Stratégie

Covid-19 : même l'épidémie n'excuse pas les abus autour des données personnelles

Covid-19 : même l'épidémie n'excuse pas les abus autour des données personnelles
La vie privée et le sort des données personnelles demeurent des préoccupations majeures.

Une étude de Juniper Research pour Okta révèle l'attachement des internautes à leurs données personnelles, même pour le suivi de l'épidémie Covid-19.

PublicitéL'attachement des internautes à leur vie privée et à leurs données personnelles se confirme une fois de plus avec une étude réalisée par Juniper Research sur la commande d'Okta. La crise sanitaire du Covid-19 aurait pu excuser certains usages plus larges qu'habituellement mais les internautes ne l'entendent pas de cette oreille. La pandémie n'entraîne des changements qu'assez marginaux. La grande majorité des répondants se déclare informée des efforts de traçabilité de l'épidémie par les différents gouvernements. Les citoyens français ne le sont qu'à 78 % là où les Australiens le sont à 96 %. La plupart est par contre préoccupée du détournement des données collectées à l'occasion de la crise sanitaire, notamment pour créer des personnalisations publicitaires. 80 % des Français sont ainsi préoccupés par un tel possible détournement, 79 % au niveau mondial. Il existe également des différences selon les âges des répondants : 86 % des 18-34 ans s'inquiètent que les forces de l'ordre aient accès à leurs informations pour des raisons qui n'ont aucun lien avec le Covid-19, contre seulement 72 % chez les plus de 55 ans. En outre, 84 % des 18-34 ans craignent également de sacrifier leur vie privée, soit plus que l'ensemble des plus de 35 ans (76 %).

L'usage des données personnelles pour personnaliser leur expérience utilisateur n'est accepté que par 22 % des répondants, 28 % appréciant les suggestions de contenus pouvant les intéresser. Les recueils abusifs de données hérissent les répondants : conversations hors ligne entendues par d'autres appareils (82%), recueil de mots de passe (79%), de données biométriques (77%)... Non seulement ces recueils sont abusifs mais leur conservation non-sécurisée représente un risque et un sacrifice excessif pour 78 % des répondants qui craignent un impact financier personnel, par exemple sur les primes d'assurances (75%).

Pas avec n'importe qui, pas n'importe quoi, pas n'importe où

Le RGPD prévoit la possibilité de « monnayer » contre avantages ses données personnelles. Cette possibilité révulse les Néerlandais (97 %) et les Australiens (95 %), les Français ne le rejetant qu'à 89 %. Malgré ce rejet massif, 41 % des répondants français seraient prêts à céder des informations personnelles contre une rétribution financière contre 29 % des Néerlandais. Les 25-34 ans sont les plus prêts à une telle cession avec 59 %. Les consommateurs sont surtout enclins à vendre leurs historiques d'achats (64 %), leurs données de géolocalisation (61 %), leurs historiques de navigation (59 %) et d'autres détails sur leur consommation de contenu multimédia en ligne (59,5 %). Cependant, il existe un certain nombre de domaines considérés comme hors limite : ainsi, ils sont bien moins nombreux à être prêts à vendre leurs mots de passe (34,5 %), leurs interactions hors ligne (38 %) et leurs données biométriques (38 %).

PublicitéCes préoccupations demeurent vraies pour les applications gouvernementales de suivi de l'épidémie mais avec des inflexions. 60 % des britanniques accepteraient ainsi de transmettre les données de géolocalisation contre 58 % des Français et seulement 49 % aux États-Unis ou en Australie, 47 % en Allemagne et 45 % aux Pays-Bas. Les Français sont également relativement à l'aise avec l'idée que leurs données soient recueillies pour déterminer si le virus progresse (59 %), ou pour déterminer quels individus auraient été en contact avec des personnes diagnostiquées positives (53 %). En revanche l'efficacité d'un vaccin, le respect des règles de distanciation sociale ou encore la date de réouverture de certaines communautés sont considérés comme des motifs moins acceptables (respectivement 42 %, 35 % et 35 % d'individus favorables). Plus de la moitié (56 %) des personnes interrogées pensent également que le suivi des données issues des smartphones sera efficace pour contrôler la propagation du virus.

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