'est le principe du à chacune selon ses besoins. De plus, l'air récupéré est recyclé pour n'être refroidi que ce qui est nécessaire avant d'être réinjecté dans le circuit. » Le recyclage de chaleur n'est pas trivial... tout comme l'usage des labels Le recyclage de chaleur n'est pas trivial... tout comme l'usage des labels Il n'en reste pas moins que la climatisation expulse de l'air chaud. « Nous pensions pouvoir céder cet air chaud à qui en aurait besoin mais nous n'avons trouvé personne : on ne choisit pas encore d'implanter les centres de calculs là où l'on aurait besoin d'air chaud... » regrette Dominique Morvan. Il est vrai que réutiliser de l'air chaud peut se faire dans certaines activités peu présentes en zone industrielle (comme des serres agricoles) ou en construisant des infrastructures assez lourdes (pour chauffer des bâtiments publics par exemple), ce qui suppose des investissements pour lesquels les collectivités locales ne sont pas intéressées. Pour optimiser la performance énergétique des centres de calcul, il reste aussi à mieux choisir les serveurs achetés. C'est le rôle attendu des fameux labels environnementaux. Mais, pour Dominique Morvan, « nous ne pouvons pas encore nous reposer sur les labels car les constructeurs sont peu sensibilisés au problème. Et nous avons la volonté d'y regarder à trois ou quatre fois si on nous présente un label : ce que chacun amène est loin d'être clair... »

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