L'ultimatum de Broadcom à certains utilisateurs de VMware

Plusieurs entreprises détentrices de licences perpétuelles de VMWare, dont le support vient juste d'expirer, ont reçu un courrier de Broadcom. Il les met en demeure de supprimer toutes les mises à jour installées après la fin du support et les menace de poursuites.
PublicitéUne pression supplémentaire pour les clients de VMware. Selon Ars Technica, plusieurs détenteurs de licences perpétuelles du spécialiste de la virtualisation, dont le contrat d'assistance arrivait à échéance, ont reçu une lettre de Broadcom pour le moins lapidaire. Dans le document, il est spécifié que l'éditeur américain « exige immédiatement l'arrêt de toute utilisation des services de support associés aux logiciels VMware, y compris les versions de maintenance ou de mise à jour, les versions mineures, les versions majeures et mises à niveau, les extensions, les améliorations, les correctifs, les corrections de bugs ou les correctifs de sécurité (à l'exception des correctifs de sécurité zero-day) ».
Il ajoute que « toute mise en oeuvre de l'un des éléments susmentionnés [à l'exception de certains correctifs zero-day] après la date d'expiration doit être immédiatement supprimée et désinstallée. » Broadcom menace explicitement les contrevenants de poursuite avec des « dommages et intérêts majorés et des frais d'avocats » pour violation de propriété intellectuelle. Pour mémoire, la société avait mis fin aux licences perpétuelles en décembre 2023 juste après le rachat de VMware. Elle oriente depuis les entreprises vers des packages de solutions souvent plus onéreux pour elles.
Une réponse automatisée ou un test juridique
Pour Sanchit Gogia, analyste en chef et CEO de Greyhoung Research, « la décision de Broadcom d'appliquer des ordonnances de cessation et d'abstention aux licences perpétuelles VMware expirées marque un changement radical dans l'application des lois sur les logiciels ». Ce qui distingue la campagne de mise en demeure des efforts de conformité habituels des fournisseurs réside à la fois dans son timing et son manque apparent de ciblage. Plusieurs entreprises ont ainsi signalé avoir reçu des notifications légales presque immédiatement après l'expiration du support, ce qui suggère un mécanisme d'application automatisé plutôt que des actions basées sur des enquêtes. L'analyste estime que Broadcom pourrait aussi tester des interprétations extensives des droits de propriété intellectuelle qui pourraient créer de nouveaux précédents dans le secteur. « Si elle n'est pas contestée, cette action pourrait créer un précédent juridique concernant l'applicabilité des conditions de licence longtemps considérées comme inactives », avertit l'analyste.
Le plus inquiétant pour les entreprises est peut-être que certaines d'entre elles ont signalé avoir reçu ces menaces légales même après avoir complètement abandonné les technologies VMware. Sur Reddit, un utilisateur raconte avoir reçu une lettre de mise en demeure alors qu'il était déjà entièrement passé à Proxmox, ce qui soulève des questions sur les capacités de suivi et les critères d'application de Broadcom. Les notifications incluent systématiquement des menaces d'audit, l'équipementier affirmant qu'il « peut exercer son droit d'auditer le client ainsi que tout autre recours contractuel ou légal disponible » contre les entreprises qu'elle soupçonne de non-conformité. « La menace d'audit est particulièrement problématique, a déclaré le DSI d'une banque indienne, qui a préféré conserver l'anonymat en raison de négociations en cours avec l'Américain. Même si vous n'avez rien fait de mal, un audit nécessite des ressources importantes pour se préparer et réagir.»
Article rédigé par
Gyana Swain, IDG NS (adapté par Jacques Cheminat)
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