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Cartesis dans le giron de Business Objects

PublicitéL'histoire se répète et se ressemble. A l'instar du marché des PGI, celui du décisionnel se consolide. En effet, depuis plusieurs mois, on assiste à de véritables mouvements de concentration entre différents acteurs de PGI ou du décisionnel. Le dernier en date : l'acquisition de Cartesis par Business Objects pour la somme de 225 millions d'euros en numéraire. L'opération devrait être entérinée dans les trois prochains mois. Avec Cartesis, Business Objects est loin de faire une mauvaise affaire. Quand on sait que sur le troisième trimestre de l'exercice fiscal 2007, la société a enregistré une croissance de 29 % de son chiffre d'affaires logiciels. Et cela grâce à la signature de nouveaux contrats internationaux avec des sociétés telles que Alstom, Areva, BUT, Neuf Cegetel etc. On comprend vite le but de la manoeuvre de BO. D'autant plus que le marché de la gestion de la performance financière semble voué à un bel avenir d'après Pierre Audouin Consultants. Ainsi, en 2006, il représente déjà près d'un milliard d'euro. Une progression qui devrait se poursuivre jusqu'en 2010, avec un taux de croissance annuel moyen de 5,6 % estime le cabinet. Car les entreprises confrontées à un marché concurrentiel et à un environnement fiscal (Bâle II et les normes IAS/IFRS ) toujours plus contraignant, se dotent davantage d'outils de pilotage de la performance. En effet, ces outils permettent d'accompagner les directions générales dans l'optimisation de la gestion de leur entreprise, mais également dans la prise de décision. « Aujourd'hui, on attend de la gestion de la performance financière d'être capable d'analyser les résultats passés avec les outils classiques de reporting et les analyses multidimensionnelles mais également de se projeter dans le futur à travers les outils d'élaboration budgétaire et les outils de planification » rappelle Olivier Blanchard, responsable de l'activité financière chez Keyrus. Ce qui explique l'engouement croissant des entreprises vis à vis de ce type d'outils. Plusieurs acteurs se taillent la part du lion sur ce marché : les éditeurs de PGI et les spécialistes. Mais seuls quelques grands acteurs généralistes ont la capacité de proposer une offre complète. Côté spécialistes, ces derniers rencontrent de plus en plus de difficultés à résister face aux grands acteurs. Pour Business Objects, il s'agit de se positionner sur le marché de la performance financière. Marché pour lequel, il avait jusqu'à présent un train de retard par rapport à certains de ses concurrents comme Oracle qui a acquis récemment Hyperion spécialisé dans l'élaboration budgétaire et la consolidation financière. Du côté de Cognos, cela fait déjà longtemps que l'éditeur s'est renforcé sur ce marché en rachetant des acteurs spécialisés. A savoir Frango, un outil de consolidation et Adaytum, un outil d'élaboration budgétaire. Quant à SAP, il a acquis récemment Pilot Software, une application analytique. Certes, Business Objects avait déjà effectué deux rachats dans le domaine de la performance financière : le premier en juillet 2005 avec SRC Software (solution de planification et d'élaboration budgétaire) et le deuxième en septembre 2006 avec ALG Software (acteur de la méthode Activity Based Costing), mais cela n'était pas suffisant pour s'imposer face à de grands acteurs. Désormais, c'est chose faite. Avec cette acquisition, Business Objects fait une pierre deux coups. Non seulement, il a la capacité de proposer une offre sur l'ensemble du spectre, mais en plus, il met un terme aux rumeurs qui circulaient à son sujet. Ainsi, contrairement à ce que certains prétendaient, il ne sera plus pour l'instant la cible potentielle de grands groupes mais leur concurrent. Ce rachat profitera également à Cartesis. La société pourra ainsi étendre sa présence internationale et son développement commercial. Ayant une culture d'entreprise assez proche de celle de BO mais aussi des clients en commun, les deux sociétés se complètent assez bien. Ce qui devrait rassurer les clients de Cartesis. D'autant plus, que Business Objects a affirmé qu'il supportera les produits du spécialiste de la consolidation financière et que les contrats mutuels seront respectés. Une fois regroupées, les deux entreprises seront à même de faire de l'ombre à Oracle ou encore Microsoft qui annonce prochainement son offre de gestion de la performance financière. Représentant un chiffre d'affaires cumulé de 1, 019 milliards d'euros et 6 100 salariés, Bo et Cartesis comptent bien devenir le numéro un sur le marché de la performance financière.

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