Boiron adopte un ERP cloud pour accompagner la reconfiguration de son modèle
Avec la fin du remboursement de l'homéopathie en 2021, les laboratoires Boiron ont dû se réinventer. Ils diversifient leur offre, se tournent vers le B2C et l'international. Pour cela, ils repensent leur modèle opérationnel et leur SI, jusque-là très centralisés.
PublicitéEn 2019, c'est un coup de massue qui s'abat sur les laboratoires Boiron, spécialistes presque centenaires de l'homéopathie. Suite à un avis de la Haute autorité de santé, le gouvernement français décide en effet de ne plus rembourser ce type de produits à dater du 1er janvier 2021. « Il est peut-être exagéré de dire que notre pronostic vital était engagé, estime son DSI Hervé Coulpier, à l'occasion de la convention USF 2025 le 9 octobre à Lyon, mais cela touchait le coeur de notre offre produit ». Depuis 2021, le laboratoire a donc entrepris de se transformer et est de nouveau en croissance (chiffre d'affaires S1 2025 de 245,647 M€ en hausse de 7,6% et bénéfice net de 15,67 M€ en hausse de 241%), même si celle-ci reste fragile, comme tient à le préciser le DSI.
L'entreprise s'est adaptée très rapidement, « mais pas forcément de manière très structurée », avoue-t-il. Plus qu'un pivot ou même une transformation, Boiron avait besoin d'une véritable « reconfiguration » de l'entreprise. C'est ainsi qu'Hervé Coulpier qualifie le programme en trois étapes mis en place depuis par l'entreprise : identification de convictions et alignement sur ces dernières, définition d'un schéma directeur pour le SI et pour le modèle opérationnel et enfin, reconfiguration. Un programme qui s'appuie sur une inévitable transformation numérique, avec le choix, cette année, d'un socle ERP dans le cloud, en l'occurrence Rise with SAP, la version cloud de S/4 Hana de l'éditeur allemand.
La fin d'un modèle monolithique
« À l'origine, Boiron était une entreprise très monolithique, très centralisée, focalisée sur l'homéopathie et le B2B, tournée essentiellement vers les canaux de distribution traditionnels que sont les officines », rappelle le DSI. Pour se relancer, le laboratoire a d'abord diversifié ses produits avec des compléments alimentaires, de la cosmétique, du médical, mais s'est aussi convertie au B2C en dopant son e-commerce. Il a fait évoluer son modèle industriel en nouant des partenariats avec des sous-traitants (des contract development manufacturing organisations, CDMO, qui prennent en charge la fabrication et le conditionnement des produits, voire la logistique), fait de la croissance externe et s'est tourné vers l'international.
En 4 ans, son modèle et son terrain de jeu ont donc complètement changé, avec d'importantes conséquences : « une variété réglementaire plus importante, une concurrence accrue, des marchés plus volatils, une exigence opérationnelle plus forte notamment dans le mass market, une supply chain plus complexe ». L'entreprise a désormais un fonctionnement plus matriciel et plus complexe à gérer et a dû repenser son modèle opérationnel et l'approche de ses processus dans une logique de bout en bout. « Or, du côté des data et du SI, nous venons d'un système très hétérogène, très morcelé, avec beaucoup de briques spécifiques, précise Hervé Courtiel. [Avec le nouveau modèle], nous avons besoin d'un socle plus solide, plus transverse, qui nous assure une vraie continuité numérique de bout en bout ».
PublicitéMise à plat du modèle opérationnel et du SI
Pour le DSI, le défi de cette transformation réside surtout dans la remise à plat simultanée du SI et des modèles opérationnels. Pour y répondre, les laboratoires Boiron ont cherché un système coeur transverse, avec une importante richesse fonctionnelle et une capacité à être facilement et rapidement transposé dans les différents pays où ils sont actifs. Invoquant une dimension patrimoniale du projet, le DSI explique aussi avoir cherché une solution pérenne. Ce qui l'a conduit à opter pour Rise with SAP. « C'est un projet Greenfield et nous le menons à bien avec notre intégrateur Teamwork, précise Hervé Courtiel. Nous sommes encore en phase d'exploration et c'est un Everest que nous avons devant nous. Mais cela ne nous empêche cependant pas de nous intéresser aussi à l'innovation chez SAP, y compris durant le projet ».
Article rédigé par
Emmanuelle Delsol, Journaliste
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