Les Hospices Civils de Lyon soignent un SIH basé sur la data

Développer un SIH data driven, ouvert et basé sur des standards. Telle est la volonté des Hospices Civils de Lyon qui ont, pour cela, monté une alliance avec La Poste Santé & Autonomie et les éditeurs sectoriels Maincare et CPage.
PublicitéS'appuyer sur la data, dont celle des patients, pour créer un système d'information hospitalier (SIH) complet, homogène, efficient et cohérent est une démarche sensible s'il en est. Pour y parvenir, les Hospices Civils de Lyon (HCL), qui commercialisent déjà plusieurs de leurs propres logiciels, viennent de créer l'Alliance SIH conjointement avec l'activité santé de La Poste, La Poste Santé & Autonomie, l'éditeur du secteur hospitalier CPage et le fournisseur de solutions de gestion administrative de la santé, Maincare. L'alliance s'appuie sur le GIE Hopsis qui édite déjà deux logiciels développés par les Hospices Civils de Lyon (dossier patient informatisé Easily et portail ViaPatient), et regroupe quelque 200 centres hospitaliers en France autour de l'évolution des SI du secteur. Les membres de l'alliance cherchent à « améliorer l'efficacité des soins et l'efficience des hôpitaux, et garantir la maîtrise souveraine des données de santé des Français tout en favorisant l'innovation médicale ».
Outre la volonté affichée de développer une solution « souveraine et centrée sur la donnée », le communiqué de l'Alliance n'évoque aucun dispositif concret de protection de ces données sensibles. « Dans un écosystème de santé connecté, précise le document, il s'agit de garantir la persistance, l'intégrité, la gouvernance et l'accessibilité des données, quels que soient leurs usages (cliniques, administratifs, recherche) ou le nombre d'applications qui les exploitent pour répondre aux besoins d'information des professionnels permettant de sécuriser la prise en charge des patients ». La Poste Santé & Autonomie précise que des « dispositifs techniques et de gouvernance spécifiquement pensés pour garantir la protection des données de santé, en tenant compte de leur sensibilité, de leur disponibilité et des usages qui en seront faits » seront mis en place et évoque un hébergement des données de santé de type SecNumCloud.
Passer de SI verticaux à des SI ouverts
Les HCL souhaitent développer ce SIH modernisé parce que, comme ils le rappellent, la plupart des hôpitaux et groupements hospitaliers hébergent souvent encore entre « 250 et 400 logiciels propriétaires difficilement interopérables ». Une configuration source de complexité, d'inefficacité, de vulnérabilité et d'erreur. L'Alliance a donc décidé de développer son SIH en exploitant l'ensemble des données à sa disposition, d'autant qu'il s'agit aussi d'un moyen pour les HCL de préparer le déploiement d'IA.
Le projet consiste à passer de « systèmes actuels aux architectures très verticalisées » à des « systèmes ouverts centrés sur la donnée » et standards. Le SIH développé par l'Alliance s'appuiera sur quatre couches de SI métier : administratif et logistique, production de soins, parcours patient et recherche thérapeutique. S'y ajoutent deux systèmes transverses : le premier basé sur une solution de GenAI de Docaposte pour aider les équipes dans la recherche d'informations, et le second, une plateforme low code (digital health platform), pour le développement rapide de composants nécessaires aux utilisateurs.
PublicitéTrois formats de données de santé standards
L'ensemble sera interfacé avec un socle de données commun. Le SIH exploitera des standards de données ouverts : pour le format et les caractéristiques sémantiques des données médicales, pour l'interopérabilité des données et pour la recherche clinique et l'alimentation d'entrepôts de données de santé. Les trois standards open EHR, FHIR, OMOP sont, qui plus est, en cours de convergence.
De premiers cas d'usage pour le nouveau SIH devraient être déployés dès fin 2025. Et d'après La Poste Santé & Autonomie, l'Alliance travaille à formaliser une feuille de route détaillée également pour fin 2025, « sur la façon de développer les nouveaux logiciels et à définir la gouvernance du projet entre les partenaires, aux niveaux stratégique et opérationnel », en mutualisant les efforts. Pour les développements en commun envisagés, les modèles de propriété sont en cours de discussion entre les membres.
L'ouverture à de nouveaux participants
L'Alliance SIH précise, par ailleurs, qu'elle ouvrira ses portes à d'autres participants, startups, spécialistes métiers, éditeurs de logiciels. Selon les membres de l'Alliance, les bénéfices attendus sont multiples : « une meilleure coordination des soins, une médecine plus personnalisée, un pilotage des établissements de soins simplifié, une accélération de la recherche et de l'innovation ». L'Alliance indique s'être inspirée de plusieurs initiatives européennes similaires en Allemagne, en Catalogne, en Estonie, à Londres ou encore dans les pays nordiques.
Article rédigé par

Emmanuelle Delsol, Journaliste
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