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Linedata : la crise du secteur des finances va profiter à l'éditeur

Anvaraly Jiva, Président du Directoire de l'éditeur de solutions pour le monde financier Linedata Services, nous a reçu pour évoquer les résultats de son groupe et sa vision du marché.

PublicitéParadoxe... Au moment où le monde de la finance est en crise, Linedata Services affiche des résultats en nette progression, et même un dernier trimestre qui frôle l'exceptionnel. Paradoxe ? Pas tant que cela, car comme le confirme le fondateur de l'éditeur, Anvaraly Jiva, « Le problème des acteurs du secteur porte sur la 'best execution', leur capacité à démontrer que leurs solutions fonctionnent dans le sens attendu. C'est un modèle de plus en plus sensible aux Etats-Unis, et qui va se déplacer en France et en Europe ». Sur les fonds classiques et fonds collectifs, le marché affiche des possibilités de progression importantes, nettement sur le 'cross selling'. Les mouvements de concentration n'y sont pas étrangers non plus. Sur ce secteur, Linedata attend beaucoup des prochaines versions de ses solutions LongView, réécrites en WDF pour Windows, et qui misent donc fortement sur des interfaces de plus en plus graphiques. Le secteur financier n'échappe donc pas à la vague du Web 2.0 ! « Nos clients sont soumis à un questionnement périodique lié à l'évaluation du contexte financier. Les personnes qui sont gestionnaires de fonds, nottament collectifs, sont de plus en plus attentifs à la surveillance de leurs portefeuilles, en particulier en matière de compliance et de gestion des risques. » Le secteur des hedge funds semble encore très largement sous équipé, dispersé avec plus de 10 000 acteurs dans le monde qui gèrent des fonds estimés à plus de 1.300 milliards de dollars... autant que les fonds collectifs ! « L'effet de la crise financière est marginal. Nous constatons que seulement trois entreprises du secteur se sont révélées défectueuses ». Autre constat sur ce secteur, le volume des transactions ne cesse de se multiplier, condamnant ces entreprises à adopter et mettre jours leurs outils. Il ne faut pas négliger non plus l'effet des contraintes imposées par les autorités de régulation et les partenaires de ces établissements qui demandent toujours plus de rigueur et de reporting. Les investissements technologiques du secteurs sont principalement centrés sur le SaaS (Software as a Service). Le secteur de l'épargne profite principalement des phénomènes français de l'épargne salariale et de l'assurance vie. « C'est un secteur très tourné vers le modèle ASP et dont le chiffre d'affaires est lié à la volumétrie. Le nombre de contrats a augmenté de 6 % ». On constatera également l'arrivée de nouveaux acteurs, de nouvelles offres portant sur le CAC40, ainsi que la volonté gouvernementale d'y associer les 7 millions de salariés des PME (soit 40 % des salariés du privé) qui sont encore exclus de l'épargne salariale. L'assurance vie a affiché sa stabilité entre 2006 et 2007. « Il n'y a pas d'incertitude pour 2008, Nous allons profiter de la tendance croissante des assureurs à utiliser des progiciels et de la collecte des OPCVM. » Le secteur du crédit et financement, qu'il concerne l'industrie, l'automobile ou les particuliers, ne semble pas souffrir non plus de la crise. « Le problème immobilier n'a aucun effet. Le crédit affiche en particulier une progression de 15 % en Europe de l'Est, où nos clients investissent directement ou via des rachats. » Les perspectives sont donc positives pour l'éditeur, mais cela va-t-il durer ?« Nous n'avons pas d'inquiétude pour 2008, Il demeure un risque lié à la problématique du refinancement, mais pas avant 2009 ! » La prudence érigée en règle de communication financière Après la claque - certainement injustifiée ! - encaissée par le titre en Bourse à la mi 2007, qui a placé la capitalisation boursière de l'éditeur nettement en dessous de sa valeur réelle, Anvaraly Jiva, son Président du Directoire et cofondateur, a choisi de jouer la carte de la prudence dans sa communication financière. Ainsi, malgré des résultats nettement positifs qui profitent de la fin de l'intégration des dernières acquisitions du groupe, Linedata n'a pas souhaité faire de prévision pour son exercice 2008. Une stratégie qui a pourtant démontré sa faiblesse vis à vis du marché, par le manque de visibilité des observateurs qui désormais sanctionnent les valeurs sur ce simple fait, et sans que cela soit toujours justifié ! « La crise crée des problèmes de confiance, pas financiers », nous a confié Anvaraly Jiva. « Nous devons faire évoluer nos modèles, et profiter des nombreux relais de croissance qui s'offrent à nous, même dans le contexte bancaire. (...) Notre ambition reste de devenir le leader mondial, de maintenir notre croissance à deux chiffres, mais nous ne publions pas de chiffres par prudence. En 2008, la croissance sera probablement plus modérée... » Pour répondre à ses objectifs, Linedata confirme la pertinence de son plan de restructuration. Il s'est en particulier engagé dans la démarche de réduction des coûts. « Nous maintenons nos investissements dans la R&D, mais nos accélérons sur l'off-shore 'propriétaire', avec nos équipes intégrées en Tunisie et des partenariats en Inde, pour développer plus vite et moins cher environ un tiers de notre production ». Aux interrogations de la qualité de cette démarche, Anvaraly Jiva répond par la rigueur du cahier des charges et du suivi qu'impose la sous traitance et de la qualité induite... Mais la principale tendance constatée dans la démarche commerciale de l'éditeur est ailleurs : « Les contrats sont de plus en plus complexes, chez nos clients comme chez nos prospects, et les contrats sont de plus en plus gros. Les clients n'achètent plus du logiciel, mais un logiciel et du service, ou encore de la délégation de prestation complète en mode ASP. Nous assistons à une remise en cause des licences perpétuelles, à cause de la multiplication des mises à jour et de la demande de compétences. Le changement vers du récurant nous apporte une pérennité plus forte et robuste. Aux Etats-Unis, sur 15 contrats signés, 13 l'ont été en ASP... » Et la croissance externe ? « Aujourd'hui, la concurrence est en moins bonne position que nous, et les fonds d'investissement moins actifs », estime Anvaraly Jiva, handicapé par la faiblesse de sa valeur boursière. « Nous prévoyons de réaliser des acquisitions, mais pas cher. Soit pour augmenter notre part de marché dans certaines régions du monde, soit pour compléter note offre. »

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