Vers un partage dématérialisé des images médicales
						Le projet « PACS » de la SFR vise à mettre en réseau les archives d'images médicales. Il a été présenté par la Société Française de Radiologie le 17 mai. Outre la réduction des coûts, ce projet vise à améliorer la qualité du suivi des patients.
PublicitéLe lundi 17 mai à l'Institut Pierre et Marie Curie à Paris, la Société  Française de Radiologie (SFR) a présenté lors d'une  conférence de  presse l'état d'avancement du projet informatique hospitalier  d'archivage d'imagerie médicale ou PACS (Picture Archiving and   Communication System). La présidente, le vice-président et le  responsable de la  communication  de la SFR étaient présents. 
 Via  ce projet, les structures médicales privées ou publiques en France  devraient bénéficier d'un nouveau système d'archivage des données  d'imagerie médicale, dans le cadre du plan Hôpital 2012 et du plan  Cancer. 
 L'objectif  est de faciliter le suivi des patients dans  les services de radiologie, d'améliorer la qualité des soins et d'en  limiter les coûts. A titre d'exemple, en 2003, les frais de films de  l'Institut Pierre et Marie Curie s'élevaient à 500 000 € par an. Avec le  système PACS, ils sont tombés à 20 000 €. 
 La mise en place  devrait être réalisée en plusieurs étapes. Actuellement, les hôpitaux  commencent à numériser leurs images médicales ainsi que leur archivage.  Dans une prochaine étape, qui sera la plus importante, leurs données  seront mises en réseau pour être échangées entre les services et à plus  grande échelle entre les établissements médicaux. Une procédure de  sauvegarde permettra de protéger ces données en cas de dysfonctionnement  ou de panne majeure des serveurs.
 Stockage des données  d'imagerie médicale selon le système PACS
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 Meilleure  gestion du suivi des dossiers
La rapidité d'accès aux  informations, la vision d'ensemble, la concertation et les échanges  facilités entre les cliniciens sont les principales avancées permises  par ce système PACS. Les médecins et les radiologues devraient donc  avoir plus de facilité à interpréter les données, le dossier clinique du  patient étant complet et mis à jour au fur et à mesure des examens. 
 Comme  le précise le docteur Sylvia Neuenschwander, présidente de la SFR et  chef du département d'imagerie médicale de l'Institut Curie « en un  clic nous chargeons des examens et nous comparons les images dans le  temps ce qui nous permet de vérifier l'évolution d'un traitement. »  Le Professeur Patrice Taourel, responsable du comité de communication  de la SFR et chef du service de radiologie de l'hôpital Lapeyronie de  Montpellier, ajoute que « la lecture est plus rapide, plus précise  et hiérarchisée ». 
 En effet, en radiologie, grâce au  numérique, pour radiographier un corps entier plus de 6 000 plans de  coupe sont réalisés. Le temps où les radiologues travaillaient avec un  seul plan est révolu.
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Photo  : Scanner d'un patient polytraumatisé (D.R)
PublicitéDe plus, le  diagnostic est accéléré car ... 
 Photo : (de gauche à droite)  Dr. Laurent Verzaux, Vice-Président de la SFR et radiologue libéral au  Havre, Dr. Sylvia Neuenschwander, Présidente de la SFR et chef du  département d'imagerie médicale de l'Institut Curie, Pr. Patrice  Taourel, responsable du comité de communication de la SFR et chef du  service de radiologie de l'hôpital Lapeyronie de Montpellier
 
 ...  « nous transmettons très vite les images à tous les services  concernés qui pourront ainsi vérifier s'il y a une urgence et si le  patient doit être opéré en urgence » explique le Professeur Patrice  Taourel. Le patient voit lui aussi les bénéfices de ce nouveau système  car «grâce au PACS les redondances sont évitées, ce qui d'une part  réduit l'exposition aux rayons X du patient et d'autre part diminue le  coût de cet examen », ajoute le Professeur Patrice Taourel.
 Côté  administratif, la numérisation et la centralisation des dossiers  patients permettent d'éviter que les identifications ne soient  dupliquées.
 Cas de l'Institut Pierre et Marie Curie
Dans  ce cadre, l'hôpital Pierre et Marie Curie est aujourd'hui un institut  « sans film ». Au total, il lui a fallu quatre ans pour déployer  complètement le projet. En 1998, il a commencé par informatiser les  dossiers médicaux pour mettre en place en 2002 le PACS en version  pilote. 
 C'est seulement en 2003 que le projet a été généralisé à  tout l'hôpital. Un logiciel de visualisation et de stockage d'images a  été installé. L'institut a adapté ses postes de travail avec des doubles  et triples écrans. En 2004, l'hôpital a totalement abandonné les  dossiers papiers, pour devenir en 2007 à un établissement « sans film ».  « Le travail d'archiviste a évolué, maintenant tout le monde est  derrière une console » s'exclame le docteur Sylvia Neuenschwander.
 Limites  du projet
Malgré tout, ce projet ne concerne actuellement  que 30 établissements en France. L'hexagone serait nettement en retard  comparé aux autres pays européens, pour lesquels en moyenne 50% des  établissements fonctionnent avec des systèmes de type PACS. Le docteur  Laurent Verzaux, Vice-Président de la SFR et radiologue libéral au Havre  explique principalement ce retard par le coût de mise en place. 
 Alors  qu'à l'échelle nationale le PACS devrait coûter 24 millions d'euros, un  cabinet privé devra compter 60 000 € pour l'archivage de ses données, 6  000 € pour la maintenance et 600 € par mois pour l'installation d'un  haut débit permettant de communiquer ces informations avec les autres  établissements médicaux. 
 Le docteur  Laurent Verzaux ajoute que «  l'un des freins du déploiement de ce projet est le problème de  l'identifiant. La CNIL s'est positionnée contre le fait d'utiliser le  numéro de sécurité sociale comme identifiant. De ce fait des  informaticiens se penchent sur la création d'un algorithme commun à tous  les centres médicaux, leur permettant de décentraliser les dossiers  cliniques des patients ». 
 La prochaine étape sera donc de  mutualiser les équipements à l'échelle régionale, avant de passer au  niveau national. A ce titre, plusieurs initiatives voient le jour telles  que le projet « Région sans film », lancé dans plusieurs  régions dont l'Ile-de-France.
 Photo : Dr Laurent Verzaux,  Vice-Président de la SFR et radiologue libéral au Havre, Dr Sylvia  Neuenschwander, Présidente de la SFR et chef du département d'imagerie  médicale de l'Institut Curie, Pr Patrice Taourel, responsable du comité  de communication de la SFR et chef du service de radiologie de l'hôpital  Lapeyronie de Montpellier
Article rédigé par
Johanna Godet
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