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Jérôme Zoïs, DSI de l'ADMR, élu stratège IT 2022

Jérôme Zoïs, DSI de l'ADMR, élu stratège IT 2022
Jérôme Zoïs, DSI de l’ADMR : « Tout l’enjeu est d’essayer d’utiliser le digital pour bien accompagner nos usagers, tout en conservant une place importante aux relations humaines. »

Les lecteurs de CIO ont choisi le stratège IT de l'année 2022. Il s'agit de Jérôme Zoïs, DSI de l'ADMR, grand réseau national de services à la personne. La deuxième place revient à Sylvie Guiganti, DSI de Mersen et la troisième à Frédéric Leconte, DSI du groupe Afnor.

PublicitéComme chaque année, nous avons proposé à nos lecteurs de choisir parmi 12 candidats DSI le stratège IT de l'année. Pour 2022, c'est Jérôme Zoïs, DSI du réseau ADMR (aide à domicile en milieu rural) qui a obtenu le plus de suffrages, avec 22,3 % des voix. Sylvie Guiganti, DSI du groupe Mersen le suit de près, avec 20,8% des voix, et le troisième à monter sur le podium est Frédéric Leconte, DSI de l'Afnor. Ces trois profils très différents illustrent chacun à leur façon une ou plusieurs facettes importantes de la fonction de dirigeant IT, dans des secteurs tout aussi variés : le médico-social, l'industrie et l'élaboration de normes.

Pour Jérôme Zoïs, c'est notamment la transformation des usages et l'accompagnement des utilisateurs, bénévoles, employés et clients, qui ressort de son témoignage. Sylvie Guiganti a quant à elle piloté une transformation d'entreprise d'ampleur, avec la mise en oeuvre d'un socle SI commun et d'une organisation IT alignée sur la stratégie du groupe. Enfin, Frédéric Leconte a vécu une cyberattaque et partagé en toute transparence la façon dont son groupe a géré cette crise.

Nous avons interrogé Jérôme Zoïs pour recueillir sa réaction.

CIO : M. Zoïs, que signifie cette victoire pour vous ?

Jérôme Zoïs : J'en suis très heureux. Je souhaite partager ce succès avec le réseau ADMR et tout le secteur de l'aide et du soin à domicile, souvent considéré comme un milieu qui s'est digitalisé tardivement, même si le virage a été pris et s'accélère avec le Ségur du numérique. Cela témoigne que nous sommes capables de nous donner les moyens humains de relever ces grands défis. Cela peut aussi donner envie de rejoindre les équipes IT de l'ADMR. Nous avons 94 000 salariés et 85 000 bénévoles, une dimension très large tout comme les grands groupes, mais des budgets sans comparaison, et pourtant nous parvenons à innover, à mettre en place des solutions modernes. Enfin, cette réussite n'est pas l'affaire d'un seul homme, mais bien de toutes les équipes, c'est le collectif qui nous rend plus forts. Je tiens notamment à féliciter notre ESN interne NSI-ADMR, basée à Toulouse, pour sa compréhension des grands enjeux et sa déclinaison sans failles.

Cela fait trois ans que je suis DSI de l'ADMR, nous avons fait beaucoup de chemin en termes de maturité digitale. Le milieu de l'aide et du soin à domicile est parfois perçu comme difficile. C'est un secteur très orienté vers l'humain, avec peu de place pour digitaliser la relation. Dans le même temps, nous devons aller vers cette digitalisation, à la fois pour répondre aux obligations réglementaires et aux attentes de générations de plus en plus baignées dans le numérique, du côté des salariés, des aidants comme des personnes aidées. Tout l'enjeu est donc d'essayer d'utiliser le digital pour bien accompagner tous ces publics, au rythme que nous souhaitons, tout en conservant une place importante aux relations humaines.

PublicitéComment cela s'est-il traduit pour l'ADMR ?

L'ADMR est une grande et belle maison. Dans ce secteur, quand on décide de déployer des outils numériques, il faut bien s'assurer que la solution est alignée avec les attentes des utilisateurs, et parfois, on doit susciter un peu le besoin. Pour cela, j'aime aller sur le terrain, voir ce qui se passe. On ne peut pas travailler sans être dans la solidarité, l'écoute et l'empathie, pour comprendre les difficultés que rencontrent nos utilisateurs et usagers.

Pour nos salariés, il était important de montrer qu'ils sont dans une structure moderne et innovante. Nous les avons équipés de smartphones Crosscall, une marque française. Ces smartphones sont de véritables outils de travail, des bureaux modiles ! Nous avons également mis en place une messagerie instantanée. Les aides à domicile aussi ont besoin d'échanger de façon immédiate, pour communiquer par exemple une information importante à leurs collègues ou la remonter à l'association. Il est important de fournir du beau matériel, de bons outils, cela valorise les employés qui exercent des métiers difficiles. Nous devons tout faire pour leur faciliter la vie, valoriser leurs missions.

Et du côté des usagers ?

Parmi les personnes aidées, certaines ne pourront peut-être pas utiliser les nouvelles technologies, même si la plupart, y compris parmi les seniors, sont aujourd'hui équipées d'un smartphone. Nous leur permettons de consulter les plannings en ligne, de se connecter directement avec leur association. Mais il ne faut pas oublier que ces services sont aussi destinés aux aidants, dont il faut prendre soin. Si vous êtes aidant et que vous vivez à 500 km de vos parents, en consultant le planning depuis votre smartphone, vous avez une réponse immédiate, cela peut être rassurant.

De quelle façon voyez-vous la suite ?

Nous allons continuer de déployer du numérique en innovant, nous avons un portefeuille de projets très conséquent pour les années qui viennent. Nos efforts ont été reconnus, cela montre que l'ADMR est capable d'aligner sa stratégie IT à sa stratégie métier à l'échelle nationale pour relever les grands défis de notre secteur.

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