Stratégie

L'agilité au service de la performance de l'entreprise

L'agilité au service de la performance de l'entreprise
La conférence « La performance pilotée par l’agilité » a été organisée par CIO au centre d’affaires Paris Trocadéro le 19 février 2019.

Le 19 février 2019, CIO a organisé une conférence « La performance pilotée par l'agilité : de l'ITSM et du DevOps au Low Code » en partenariat avec Appdynamics, Bonitasoft et Quest.

PublicitéTout le monde prétend être agile ou vouloir l'être. Dans la réalité, mettre l'agilité au service de la performance business de l'entreprise est loin d'être une évidence. Les bonnes pratiques, même de base, sont loin d'être généralisées. C'est ce qu'ont montré les résultats de l'étude « Comment la DSI peut-elle apporter le bon service au juste coût et avec agilité ? » réalisée par CIO. Ces résultats ont été présentés, le 19 février 2019, en ouverture de la conférence CIO « La performance pilotée par l'agilité : de l'ITSM et du DevOps au Low Code ».

Organisée en partenariat avec Appdynamics, Bonitasoft et Quest, elle a permis de présenter les meilleures pratiques au travers des interventions d'experts des sponsors et des témoignages de managers IT. Ont ainsi témoigné sur cette matinée Laurent Dirson (Directeur Applicatifs Métiers Production IT de Nexity), Michel Monneret (Directeur de l'Agence du Numérique de la Sécurité Civile), Brice Bidouzo (Directeur Technique de Logic Immo) et Dominique Heimler (DSI de Citeo). Intervenant à plusieurs reprises, Pierre Mas, DSI de La Mutuelle Générale, a été le Grand Témoin de cette conférence.


Laurent Dirson, Directeur Applicatifs Métiers Production IT de Nexity, a expliqué comment mettre l'agilité de bout en bout au service de la performance

Premier témoin de la matinée, Laurent Dirson, Directeur Applicatifs Métiers Production IT de Nexity, a commencé par détailler le cheminement de la transformation IT de ce spécialiste global de l'immobilier. « Nous sommes présents sur tous les métiers, de la promotion aux services aux particuliers » a précisé Laurent Dirson. Dès la mi-2016, des premiers projets cloud ont été mis en place dans une logique de « quick wins ». Puis, à partir de 2017, un programme de cloud first / API first a été mis en place avec un objectif de datacenterless.

Cette logique suppose de mettre en place de nouveaux paradigmes d'architecture et de Infrastructure as Code. La DSI a dû être réorganisée pour que les équipes adoptent une organisation plate basée sur les compétences et de petits équipes co-localisées associant développement et opérations. La démarche a abouti à une amélioration de la qualité de service, une agilité du SI en termes de Time to market, l'adoption d'une forte automatisation des tâches grâce à l'Infrastructure as Code, à un renforcement de la sécurité et, enfin, à une maîtrise des coûts. Cependant, ce dernier point requiert une réelle vigilance.


« Agilité du développement grâce à Quest TOAD DevOps Toolkit » a été présenté par Sergio Romera, Solution Architect chez Quest

PublicitéMêler développement et mise en production, c'est le principe de l'approche DevOps. Cette démarche suppose une forte automatisation. Quest propose d'outiller le DevOps en matière de procédures stockées dans les bases de données, avec une supervision du début à la fin des processus. « Il faut, pour être agile, réaliser de l'intégration continue avec des tests automatiques » a plaidé Sergio Romera, Solution Architect chez Quest. Les tests eux-mêmes sont automatisés et systématisés en étant scriptés, avec bilan automatisé au terme.

Les procédures stockées développées peuvent aussi être benchmarkées. En cas d'incident lors des tests, il est possible de revenir en arrière pour corriger le tir. De la même façon, les solutions proposées permettent de répliquer ou migrer les datas entre bases de données, y compris dans le cloud. Avec les bases Oracle, Quest propose une approche globale mais peut superviser aussi des bases telles que Cassandra ou MongoDB.


Michel Monneret, Directeur de l'Agence du Numérique de la Sécurité Civile, a expliqué comment la performance du service public peut être servie par l'agilité

L'agilité, clé de la performance, est-ce que c'est réellement possible dans le secteur public, malgré les règles très rigides ? Pour Michel Monneret, Directeur de l'Agence du Numérique de la Sécurité Civile (ANSC) et ancien DSI adjoint au Ministère de l'Education Nationale, la réponse est positive. Celui-ci a expliqué : « la Sécurité Civile est l'une des grandes missions du Ministère de l'Intérieur aux côtés de l'administration territoriale et de l'ordre public. L'Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS), l'Agence Nationale du Traitement Automatisé des Infractions et l'Agence du Numérique de la Sécurité Civile sont les trois agences informatiques du Ministère. » Le premier objet de l'ANSC est de doter l'ensemble des services départements d'incendie et de secours (les sapeurs pompiers) d'un SI commun, notamment pour le traitement d'appels, étant donné qu'il existe actuellement des systèmes incompatibles.

« Pour adopter les démarches agiles dans le secteur public, il faut un très fort soutien, souvent au niveau du cabinet voire du ministre » a reconnu Michel Monneret. Il insiste : « juridiquement, rien n'est insurmontable, aucune loi n'interdit l'agilité. Les textes prévoient des séparations marquées et faire collaborer les différents acteurs n'est pas forcément facile ». Suite à des échecs retentissants de très grands projets où l'effet tunnel était très important, la meilleure réponse est de fait l'agilité. « La difficulté n'est pas réglementaire mais culturelle » a tranché Michel Monneret. L'une des difficultés est le mythe de la direction omnipotente qui s'oppose par nature à l'organisation apprenante, acceptant le débat et la remise en cause, connexe à l'agilité.


Intervenant pour Bonitasoft, Mickaël Papazian (Directeur Méthodes et Construction Numérique de Léon Grosse) et Chloé Carpentier (Business Analyst chez AgileGBS), ont témoigné de l'agilité combinée pour une transformation digitale complète, de la méthode à la plateforme Bonita chez Léon Grosse

L'agilité, c'est aussi une question d'outillage d'une démarche. Et pour comprendre l'intérêt du recours au BPM et au low code, Bonitasoft a invité Mickaël Papazian (Directeur Méthodes et Construction Numérique de Léon Grosse) et Chloé Carpentier (Business Analyst au sein du cabinet de conseil AgileGBS, intervenue en AMOA chez Léon Grosse) à détailler ce qui s'est passé au sein du groupe de construction.

« Soyons libres de réinventer nos métiers, notamment grâce au numérique, était le principe de notre plan Ambitions 2020 » a expliqué Mickaël Papazian. Le premier projet a été réalisé sur la demande de montage de grue pour un chantier. L'opération est critique pour le démarrage d'un chantier et est d'une durée moyenne de six semaines mais ce processus a peu d'impact sur le SI, parfait donc pour un premier projet. « Une fois les process bien décrits, l'intégration est aisée » s'est réjouie Chloé Carpentier. Mickaël Papazian a relevé : « ce premier projet en mode agile a été parfait pour emmener les collaborateurs ».


Pierre Mas, DSI de La Mutuelle Générale, a été le Grand Témoin de la matinée, détaillant sa stratégie Cloud First au service du business

Le Grand Témoin de la matinée a été Pierre Mas, DSI de La Mutuelle Générale, qui a développé une stratégie full cloud et, notamment, très orientée sur le SaaS. Débutée avec le déploiement de Salesforce, la démarche s'est poursuivie avec, par exemple, Workday. Ce dernier projet a été expliqué dans nos colonnes par Stéphane Gannac, directeur général adjoint de La Mutuelle Générale. Pierre Mas a surtout détaillé les principes expliqués dans son interview. Pour la mettre en place, il a pu bénéficier d'une vraie culture favorable au sein de son institution.

Dans une célèbre publicité pour plats préparés, le slogan était « ce n'est pas parce que tout est déjà fait qu'il n'y a plus rien à faire ». Lorsque l'essentiel du SI est en mode SaaS, la DSI ne se retrouve-t-elle pas face à un « tout est déjà fait » ? Dans ce cas, quelle est son utilité ? « Notre utilité, c'est de faire notre métier ! Ce que les utilisateurs nous demandent, c'est de fournir du service, pas de le fabriquer nous-mêmes » a plaidé Pierre Mas.


Erwan Paccard, Product Marketing Director chez AppDynamics, a défendu « le monitoring comme outil d'agilité »

Dans le cloud ou on premise, fournir le service attendu aux métiers, cela suppose de vérifier la pertinence et la performance de l'IT, autant au niveau applicatif qu'à celui des infrastructures. Les sondes logicielles de l'APM d'AppDynamics permettent de suivre de bout en bout une transaction. « Quelque soit l'environnement où on peut déployer de l'applicatif, on peut déployer des sondes » a précisé Erwan Paccard, Product Marketing Director chez AppDynamics. La limite est donc le SaaS : les sondes permettent de voir les flux entrants et sortants, de détecter qu'un incident a eu lieu mais pas de l'analyser finement, contrairement à tous les autres cas. Une telle remontée d'information permet de changer et d'objectiver les relations entre IT et métiers.


La table ronde « Une IT agile pour un business agile » a réuni, de gauche à droite, Brice Bidouzo (Directeur Technique de Logic Immo) et Dominique Heimler (DSI de Citeo).

Pour terminer la matinée, une table ronde « Une IT agile pour un business agile » a réuni, de gauche à droite, Brice Bidouzo (Directeur Technique de Logic Immo) et Dominique Heimler (DSI de Citeo). Dans les deux cas, des équipes restreintes ont à gérer des informatiques complexes, ce qui serait simplement impossible sans le recours au cloud. Même si des précautions, détaillées par les deux témoins, sont à prendre, le cloud permet un accès à partir de n'importe où et la scalabilité. Il amène aussi une véritable transparence sur les consommations de ressources. Mais, comme souligné par Brice Bidouzo, la question de la qualité, notamment des données, est fondamentale et ne peut pas être mise sous le tapis.

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