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Air France-KLM migre ses applications sur un PaaS open-source

Air France-KLM migre ses applications sur un PaaS open-source
Julien Revert (à gauche), architecte en modernisation d'applications, et Fabien Lebrere, responsable de la modernisation des applications chez Air France KLM, ont eu une vingtaine de minutes pour présenter leur expérience du PaaS de Pivotal au Cloud Found

Habitué de la convention Cloud Foundry, Air France-KLM est venu cette année parler de la méthodologie employée pour commencer à migrer une partie des quelque 2000 applications tournant dans son SI. Elle consiste à former quelques personnes parmi toutes les équipes du groupe à l'utilisation du PaaS open-source de Pivotal, qui iront ensuite diffuser les connaissances acquises à leurs pairs.

PublicitéCombien y a-t-il de développeurs chez Air France-KLM ? Moins de 300, entre 300 et 1000, entre 1000 et 2000 ou plus de 2000 ? Réponse D. C'est votre dernier mot ? C'est ainsi que Fabien Lebrere et Julien Revert, architectes développeurs chez la compagnie aérienne ont mené leur retour client sur la scène du Cloud Foundry Summit, les 11 et 12 septembre à La Haye. Une version revisitée de Qui veut gagner des millions qui, malgré quelques problèmes techniques, a trouvé son public. Tout en présentant le parcours qu'est en train de suivre l'entreprise pour migrer une grosse partie de son système applicatif dans le PaaS de Pivotal.

Le SI d'Air France ne date pas d'hier. Sa création remonte à 1968 et a vu passer nombre de changements que ce soit dans son infrastructure ou dans les applications utilisées par la compagnie aérienne. La première application, Amadeus, était leur premier système de transactions basé sur Unisys et Cobol. Aujourd'hui, plus de 2000 applications sont utilisées et hébergées, pour la plupart, dans l'un des trois datacenters du groupe à Toulouse, Valbonne et Amsterdam.

Inventorier les applications à migrer

En 2018, Air France-KLM se tourne vers Pivotal pour déployer Cloud Foundry dans tout son SI. Si le PaaS est aujourd'hui accessible à tous au sein de la compagnie, la migration des applications n'en est qu'à ses débuts. Elle fait partie d'un programme nommé Application tranformation, AppTx. Ce dernier doit se dérouler en quatre temps, pour qu'en 2020 le SI du groupe devienne cloud native, avec une architecture en micro-services et une conception « API first ».

Dans un premier temps, il a fallu inventorier et classer les applications du groupe. Avec l'aide de Pivotal, les équipes de Fabien Lebrere, responsable de la modernisation des applications d'Air France-KLM, ont employé la méthodologie des 6R pour définir comment migrer les applications sur Cloud Foundry. D'abord celles qui ne pourront pas être migrées, Cobol notamment. Ensuite, et pour la majorité, les applications qui doivent être retravaillées avant migration. Parfois seulement en les conteneurisant - Kubernetes est l'outil privilégié par l'entreprise - ou en les modernisant pour qu'elles soient compatibles avec les technologies du cloud. Certaines ont enfin besoin d'être totalement réécrites.

Objectif : + de 150 applications dans Cloud Foundry fin 2019

C'est ainsi que depuis le 1er janvier 2019, toute nouvelle application est cloud ready by design. Celles ayant une dette technique seront également mises en conteneurs. Pour les autres, elles subiront une transformation via le programme AppTx. « L'objectif est d'avoir plus de 150 applications en cours d'exécution sur Cloud Foundry à la fin de cette année », indique Fabien Lebrere.

Publicité L'idée n'est donc pas de migrer la totalité des applications dans le PaaS de Pivotal, mais tout de même 80% à terme. Et comme il n'est pas possible de migrer tout d'un coup, chaque département d'Air France-KLM devra donner une dizaine d'applications à migrer en priorité en 2020. D'autre part, il s'agit de former les équipes IT de ces départements à la migration de leurs outils. En mai dernier, c'est une équipe sécurité du groupe qui a commencé à tester le programme AppTx. Comme toutes les applications n'ont pas besoin de micro-services - et Fabien Lebrere et Julien Revert ont bien insisté là-dessus - il a fallu discuter longuement avec les équipes, leur parler du PaaS, de la méthodologie employée, etc. Pivotal a donc procédé par appariement. Dans la même pièce, les développeurs AF/KL ont travaillé en binôme avec ceux de Pivotal pendant 4 semaines. « Si au début, ils étaient sceptiques, en pensant être improductifs dans leurs tâches quotidiennes pendant un mois, la formation leur a apporté beaucoup et même permis d'automatiser des tâches qu'ils réalisaient au quotidien », ajoute M. Lebrere. La preuve : pendant la période de formation, 50 % des fonctionnalités commerciales initiales ont été livrées. Pour avoir une idée de l'apport du PaaS aux tâches quotidiennes des développeurs, Air France-KLM a lancé un View Stream Mapping au début du projet : le temps de développement d'une application a été accéléré de 10 à 15%.

Pas assez de problèmes pour savoir comment réagir en cas de pépin

Deux problématiques se sont ensuite posées. D'une part, les équipes chargées de réagir en cas de problèmes sur la plateforme n'ont justement pas eu à en résoudre en quelques mois. « C'était vraiment problématique en interne car ces opérateurs ne pourraient donc pas réagir en cas de pépin », note Julien Revert. Les équipes IT de la compagnie aérienne ont ainsi dû demander à Pivotal de créer une simulation d'incidents pour entraîner les opérateurs.

D'autre part, ces formations en dojo sont un investissement énorme, inapplicables à toutes les équipes du groupe, qui en compte plus de 700. L'idée a donc été trouvée d'utiliser le système de formation en dojo à destination d'une ou deux personnes par entités qui diffuseront ensuite leurs connaissances dans leur département. Et la compagnie aérienne semble satisfait de ce système de propagation. 2020 sera donc l'année d'évangélisation de la technologie auprès du groupe et de son intégration à ses process. Et si Pivotal a été l'intégrateur initial de Cloud Foundry dans le SI d'Air France-KLM, ce dernier ne s'interdit par de faire appel à un autre intégrateur pour ce déploiement à plus grande échelle.

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