Stratégie

La Dinum ouvre un marché de 195 M€ pour élargir la démarche agile au sein de l'Etat

La Dinum ouvre un marché de 195 M€ pour élargir la démarche agile au sein de l'Etat
Stéphanie Schaer, à la tête de la Dinum depuis septembre 2022, a fait de l’extension du mode produit une des quatre priorités de sa direction. (Photo : Thomas Léaud)

L'Etat relance son marché de services pour le choix d'ESN accompagnant le développement agile de services numériques. Avec la volonté d'étendre la démarche.

PublicitéLes services du Premier ministre, sous la houlette de la Direction interministérielle du numérique, lance un appel d'offres visant à la « réalisation de services numériques en mode produit agile piloté par l'impact » au périmètre élargi. Repéré par nos confrères de Next, cet accord-cadre de 4 ans, troisième du genre et d'une valeur estimée de 195 M€ (un total pouvant monter jusqu'à 495 M€ sur sa durée de 4 ans), doit déboucher sur le choix de prestataires pour la conception, le déploiement et l'amélioration continue de services « conçus selon l'approche produit agile piloté par l'impact ». D'ici la fin septembre, l'Etat choisira donc jusqu'à 7 sociétés de services pour l'accompagner dans le développement de produits numériques pour 31 ministères ou administrations.

Selon la DSI de l'Etat, le précédent appel d'offres sur ce sujet s'est traduit par une dépense d'environ 66 M€ sur 4 ans. La Dinum explique que la croissance spectaculaire de ce marché s'explique par plusieurs facteurs : la hausse du nombre d'administrations adhérant à l'accord-cadre (qui passe de 24 à 31), la croissance du programme beta.gouv.fr et l'élargissement au-delà des seules start-ups d'Etat.

Dans la liste des bénéficiaires, le ministère des Sports, la Cour des comptes, le service d'information du gouvernement (SIG), l'Agence nationale des titres sécurisé (ANTS), la Haute autorité de santé (HAS) et l'Office français de la biodiversité (OFB) font ainsi leur apparition. Y figurent également une université (Clermont-Auvergne) et une agence régionale (l'agence de l'Eau Seine Normandie). Les marchés subséquents qui découleront de cet accord-cadre seront exécutés et pilotés par chacun des bénéficiaires, la Dinum assurant un rôle de coordination et d'appui.

Etendre l'approche des start-ups d'Etat

Pour la DSI de l'Etat, cet appel d'offres, publié le 13 août, vise à étendre le réseau des administrations impliquées dans le programme beta.gouv.fr des start-ups d'Etat, créé en 2015 pour mettre en place un mode de conception de services numériques différent de la méthode habituellement retenue pour les grands projets de l'Etat. Cette méthodologie figure parmi les 4 priorités que s'est donné la DSI de l'Etat. Dans sa feuille de route de 2023, la direction expliquait vouloir « s'inspirer de l'approche des 'Start-ups d'État' de beta.gouv en privilégiant les expérimentations, les itérations, puis le passage à l'échelle. Cette démarche a su démontrer son efficacité pour créer de nouveaux services numériques innovants. Elle mérite à ce titre d'être mise en oeuvre plus largement par toutes les administrations. »

PublicitéLa démarche vise en particulier à dépasser les limites du mécanisme d'encadrement des grands projets par la Dinum (découlant des articles 3 et 4 d'un décret de 2019 précisant les rôles de cette direction). Dans cette même feuille de route, la DSI de l'Etat reconnaissait ainsi que malgré ces prérogatives lui permettant d'auditer les grands projets numériques de l'État, pour en limiter les dérives, « l'impact des recommandations émises par la Dinum dans la vie des grands projets des ministères demeure relatif », avec un glissement budgétaire moyen de 24% et un glissement calendaire moyen de 26 % à fin 2022. Dans un rapport sur l'activité de cette direction, la Cour des comptes parvenait à des conclusions identiques, notant la propension des ministères à contourner les contrôles du service dirigé par Stéphanie Schaer.

Un réseau d'incubateurs partenaires

Selon le bilan de l'activité du programme beta.gouv.fr, caractérisé par des mesures d'impact tous les 6 mois, une démarche d'amélioration continue et une autonomie des équipes, 7 services numériques à « impact national » sont sortis des incubateurs du programme en 2024 : Réfugiés.info, Mano, Accès libre, France Chaleur Urbaine, France VAE, A-Just et Mon service sécurisé. En janvier 2025, 248 services au total étaient accompagnés ou pérennisés via ce programme. En plus de ceux de la Dinum, une quinzaine d'incubateurs, au sein des principaux ministères mais aussi dans certaines agences ou opérateurs de l'Etat (comme France Travail ou l'Ademe), adhèrent déjà au programme beta.gouv.fr.

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