Société Générale : une Techweek 2018 bouillonnante d'innovations

De la réalité augmentée pour aider les équipes d'exploitation des datacenters en passant par l'analyse sémantique des messages clients dopés à l'IA et le chatbot de recrutement, les projets d'innovation numérique fusent à la deuxième édition de la Techweek de la Société Générale. Depuis deux ans, plus de 700 démonstrateurs ou projets ont été poussés par les métiers.
PublicitéOrganisée pour la 2e année consécutive par la Société Générale à Fontenay sous Bois (3-5 juillet 2018), la Techweek rassemble les dernières innovations qui font battre le coeur de la transformation numérique du groupe. Si cet événement est réservé aux équipes et prestataires internes de la banque ainsi qu'à des candidats et partenaires, la rédaction du Monde Informatique a été conviée pour un tour - encadré - de plusieurs stands ayant investi pour l'occasion le pavillon d'accueil du centre de conférences Les Dunes. Parmi la multitude de projets présentés, les chatbots sont présents en force avec par exemple celui poussé auprès des conseillers du Crédit du Nord qui vient tout juste d'être mis en place en cette fin juin. Basé sur la solution Do You Dream Up, ce robot conversationnel aide les clients à obtenir des réponses aux questions qu'ils sont susceptibles de se poser dans le domaine des prêts immobiliers. Un corpus de 140 questions a été constitué qui sera élargi au fil de l'eau.
Nous avions eu l'occasion de nous entretenir il y a un an avec Alexandre Courtiol, responsable innovation à la Société Générale, à propos d'un chatbot pour répondre de façon plus efficace aux demandes des utilisateurs pour du support informatique. Le bilan est depuis positif avec l'extension du périmètre de l'assistant virtuel Your Own Digital Assistant pour d'autres besoins. « Yoda a fait des petits avec Sobot pour les clients de la banque Société Générale qui permet de poser des questions relatives aux comptes, de faire des virements ou de consulter sa dernière facture EDF », nous a expliqué Alexandre Courtiol. « On a développé un autre chatbot pour accompagner les candidats pour postuler sur le site SG Carrieres et aussi sur Facebook ». Sa mise en service est prévue d'ici la fin d'année.
La technologie de la start-up française OWI est utilisée pour proposer aux conseillers clients un framework de réponse à un e-mail envoyé par un client. (crédit : D.F.)
Des filtres personnalisés made in Société Générale
Outre les chatbots, intelligence artificielle et machine learning sont également utilisés pour d'autres enjeux métier. Comme celui de permettre aux conseillers de répondre plus rapidement à un email envoyé par un client via la messagerie sécurisée accessible via l'app ou sur le compte en ligne. L'objectif étant de qualifier les messages et de proposer une aide aux conseillers en catégorisant automatiquement les e-mails et en proposant des templates de réponses adaptées. Pour y parvenir, la Société Générale s'est adossée sur le moteur d'analyse sémantique de messages développé par la start-up Owi qui va être intégrée à la solution de messagerie de la banque. La Société Générale ne s'est cependant pas contentée de plaquer le moteur d'Owi sur sa messagerie, mais y a apporté quelques modifications permettant d'insérer dans l'édition de l'email automatisé des liens utiles et des « pensons à » de manière à calquer le plus possible aux besoins métiers. Pour l'instant, l'email n'est cependant que faiblement personnalisé car il ne tient pas compte ni des antécédents conversationnels, ni de la situation de compte ou des produits bancaires déjà souscrits ou proposés. Une porte-parole de ce projet nous a assuré qu'il s'agissait là que « d'une première étape ».
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« Nous devons permettre aux métiers d'appréhender et de transformer leurs idées en solutions », nous a expliqué Xavier Lofficial, directeur de la transformation des processus des systèmes d'informations de la DSI Groupe de la Société Générale. (crédit : D.F.)
Fiabiliser les interventions d'exploitation dans les datacenters avec la réalité augmentée
Il n'y pas que les clients et les conseillers de la Société Générale qui ont droit de bénéficier des dernières innovations numériques du groupe. Les équipes d'exploitation en environnement datacenter également. Du moins prochainement - mais pas avant 1 ou 2 ans - d'après Dominique Laine, responsable adjoint des opérations en datacenter chez Société Générale. La démonstration à laquelle nous avons assisté s'est déroulée en 3 actes. Avec tout d'abord de la réalité augmentée pour permettre aux équipes d'exploitation intervenant dans les datacenters de la banque (hébergés aussi bien chez Equinix ou Data 4 que dans des locaux privés à la localisation jalousement gardée secrète) d'intervenir plus rapidement mais aussi plus efficacement. « Nous avons une trentaine de personnes qui se déplacent pour de la maintenance planifiée ou non. Cela va apporter une fiabilisation de l'action à faire et à mener avec un apport d'informations sur un équipement qui existe aujourd'hui mais éparse », nous a expliqué Dominique Laine. La réalité augmentée - aussi bien sur téléphones, tablettes que des lunettes connectées - va permettre aux équipes d'accéder facilement à l'identifiant et au numéro de série d'un serveur mais aussi de connaitre les applications qui tournent dessus, sa criticité et la priorité d'intervention.
Dominique Laine, responsable adjoint des opérations en datacenter chez la Société Générale, scanne un QR Code sur un serveur en lame d'une baie de démonstration et fait apparaître sur son téléphone des informations en réalité augmentée lors de la Techweek 2018. (crédit : D.F.)
Transformer les idées en solutions
Le deuxième projet d'automatisation des interventions en environnement datacenter s'appelle Captain DC. De quoi s'agit-il ? D'un robot, fabriqué par la société de services informatiques Econocom, qui permet d'être opéré à distance pour deux besoins. Tout d'abord, grâce à ces capteurs embarqués, de surveiller les niveaux de température et d'hygrométrie d'une pièce et aussi de capter les points chauds afin d'y remédier. Mais aussi de réaliser des opérations de support en vérifiant par exemple si un serveur est bien alimenté. Un robot est également pratique la nuit, au moment où les équipes d'exploitation sont plus réduites. Enfin, un dernier projet est lié à de la formation via de la réalité virtuelle permettant de reproduire un datacenter afin de sensibiliser des ingénieurs systèmes, n'ayant pas l'occasion de se déplacer souvent dans ce type d'environnement, d'y mettre un pied virtuel.
Ces quelques exemples de projets d'innovation montrés par la Société Générale lors de sa Techweek 2018 ne sont que le sommet de l'iceberg de la transformation digitale du groupe. Sous l'impulsion de Xavier Lofficial, directeur de la transformation des processus des systèmes d'informations de la DSI Groupe de la Société Générale, le groupe s'est lancé depuis 2 ans un challenge : celui de diffuser le plus horizontalement possible parmi l'ensemble de ses métiers (compliance, risques, marchés...) les innovations. « Je lutte contre la centralisation de l'innovation et de tous les sujets IA, cybersécurité, cloudification, digital workplace et technologies émergentes avec la création de hubs », nous a expliqué Xavier Lofficial. Des hubs dans lequels gravitent entre 600 et 700 personnes identifiées comme ayant une ou plusieurs compétences à partager dans des domaines innovants, auxquels viennent s'ajouter des « visiteurs métiers » pour appréhender et transformer leurs idées en solutions.
Article rédigé par

Dominique Filippone, Chef des actualités LMI
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