Tribunes

La sécurité des réseaux face à la cybercriminalité

Xavier Aghina, expert en cybersécurité chez Orange Labs

L'ANDSI a organisé une réunion sur la sécurité des réseaux avec Xavier Aghina le 14 juin 2016 à la Maison des Polytechniciens.

PublicitéAujourd'hui, les petites entreprises comme les grands groupes sont confrontés à la cybercriminalité. L'ANDSI (Association Nationale des DSI) a consacré sa réunion du 14 juin 2016 à ce sujet et aux manières de résister. Plusieurs éléments facilitent le développement de la cybercriminalité, parmi lesquels on trouve principalement la croissance du nomadisme, du tout numérique...
A l'inverse, la sécurité est souvent vécue comme un frein pour les métiers. Les criminels s'estiment généralement impunis et la faible sensibilisation des collaborateurs en entreprises rend la composante humaine point de fragilité du SI.
Par cybercriminalité, on entend deux phénomènes différents : les crimes traditionnels où l'informatique n'est qu'un moyen de plus et les cybercrimes par nature ciblant spécifiquement le SI.

Compte rendu complet sur le site de l'ANDSI.

Les trois conseils du DSI par Pierre Delort, président de l'ANDSI et enseignant-chercheur à l'Institut Mines-Telecom

1) Réfléchir davantage en termes de cyber-risque en cherchant un bon équilibre entre nuisances opérationnelles et sécurité cyber plutôt qu'en termes de sécurité, qui ne sera jamais atteinte ; interdire les clefs USB, les connexions à un réseau externe..., comme le font les centrales de renseignement, ne protège qu'imparfaitement, cf. Snowden.
La position de la DSI est de défendre un équilibre "raisonnable" en regard des coûts d'un cyber accident (coût opérationnel, coût commercial, coût de réputation, coût juridique & pénal, cf. Loi de Programmation militaire 2013, règlement sur la protection des données personnelles...), de la faire accepter et également de la faire respecter dans les comportements et attitudes des membres de l'entreprise.

2) Identifier régulièrement, y compris par des tests de pénétration, pénétration physique des locaux inclue, les points faibles en matière de cyber-risque et mener les actions correctives. Ceci ne se limite pas au SI de l'entreprise mais doit suivre l'imprégnation du numérique des produits commercialisés. Communiquer sur les catastrophes industrielles récentes, les actions menées, les investissements consentis, s'il y a lieu les catastrophes évitées, inclure les plans de continuité Technique et d'Activité dans la communication et faire participer les métiers aux exercices de continuité, ainsi que, s'il y a lieu, aux exercices de cyber-crise.

3) Considérer que tout système est vulnérable, et que, avec la convergence vers le tout IP, l'augmentation du nombre et de la taille des logiciels et ce faisant du nombre de failles, l'augmentation du nombre d'ordinateurs (beaucoup d'objets connectés en sont) et de connections... le sujet ne devient pas tant d'éliminer le risque cyber mais d'en minimiser les conséquences par détection précoce et intervention rapide et efficace. Des firmes fournissent des services externes de détection/intervention (SOC - Security Operation Center) et une préparation de l'entreprise à la gestion de crise peut être couplée avec les exercices de continuité.