Business

Truffle 100 : Microsoft plus fort que tous les Européens réunis

PublicitéLe Truffle 100 - classement des cent plus gros éditeurs - ne se focalise plus seulement sur la France mais s'intéresse dorénavant à l'ensemble de l'Europe. Un top 100 qui ne parvient pas à dépasser le chiffre d'affaires du seul Microsoft. La France, avec 23 représentants, réalise 14% des revenus européens du logiciel. Prenez les cent premiers éditeurs européens - en y incluant les Suisses et les Norvégiens - et cumulez leurs chiffres d'affaires. Comparez le résultat obtenu avec les revenus annuels de Microsoft. Constatez que le géant de Redmond dépasse les cent plus grands spécialistes du Vieux Continent réunis. Cette observation peut être réalisée à la lecture du récent palmarès Truffle 100, établi par Truffle Venture en collaboration avec le Syntec à partir des données recueillies par les instituts IDC et CXP. Ce classement était jusqu'alors réservé aux seuls acteurs français du logiciel. Il étend désormais ses frontières à celles de l'Europe et est présenté en grande pompe au Bruxelles IP Summit les 7 et 8 décembre. Les cent éditeurs apparaissant au palmarès Truffle sont classés en fonction de leur chiffre d'affaires 2005 réalisé dans l'activité logicielle. Leurs revenus cumulés atteignent 20,7 MdE soit moins que le premier éditeur mondial - Microsoft - mais plus qu'Oracle et CA. Notons que les 23 premiers acteurs réalisent 80% de l'ensemble des revenus européens. Au zénith du Truffle rayonne l'Allemand SAP et ses 8,5 MdE de revenus 2005 ; très loin derrière arrive son premier poursuivant, le Britannique Sage, dont le chiffre d'affaires atteint 1,1 MdE. "Si l'on observe non plus les 100 premiers éditeurs mais le Top 99 - en excluant SAP donc - , la différence avec les Etats-Unis est encore plus flagrante", note Laurent Calot, le PDG de CXP. La France derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni Si le Truffle permet de mettre en perspective le poids des acteurs européens par rapport à l'ensemble des éditeurs mondiaux, il offre également le loisir de mesurer l'importance des Français parmi leurs homologues du Vieux Continent. Ainsi, le premier représentant de l'Hexagone - Dassault Systèmes - arrive en troisième position avec un CA de 934 ME. Les entreprises françaises sont 23 à figurer dans le top 100 européen des éditeurs et ne représentent qu'un peu plus de 14% de l'ensemble des revenus européens du logiciel. Derrière Dassault systèmes, on retrouve Business Objects, en 4e position, puis, plus loin dans le classement arrivent Cegid, GL Trade, Sopra, GFI Informatique, etc. L'ensemble du revenu de ces éditeurs représente une part nettement moindre que celle des groupes allemands, emmenés avec force allure par le géant SAP. Les acteurs d'outre-Rhin s'arrogent en effet 46,9% du chiffre d'affaires européen global avec deux fois moins de représentants dans le Truffle que n'en compte la France. Quant aux britanniques, avec Sage en deuxième position et 22 autres éditeurs classés - soit autant que de Français - ils enregistrent 20,6% des revenus européens du software. Les mêmes problèmes au niveau européen qu'en France Les conclusions qu'on pouvait tirer du Truffle 100 lorsque celui-ci ne s'intéressait qu'au marché français du logiciel se retrouvent dans l'analyse au niveau européen. Ainsi, "on constate une atomisation importante des éditeurs qui ont du mal à se concentrer et à atteindre une taille critique", explique Laurent Calot au Mondeinformatique.fr. Cette constatation trouve son explication dans la tendance des éditeurs européens "à trop regarder leur marché domestique. Les vraies success stories du Vieux Continent - SAP, Sage, Dassault Systèmes, etc. - concernent les structures qui ont réussi à réaliser une part importante de leur chiffre d'affaires en Amérique du Nord". Autre facteur permettant de comprendre le relatif retard des Européens sur les éditeurs américains : "l'accès difficile aux capitaux et aux fonds propres. Si les éditeurs du Truffle affichent des taux de croissance élevés - +15% de moyenne entre 2004 et 2005 pour les chiffres d'affaires -, il leur est parfois malaisé de réaliser de la croissance externe", renchérit le PDG de CXT. Dépasser le plafond de verre Pour autant, il ne faudrait pas seulement souligner les aspects négatifs. "Le nombre élevé de structures traduit la forte innovation prégnante en Europe", se réjouit Laurent Calot. Non seulement les éditeurs de Paris, de Londres ou de Berlin réalisent des taux de croissance élevés, mais ils sont également d'importants employeurs. En 2005, ils regroupaient ainsi 148 000 salariés qualifiés, sont 80% d'entre eux été employés par les 26 premiers éditeurs. "L'idée du Truffle, au-delà d'un simple classement, est de faire prendre conscience des enjeux du secteur aux pouvoirs publics. Cela pourrait passer notamment par l'adoption en Europe d'un modèle inspiré du Small Business Act américain *. Ce genre de mesure ne fera pas en sorte qu'on n'aura que des champions demain, mais aidera au moins certains acteurs à dépasser le plafond de verre". * Le Small Business Act est une disposition du droit américain adoptée en 1953 tendant à orienter en priorité l'action des pouvoirs publics vers les PME, notamment en réservant une part minimale des marchés publics aux structures de taille modeste.

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis

    La question du moment
    En matière de monitoring, avez-vous déployé des outils d’observabilité offrant une meilleure visibilité sur les environnements hybrides ?