Stratégie

Entreprise data driven : BPCE et CDiscount repensent leur socle de données au service des métiers

Entreprise data driven : BPCE et CDiscount repensent leur socle de données au service des métiers
Lahoucine Bouisngar, directeur financing chain de BPCE Global Financial Services (à droite) et Adil Barakate, directeur data management de BPCE Global Financial Services.

À l'occasion de la matinée CIO / Le Monde Informatique consacrée à l'entreprise data driven, deux grands groupes, le e-commerçant CDiscount et la banque BPCE, ont détaillé comment ils ont repensé leur architecture technique pour s'assurer que les métiers puissent exploiter la donnée efficacement dans leur quotidien.

PublicitéDans le cadre de notre grand théma « L'entreprise data driven », nous avons voulu mieux comprendre comment les entreprises passent d'une exploitation silotée et descendante de la data, à une véritable stratégie susceptible d'accompagner leur développement. C'est ce chemin que décrit Julien Dulout, le directeur de la data de Peaksys, la filiale IT du e-commerçant CDiscount. Un site qui, avec ses 17 millions de visiteurs uniques par mois et ses 80 millions de références, génère un trafic important. Donc de grands volumes de données. « L'objectif, c'est de permettre aux métiers de CDiscount de s'appuyer sur cette donnée dans leurs processus de décision et fabrication. Et de s'assurer qu'ils exploitent bien les bonnes data pour ce faire », indique Julien Dulout.

Pour y parvenir, la première étape consiste à construire un socle fiable et évolutif - le site marchand enregistre des pics d'activité très significatifs -, pour unifier trois environnements pré-existants construits autour de cas d'usage spécifiques. « Ces trois solutions alourdissaient nos coûts, nous imposaient de mener parfois trois projets en parallèle et, surtout, limitaient la visibilité et l'autonomie que les métiers pouvaient avoir sur la donnée », remarque le directeur de la data.

Des décisions opérationnelle grâce à une marge par produit

D'abord repoussé faute de solutions techniques adaptées, le projet prend corps fin 2019, autour de la technologie Snowflake. Après trois mois de réflexion sur la structuration de la plateforme - « chez CDiscount, où on a tendance à compter en années de chiens, c'est long », s'amuse le responsable -, le déploiement démarre. Sauf que la feuille de route est alors perturbée par le lancement de nouvelles activités au sein de Peaksys, qui se positionne sur de nouveaux marchés (marketplace, logistique, publicité online, cybersécurité) pour des clients B2B. « Nous avons alors développé une plateforme par entité, afin de garantir une parfaite isolation des données à nos clients B2B », relève le directeur de la data.

Visionnez les interventions de Julien Dulout (Peaksys) et de Adil Barakate et Lahoucine Bouisngar (BPCE) - vidéo 38 min

Aujourd'hui pleinement fonctionnelle, la plateforme permet aux 300 à 400 acheteurs de CDiscount de prendre des décisions opérationnelles en fonction des données envoyées toutes les 10 à 15 minutes. « Nous avons la capacité de leur fournir une marge au produit, là où auparavant nous nous contentions d'indicateurs bien plus agrégés, comme le chiffre d'affaires par catégorie de produits », illustre Julien Dulout. La mise en place de la plateforme s'est effectuée en parallèle du déploiement d'une organisation de la data : le patrimoine a été décomposé en une quarantaine de domaines, chacun associé à un data owner (et à son backup en cas d'indisponibilité). « Ce sont eux qui gèrent les accès ou encore définissent la sémantique. Et ils sont aussi intégrés aux équipes projet dès qu'ils sont concernés », précise Julien Dulout.

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Julien Dulout, directeur de la data de Peaksys : « Nous avons la capacité de fournir une marge au produit, là où auparavant nous nous contentions d'indicateurs bien plus agrégés ».

Vers le banquier augmenté

Une organisation qu'on retrouve chez BPCE Global Financial Services (l'ex-Natixis), qui a également mis en place de data owners et même des responsables de domaines de données (un pour le front-office, un pour le middle-office et un pour les risques). Pour Lahoucine Bouisngar, head of financing chain de BPCE GFS, la transformation data driven de l'organisation doit servir deux objectifs principaux - la simplification de l'accès aux données les plus fraîches et la réponse aux contraintes réglementaires - avant de déboucher sur ce que le responsable qualifie de « banquier augmenté ». Pour mettre en place ces nouvelles fonctionnalités transformant l'activité, BPCE envisage notamment de recourir à l'IA. Un sujet sur lequel la banque travaille aujourd'hui à l'identification des cas d'usage les plus pertinents pour ses métiers.

Entamée depuis deux ans environ, la construction du socle de données et de la gouvernance peut s'appuyer sur les investissements qu'impose la réglementation. « C'est à la fois un levier et un défi, dit Adil Barakate, le directeur data ma nagement de BPCE GFS. Car le réglementaire peut finir par masquer la dimension data driven. Notre priorité aujourd'hui consiste à nous déconnecter de cette seule dimension pour trouver des cas d'usage opérationnels, même si la législation a permis, au départ, de porter la stratégie data driven. »

D'abord rationaliser et simplifier

Pour Lahoucine Bouisngar, la plateforme que BPCE GFS déploie doit embarquer tous les acteurs de la chaîne de financement, afin d'aider la banque à mieux mesurer ses risques, à développer des applications prédictives, à réduire son time-to-market ou encore à mieux connaître ses clients, que l'on parle d'entreprises ou d'investisseurs. « Ce qui s'est traduit aussi par une mini-révolution dans notre organisation, auparavant assez silotée et où cohabitaient des approches différentes de la donnée. Avec le Data Office, nous mettons en place une filière de la donnée disposant de relais dans les métiers, pour structurer notre patrimoine et compléter le dictionnaire de données », précise Lahoucine Bouisngar. Pour ce dernier, il s'agit donc d'abord de rationaliser et simplifier l'existant. « C'est le premier effort à mener pour que nous puissions parler le même langage partout dans le monde, par exemple pour qu'une affaire soit modélisée de la même manière dans la plateforme quel que soit l'endroit où elle a été signée. »

En complément :
Les conférences des rédactions de CIO et Le Monde Informatique sur l'entreprise data driven

- La stratégie décentralisée de Transdev et Eramet


- La transformation des socles de données chez BPCE et CDiscount

- La data au service des performances du XV de France

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