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Etude Markess : la longue marche de la dématérialisation des factures

La très grande majorité des factures sont encore en format papier mais de grands donneurs d'ordre déclenchent des effets boule de neige. La dématérialisation fiscale progresse fortement mais du chemin reste à parcourir avant une large généralisation.

PublicitéLa dématérialisation des factures reste marginale sur le volume total de factures échangé en France ou dans le monde. Mais, selon une étude menée par Markess International, d'une part cette dématérialisation est en forte progression et d'autre part des ilots d'usages se développent par effet boule de neige à partir de grands donneurs d'ordres comme par exemple Carrefour, dont 80% des factures entrantes sont aujourd'hui dématérialisées avec valeur fiscale. La notion de dématérialisation des factures recouvre cependant au moins trois phénomènes différents mettant en oeuvre des technologies et des méthodes différentes. La voie initiale est un transfert papier « ordinaire » de la facture mais le traitement de celle-ci chez le destinataire se fait au travers d'une numérisation du papier qui, seul, conserve une valeur légale. Un peu plus sophistiquée est la possibilité de coupler une facture papier (éventuellement numérisée) et un flux EDI qui sera inséré automatiquement dans le SI du destinataire. Enfin, la dématérialisation fiscale se fait en absence totale de papier, par échange de flux signés, horadatés et archivés numériquement. Cet échange peut concerner autant des factures non-structurées (PDF signé retraité manuellement) que des flux structurés (par exemple au format EbXML), avec divers intermédiaires (PDF signé accompagné d'un flux XML de métadonnées traité automatiquement, lecture automatique du PDF pour insérer son contenu dans le SI...). Un problème de normalisation Or aucune procédure n'est réellement normalisée pour la facturation électronique à valeur fiscale propre (sans double papier). Des formats comme EbXML font partie des formats qui peuvent être choisis, parmi d'autres. Des plates-formes de prestataires comme celles d'Accelya ou de B-Process peuvent servir de pivot entre entreprises utilisant nativement des formats différents de factures électroniques. Lorsque les factures doivent, en plus, franchir une frontière, même au sein de l'Europe, il convient de se préoccuper également de la valeur du certificat de signature électronique utilisé dans chaque pays. Là encore, les plates-formes d'intermédiation permettent de leur externaliser le problème. Les entreprises ayant répondu à l'enquête Markess International sont surtout intéressées par une dématérialisation des factures avec nos grands partenaires commerciaux habituels : Belgique, Espagne, Grande Bretagne, Allemagne et Italie. un marché de 400 millions d'euros en 2009 un marché de 400 millions d'euros en 2009 Le marché des logiciels et services associés à la dématérialisation de factures représente en tout un marché de 400 millions d'euros en 2009 (contre 330 en 2008, soit +21%). D'ici 2011, le marché devrait, selon Markess International, encore progresser de 29% pour atteindre les 670 millions d'euros. La crise semble peu impacter les projets de dématérialisation de la facturation, sauf en leur faveur. Il est vrai que la motivation essentielle pour la dématérialisation des factures reste la baisse du coût de leur traitement. Cette baisse est maximale avec la dématérialisation fiscale de bout en bout. En lien avec cette baisse des coûts vient l'automatisation et l'accélération des processus comptables et financiers (avec les impacts évidents sur la trésorerie). L'impact sur l'image d'une entreprise adoptant la facturation électronique n'est pas non plus neutre, cette entreprise pouvant paraître davantage éco-responsable. La dématérialisation au niveau groupe centralisée Dans plus de la moitié des cas, une dématérialisation des factures impactant plusieurs pays au sein d'un groupe est géré à partir d'un seul (en l'occurrence la France), souvent le pilote initial. Les deux autres cas, des projets multiples non-coordonnées ou des projets multiples coordonnés, se répartissent à peu près équitablement. La standardisation des procédures et des technologies est une clé essentielle du succès de ces projets internationaux, à côté de la très forte implication de la direction générale pour l'imposer.

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