Stratégie

Les logiciels libres en débat à l'ENST

L'association des anciens élèves de l'ENST Paris a organisé une rencontre-débat dans la foulée du dernier numéro de son magazine interne.

PublicitéHier, le 25 septembre 2007, l'association des anciens élèves de l'ENST Paris (Ecole Nationale des Télécommunications) a organisé une rencontre débat sur le sujet du logiciel libre en complément du dernier numéro spécial de son magazine interne. La première table ronde réunissait Jean-Pierre Laisné (Président du Consortium OW2, ex-Object-Web), Marc Gardette (Directeur de la stratégie, Microsoft), Omar Tazi (Chief Evangelist Officer, Oracle) et Edmond Baranès (Professeur à l'Université Montpellier 1), la seconde Alexandre Zapolski (Président de Linagora, Président de la FNILL), Maryvonne Cronier (ex-DSI de la CNAM-TS, responsable de la refonte de Sesam-Vitale et Vice-Présidente du CIGREF), Jean-Marc Coris (Directeur du Consortium Cocktail qui créé un PGI libre modulaire dédié aux universités et établissements supérieurs) et Marc Noel (Directeur général du cabinet de conseil Parker et Williborg). Jean-Pierre Laisné a profité de l'occasion pour rappeler que la moitié des entreprises chinoises utilisaient des logiciels libres, que le Brésil a légiféré pour imposer les logiciels libres dans son administration quand c'était possible et que toute la relation citoyens de cette fédération (notamment au niveau fiscal) était gérée sur des plates-formes libres. Microsoft est passé, grâce au talent de communication de Marc Gardette, du stade du « cancer » à celui du « dialogue », l'open-source étant tour à tour un concurrent ou une source d'opportunités, l'éditeur vivant depuis toujours sur « un écosystème de plate-forme ». « Il faut donc faire en sorte qu'un maximum de logiciels -y compris libres- fonctionnent sous Windows ». L'éditeur de Redmond et Oracle se sont retrouvés pour expliquer que leurs stratégies n'était ni-pro ni-anti open-source mais « orientée clients », Oracle revendiquant la place de premier vendeur de bases de données sous Linux. « La barrière à l'entrée pour déboulonner un Oracle ou un Microsoft est tout de même bien plus élevée que pour abattre un Google dont la force se résume en une URL et un champ de recherche avec un bouton » a affirmé Omar Tazi pour contester la fragilité des éditeurs traditionnels face aux outils libres. Pour lui, « le libre n'a pas chassé le propriétaire et le SAAS ne chassera pas le logiciel du poste de travail ». Côté utilisateurs, représentés essentiellement par Maryvonne Cronier mais aussi par Marc Noel, la logique mise en avant grâce au libre est plus celle de composants standardisés, pouvant aisément être remplacés ou confiés à des prestataires divers et variables, qu'une logique d'ouverture du code dans un sens libertaire ou utopique. Ce sens libertaire ou utopique a cependant étant défendu par la salle comme la source de l'innovation du libre : il n'y a justement pas de « logique client » dans énormément de projets libres, ce qui leur laisse la plus totale ouverture en terme d'innovation. La logique est alors : « je fais quelque chose parce que ça me fait plaisir, que j'en ai besoin et que ça peut servir à d'autres ». Une telle ouverture à l'innovation donne, dans certains cas, des MySQL ou des PHP. Pour Marc Gardette, 99% des investissements mesurables portent sur 18 projets, les projets purement « communautaires » ne mobilisant que peu de moyens. Il reste des exemples qui parlent plus que de longs discours : Jean-Marc Coris a ainsi indiqué que pour l'équivalent d'un budget de 600 000 euros, une soixantaine d'universités et d'établissements d'enseignement supérieur disposaient d'un PGI libre contre quelques millions d'euros pour nettement moins d'universités sous SAP...

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