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L'AP-HP lance (enfin) son dossier patient unique

L'AP-HP lance (enfin) son dossier patient unique

Après l'échec du projet mené par Thalès, les hôpitaux parisiens lancent un nouveau projet mené par Agfa Healthcare dont le déploiement est prévu jusqu'en 2013.

PublicitéDans le projet de dossier hospitalier patient, dossier unique qui remplacera les multiples systèmes existants, de l'AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), les chiffres donnent vite le vertige : 72 000 utilisateurs (dont 20 000 médecins), 43 sites (dont 37 hôpitaux et l'hospitalisation à domicile) pour 5 millions de consultations et 1 million d'hospitalisations par an... et un budget de 94,5 millions d'euros sur cinq ans (2008-2013), en plus de l'usage des ressources humaines internes de l'AP-HP. Après l'échec, consommé au printemps dernier, du consortium mené par Thales ayant abouti à la rupture du contrat avec l'AP-HP, le nouveau marché a été remporté par Agfa Healthcare qui place ici une excellente référence pour sa famille de logiciels Orbis, déjà présente dans une quinzaine d'hôpitaux en France et de très nombreux établissements en zone germanophone. L'éditeur assurera le service associé au contrat en s'appuyant sur Capgemini en sous-traitant. Lors de la conférence de presse du 30 septembre 2008 où l'AP-HP a présenté le projet, nul n'a souhaité détailler les griefs exacts contre le consortium mené par Thales, qui continuent de rester bien mystérieux à ce jour... Benoît Leclercq, directeur général de l'AP-HP, a admis que, dans les deux marchés, « le cahier des charges était quasi-identique » mais que « le prestataire qui avait été choisi en premier n'a pas répondu au cahier des charges tant en terme de fonctionnalités que de délais ». On se demande bien pourquoi il avait été choisi... Mais la page est tournée, donc, avec le choix d'Agfa Healthcare, même si « les mesures de précautions normales ont été prises, comme dans le contrat précédent, avec un système de pénalités en cas de retard, etc. » Au moins, les prestataires sont informés que l'AP-HP ne se laisse pas faire ! Il est vrai que le Dossier Hospitalier Patient (DHP), pierre angulaire du futur Système d'Information Patient (SIP), correspond à une attente forte de la communauté hospitalière et... Il est vrai que le Dossier Hospitalier Patient (DHP), pierre angulaire du futur Système d'Information Patient (SIP), correspond à une attente forte de la communauté hospitalière et, au delà, de l'ensemble des soignants, y compris de la médecine « de ville ». L'enjeu n'est rien moins que de centrer l'activité sur les patients comme d'autres centre leur activité sur leurs clients... L'ARH (Agence Régionale d'Hospitalisation) d'Ile de France travaille actuellement sur une connexion de ce futur DHP avec les logiciels des médecins « de ville » mais l'AP-HP indique que ce projet est encore très expérimental, un début d'aboutissement pouvant être attendu pour courant 2009. « La médecine ne cesse de s'hyperspécialiser, ce qui implique l'agrégation de plus en plus de professionnels différents dans le processus de soin, d'où la nécessité d'un dossier patient unique » a ainsi plaidé Jean-Marie Le Guen (sur la photographie ci-dessus, troisième en partant de la droite), président délégué du conseil d'administration de l'AP-HP, adjoint au maire de Paris chargé de la Santé Publique et des relations avec l'AP-HP, vice-président de l'Assemblée Nationale, où il est aussi responsable des questions de santé pour le groupe socialiste et député de Paris XIII. « Ce projet se réalise dans le cadre d'une refonte globale du SI de l'AP-HP, l'autre grand projet étant la refonte de la partie administrative » a rappelé pour sa part Benoît Leclercq, directeur général de l'AP-HP (sur la photographie ci-dessus, quatrième en partant de la droite). Le professeur Pierre Coriat (sur la photographie ci-dessus, deuxième en partant de la droite), président de la Commission Médicale d'Etablissement et à ce titre représentant de la communauté médicale, a précisé les attentes des thérapeutes : « ce projet constituera d'une part une amélioration des conditions de travail des équipes médicales grâce à un gain de temps certain et un outil simple d'emploi, d'autre part une qualité accrue de la qualité du processus de soin où les dysfonctionnements sont le plus souvent liées à un manque de communication entre les équipes. » Or le futur DHP améliorera sensiblement cette communication sur l'ensemble de la chaîne de soins... En effet, le DHP va remplacer l'ensemble des applications existantes en matière de gestion des soins, à l'exception des modules médico-techniques qui viendront se connecter à lui (comme la gestion des blocs opératoires), alors que chaque établissement disposait jusqu'à présent de son propre SI patient. La première phase, qui a déjà débuté, consiste à créer un ensemble de référentiels partagés sur l'ensemble de l'AP-HP : annuaire d'identité des patients (qui comprendra à terme l'identifiant national unique), une nomenclature médicale unique... Dans le cadre du travail préparatoire, l'AP-HP revendique une diminution du taux de doublons d'identités de patients dans les différents systèmes informatiques de 1,07% à 0,36% (passant de 52266 doublons pour 4 873 945 identités à 19218 doublons pour 5 372 235 identités) entre janvier 2007 et août 2008. Le serveur d'identité sera achevé pour la fin 2009. Durant le même temps, et jusque début 2010, un prototype du DHP va être mis en place. Le DHP reposera sur le dossier médical commun minimum déjà mis en place et comprendra à terme l'accès à l'imagerie médicale, au dossier biologique, à la gestion des rendez-vous pour les examens... Au deuxième trimestre 2010, l'outil achevé sera validé dans un premier hôpital. Le trimestre suivant, deux hôpitaux supplémentaires seront déployés pour mettre au point le processus industriel de déploiement avant une phase ultime de généralisation en vagues successives du quatrième trimestre 2010 au quatrième trimestre 2013. La montée en charge progressive des équipes internes de l'AP-HP se fera au fil du déploiement et la généralisation devrait être entre leurs seules mains, les phases préliminaires étant plutôt confiées à Agfa Healthcare et ses sous-traitants dont Capgemini. « Tout l'existant couvrant les mêmes fonctions que le DHP unique sera abandonné et nous ne récupérerons de façon structurée que ce qui relève du Dossier Médical Commun Minimum » indique Eric Lepage, directeur du projet à la DSI de l'AP-HP, professeur de biostatistique et d'informatique médicale (sur la photographie ci-dessus, premier en partant de la droite). Il admet : « les données complémentaires seront récupérées au mieux en mode non-structuré (fichiers PDF...) pour des raisons de coût, ce qui nous permettra d'industrialiser le processus ».

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