L'Education nationale offre le stockage cloud à ses 1,2 million d'agents, sans Gafam
Dans le cadre d'une plateforme de services, le ministère propose à ses agents 100 Go de stockage cloud sur des environnements hébergés dans ses propres datacenters.
PublicitéNée en 2018, la plateforme Apps.education.fr vise à offrir au 1,2 million d'agents de l'Education nationale un ensemble d'outils du quotidien, essentiellement tournés vers la collaboration et la gestion de contenus. « Après deux années d'échange avec les académies et de réflexion, la plateforme a été déployée en une semaine lors du Covid », se remémore Benoit Piedallu, chef de projet des services numériques partagés au ministère de l'Education nationale. Sauf que cette version bêta était alors hébergée sur les datacenters d'OVH... qui ont pris feu en mars 2021 détruisant à la fois la production et les sauvegardes, stockées dans des locaux voisins. Suite à cette mésaventure, c'est donc sur les datacenters de l'Education nationale qu'est hébergée la v1 de Apps.education.fr, exploitée par les équipes IT de l'académie de Versailles.
Choisie pour les fonctions de stockage et de partage de documents, la solution Nextcloud, d'abord exploitée en version communautaire, est passée sur le support éditeur en juillet 2024. « Nous montions à l'époque à 30 000 utilisateurs par instance. Ce qui signifiait que nous aurions potentiellement 40 instances à gérer », souligne le responsable. Car si à ce jour, 337 000 utilisateurs ont ouvert un compte sur le service de partage de fichiers (soit environ 1 Po de données), ce dernier a vocation à concerner les 1,2 million d'agents - enseignants et administratifs - de l'Education nationale. Soit une architecture conséquente. A condition que ce stockage de type S3, limité à 100 Go par personne, convainque les agents du ministère, qui ont plusieurs autres options à disposition (parfois Sharepoint, des portails administratifs, des Nextcloud académiques, sans oublier la solution portée par la Dinum, baptisée Fichiers)
Mieux s'intégrer à Tchap et à Zimbra
Si l'Education nationale a choisi de se tourner vers le support de l'éditeur, c'est avant tout pour améliorer l'intégration du service à d'autres composants de sa plateforme d'apps et pour masquer aux utilisateurs les artefacts techniques liés à la fédération d'instances, nécessaire à la production du service. « Nous avons ouvert 150 tickets en 18 mois auprès de l'éditeur. La majorité des correctifs que nous demandons sont liés à la fédération et à des améliorations de l'interface », dit ainsi Benoit Piedallu. Ce dernier évoque notamment des travaux portant sur une intégration plus aboutie avec la messagerie instantanée du secteur public Tchap, avec le gestionnaire de mails Zimbra (pour le partage de fichiers) ou avec un outil de partage de groupe, créé par le pôle logiciel libre de l'académie de Dijon. « Un de nos autres défis concerne la gestion d'un annuaire renfermant 1,2 million de personnes, au sein duquel les homonymes sont fréquents », glisse Benoit Piedallu.
PublicitéLa Direction du numérique pour l'Education, le service auquel est rattaché le chef de projet, envisage également de connecter le service de stockage Nextcloud aux ENT (Espaces numériques de travail), pour simplifier le partage par exemple avec les élèves ou leurs parents, ou encore de personnaliser l'interface pour la rapprocher d'autres composantes de la plateforme. « Nous travaillons aussi au déploiement d'un outil de synchronisation sur les PC managés par l'Education nationale afin d'offrir un accès direct à l'arborescence cloud », ajoute Benoit Piedallu.
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
Suivez l'auteur sur Twitter
Partager cet article
Articles à la une
Frédéric Vincent, DSI de Renault : « intégrer l'IA dans les équipes demandera plusieurs années »
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire