Stratégie

Tarifs, migration, cloud de confiance et implication des métiers au menu de la Convention USF 2023

Tarifs, migration, cloud de confiance et implication des métiers au menu de la Convention USF 2023
Olivier Nollent, PDG de SAP France (à G) et Gianmaria Perancin, président de l'USF (à D) à l'occasion de la Convention USF 2023 à Nantes. (Photo USF DR)

L'USF a tenu sa convention 2023 à Nantes les 11 et 12 octobre. Au programme des discussions avec SAP, sans surprise, les coûts et la migration vers S/4Hana. Mais aussi, le cloud de confiance et l'implication des métiers.

PublicitéLa 23e convention USF (association des utilisateurs SAP Francophones) s'est tenue les 11 et 12 octobre à Nantes. Le thème des crises, sources de nouveaux modèles de pensée, et les 104 exposants ont attiré 1750 visiteurs, soit une centaine de moins qu'en 2022. L'organisation a filé la métaphore maritime, avec un logo en forme de phare, des invitations à embarquer dans l'événement ou à s'installer à bâbord ou tribord dans l'amphithéâtre des plénières. Pour autant, le calme n'était que de surface après des annonces d'augmentation de tarifs et déclarations maladroites du PDG groupe de SAP. Sans oublier la réticence de nombre d'entreprises à basculer vers S/4Hana et, encore davantage, à migrer dans le cloud.

À l'occasion d'une conférence de presse conjointe USF - SAP, le PDG France de l'éditeur, Olivier Nollent, a ainsi évoqué très diplomatiquement à propos de l'événement « une occasion unique d'écouter les utilisateurs, avec de la tension certes, mais une tension constructive. La filiale française fait ses propres investissements. Et l'avantage des discussions que nous avons ici avec les clients, c'est que nous pouvons envoyer des éléments très précis et des feedbacks clients au niveau groupe en Allemagne, pour justifier certains de ses investissements. »

Sans surprise, le premier - et éternel - sujet de tension entre SAP et ses utilisateurs demeure celui des tarifs. « Après une hausse de 2,12% l'an dernier, la maintenance de S/4Hana on premise a augmenté de 5% en 2023, a résumé Orlando Appell, COO de la filiale française de l'éditeur. Et le cloud a été revalorisé de 3,3%. » Le président de l'USF, Gianmaria Perancin, avait confié à CIO à la fois sa compréhension en cette période d'inflation et sa forte inquiétude. Pas question pour l'USF que ces nouveaux tarifs n'aillent pas de pair avec un apport de valeur concret pour les entreprises.

Cloud de confiance, trop franco-français

Des craintes qui ont semblé d'autant plus justifiées après une déclaration du PDG allemand de l'éditeur qui a fait l'effet d'un coup de tonnerre. Christian Klein, a ainsi affirmé que toutes les innovations futures seraient réservées à la version cloud de la plate-forme S/4. Une incompréhension, selon SAP, qui a rappelé que de nombreux développements étaient toujours en cours pour la version on premise. « J'avais parlé de double peine, confirme le président de l'USF, mais disons que nous sommes passés d'une information catastrophe à une nouvelle qui reste difficile à prendre, mais moins catastrophique. »

Par ailleurs, Gianmaria Perancin a, de nouveau, interpellé SAP sur la question du cloud de confiance français. Sur les 450 organisations membres de l'USF, une cinquantaine appartiennent au secteur public et sont donc directement concernées. Et l'association attend une réponse ferme de l'éditeur allemand sur le sujet au moins pour ce type de structures. Difficile de répondre pourtant, selon le PDG France de SAP : « On parle d'une roadmap encore confidentielle ». À propos d'une disponibilité pour Bleu ou Sens, Olivier Nollent invoque des questions de rentabilité et d'économie d'échelle. « Nous avons des contraintes économiques associées à ce type de choix, chaque fois que l'on doit valider une nouvelle solution pour héberger notre plate-forme, insiste le PDG de SAP France. C'est ce qui décale notre décision. » L'éditeur attend ainsi, a minima, un cloud de confiance européen, voire d'ambition mondiale, couvrant un périmètre à sa hauteur. Et non une souveraineté franco-française. Pragmatique, Gianmaria Perancin rappelle que ses membres demandent des réponses claires en matière de respect du RGPD pour des processus comme le traitement d'IBAN dans le cloud, par exemple.

PublicitéLa lente migration vers S/4Hana

Autre point de tension dans les relations entre SAP et ses utilisateurs francophones : le rythme de migration vers S/4Hana. À l'occasion d'une enquête de 2022 auprès de 250 structures membres de l'USF, seuls 7% des clients avaient terminé leur migration. Environ 20% avaient au moins engagé le processus. Selon le COO de SAP France, en 2023, entre 30 et 40% de la base installée de l'éditeur en France a commencé la transition. À l'occasion des différents témoignages durant la convention, des questions de coûts, de complexité, d'inquiétude face aux enjeux ont régulièrement été invoquées. Mais aussi d'implication des métiers.

Pour le président de l'USF, SAP doit davantage directement accompagner les équipes IT pour convaincre les métiers. « Nos membres ont développé beaucoup de spécifiques sur ECC, et considèrent S/4 comme une plateforme pour 'faire quelque chose de nouveau'  », explique Gianmaria Perancin. L'USF estime ainsi que les organisations ont besoin de SAP, pour expliquer, pourquoi et comment ces spécificités, ces processus métier ne sont peut-être pas les bons, et doivent être remplacés par de nouvelles façons de faire avec S/4 Hana. Une des réponses de SAP réside dans la formation, depuis deux ans, de nouveaux profils, chez lui et non chez ses partenaires. Leur rôle ? Montrer les bénéfices métiers de Hana S/4. Reste au trio IT-éditeur-métier à apprendre le compromis. Et les méthodes d'accompagnement du changement.

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