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Sarah Haywood (CTO de Carlsberg) brasse un nouveau réseau hybride pour disrupter le business

Sarah Haywood (CTO de Carlsberg) brasse un nouveau réseau hybride pour disrupter le business
Sarah Haywood, CTO de Carlsberg, a mis en œuvre une nouvelle infrastructure réseau pour soutenir les développements en matière d’IA et d’IoT.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°164 !
La performance business conditionnée par celle de l'IT

La performance business conditionnée par celle de l'IT

Toutes les entreprises reposent de plus en plus sur leur système d'information. Ce fait est reconnu depuis longtemps. Mais il en résulte une conséquence souvent négligée : la performance business est intimement liée à la performance du système d'information. Développer cette performance est donc...

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Interrogée par nos confrères de CIO UK, Sarah Haywood (CTO de Carlsberg) explique comment IA et IoT aident Carlsberg à brasser de meilleures bières en s'appuyant sur une nouvelle infrastructure de réseau.

PublicitéSarah Haywood, CTO de Carlsberg, travaille pour le brasseur danois depuis janvier 2018 seulement, mais elle a déjà mis en place un nouveau réseau qui jettera les bases d'un éventail d'expérimentations numériques dans la fabrication de la bière. « Nous prenons garde aux technologies susceptibles de disrupter les acteurs actuels de l'industrie brassicole et nous nous assurons d'être à l'avant-garde pour saisir certaines des opportunités numériques », a déclaré Sarah Haywood à CIO UK. Elle a ajouté : « ce que nous avons reconnu assez tôt, c'est que nous n'avions pas les bases pour le faire. »

Sarah Haywood a choisi de remplacer le réseau MPLS existant de Carlsberg par un réseau hybride associant le réseau étendu Internet IZO SD-WAN et le réseau privé virtuel mondial de Tata Communications pour prendre en charge les opérations de la société sur 130 sites en Europe occidentale. La nouvelle infrastructure a réduit de moitié le nombre d'incidents majeurs sur le réseau, multiplié par 10 la bande passante et réduit les coûts de 25%. « D'un point de vue métier, nous bénéficions d'un service bien meilleur, d'un temps de réponse plus court et d'une réduction des coûts », a souligné Sarah Haywood. Elle a relevé également : « en plus de cela, nous construisons ainsi cette base numérique qui nous permet de pérenniser notre infrastructure afin que nous puissions adopter de nouveaux modèles économiques, que cela fonctionne harmonieusement avec nos consommateurs, nos clients ou nos employés. »

Mouvements vers les nuages

Le nouveau réseau fournit également les bases nécessaires à Carlsberg pour transférer toute sa suite d'applications pour l'Europe occidentale vers le cloud Microsoft Azure, y compris une plate-forme SAP centrale gérant l'ensemble des activités opérationnelles, de la production à l'approvisionnement. Carlsberg a choisi Azure car ce cloud combine stabilité et investissement technologique qui permet d'effectuer un travail plus agile et innovant.

Les innovations mises en oeuvre vont de l'IA pour améliorer le processus de brassage à l'analyse de données pour aider les propriétaires de bars à gérer leur personnel. La société a installé des capteurs dans des fûts et des robinets qui fournissent des données en temps réel sur les performances du système, afin que le personnel du bar puisse savoir si une bière est suffisamment froide et que Carlsberg puisse prévoir à quel moment l'entretien du matériel est nécessaire.

Un houblon amateur de foot

Carlsberg explore également des travaux plus expérimentaux. Pour célébrer le 25ème anniversaire du parrainage du Liverpool FC, la société a brassé une bière imprégnée de l'atmosphère créée par les fans du club. Les recherches montrent que les plantes de houblon poussent mieux lorsqu'elles sont exposées à différentes lumières et vibrations sonores, car elles produisent davantage de photosynthèse et créent ainsi plus de biomasse. Carlsberg a donc installé un système audio et un écran vidéo à 360 degrés affichant les matchs de Liverpool dans la serre de Copenhague. Après six mois, les houblons rouges résultants ont été récoltés pour préparer la bière spéciale du Carlsberg Liverpool FC.

PublicitéCarlsberg utilise également l'IA et l'IoT pour cartographier et prédire les saveurs dans le cadre du projet d'empreintes digitales de la bière. Le projet, d'une durée de trois ans, utilise des algorithmes d'apprentissage automatique pour analyser les signaux captés par des capteurs dans des systèmes de brassage afin de déterminer si les arômes et les arômes créés par la levure et d'autres ingrédients sont adaptés à une utilisation dans la production de bière à grande échelle. « Une grande partie de nos investissements en R & D entrent dans les premières étapes d'une infusion. Si vous prenez une nouvelle levure, vous devez savoir si cette nouvelle levure produira de meilleures saveurs et produira une bière plus agréable au goût », a expliqué Sarah Haywood. « Mais évidemment, c'est un processus assez long pour cultiver la levure, pour passer par le processus de brassage et ainsi de suite, donc en utilisant l'IA, nous sommes capables de détecter plus tôt certaines saveurs de la bière et cela nous permet d'accélérer le processus. »

Prendre ses marques à Carlsberg

Sarah Haywood a occupé pendant cinq ans les fonctions de directrice des systèmes d'information de la société américaine Mondelēz International, multinationale agroalimentaire américaine, avant de s'installer à Copenhague pour prendre ses fonctions actuelles. Une grande partie de l'attrait de Carlsberg consistait à trouver un équilibre entre la nécessité de gérer une infrastructure d'entreprise stable et l'introduction de nouveaux outils numériques pour les clients, les consommateurs et les employés.

« Je pense que dans les prochaines années, il y aura un fossé entre les entreprises qui sont capables de le faire et de le relier à leur infrastructure principale, puis les entreprises qui se séparent en quelque sorte du numérique et le font complètement en dehors de leur environnement d'entreprise », a jugé Sarah Haywood. Elle a ajouté : « et je pense qu'il y a un risque que vous vous retrouviez avec deux entreprises très différentes qui ne se parlent jamais et que, par conséquent, votre possibilité de développer numérique soit très limitée. Pour nous, il s'agit de savoir comment intégrer le numérique et l'adopter à notre paysage business. »

Tout change, tout va changer

Cette approche influe sa stratégie de sélection des fournisseurs, qui doivent pouvoir pivoter à mesure que la technologie et le marché évoluent. « La seule chose dont nous pouvons être sûrs, c'est que tout va changer, nous devons donc l'intégrer à notre façon de travailler », insiste-t-elle. « Je pense que dans les biens de consommation courante [FMCG : Fast-Moving Consumer Goods], les infrastructures ont toujours été trop fixes - de très longs contrats, des règles très strictes et des process trop rigides - et je pense que cela doit changer. »

Des prévisions de croissance

Sarah Haywood s'est largement concentrée sur l'Europe occidentale au cours de la dernière année, mais elle prévoit de se tourner vers d'autres régions en 2019, notamment en Asie. « Nous voyons une région grandir à un rythme fantastique et avoir grand besoin de renforcer ses capacités. Nous avons donc un élément géographique à prendre en compte, mais je pense aussi que cela renforce nos bases », a-t-elle déclaré. « Pour moi, c'était clairement la première étape : mettre en oeuvre le SDWAN ou la migration vers le cloud n'est pas une finalité mais un moyen. Vous le faites pour tirer parti de cette capacité et commencer réellement à générer de la valeur métier. Ce point est bien intégré en Europe occidentale et nous sommes probablement encore en train de le défendre en Europe orientale et en Asie. »

Elle explorera également le potentiel de toute une gamme de technologies émergentes grâce à une stratégie rapide de création rapide de produits viables minimums, pouvant être testés de manière agile et rapidement adaptés lorsqu'ils fonctionnent. Ses projets s'ajoutent à une entreprise fondée sur l'innovation. Le fondateur de Carlsberg, J. C. Jacobsen, a créé un laboratoire pour faire progresser les connaissances biochimiques relatives au brassage. Ce laboratoire a découvert un moyen de purifier la levure qui permet une production de bière homogène et a développé l'échelle de pH encore utilisée de nos jours pour mesurer l'acidité des liquides.

L'innovation en héritage

Sarah Haywood souhaite refléter cet héritage dans sa stratégie informatique actuelle et dans l'avenir de la brasserie. Elle imagine déjà l'effet que des voitures autonomes pourraient avoir sur Carlsberg. « Cela commence par une bière du vendredi après-midi dans la voiture, une Carlsberg bien fraiche qui t'attend... Quel rêve ! » s'est-elle enthousiasmée en songeant à l'absence d'alcootest.

Article de Thomas Macaulay / CIO UK (Traduit et adapté par Bertrand Lemaire)

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