Objets Connectés : la stratégie d'Axa passe par la maison

L'assureur lancera en octobre une application permettant de rationaliser l'utilisation de divers objets connectés liés à la maison. Axa, qui voit dans l'internet des objets une évolution majeure de son métier, y adossera ses services liés à l'assurance.
Publicité« Aujourd'hui, les chiffres parlent de 80 milliards d'objets connectés dans le monde, d'ici trois ans. Mais finalement, ça ne veut pas dire grand-chose, ce qui va compter ce ne sont pas les objets mais les services ». Par ces mots, Amélie Oueda Castera, directrice générale adjointe d'Axa Particuliers a confirmé la tendance annoncée par son PDG, Nicolas Moreau, en début d'année. Ce dernier prédisait l'arrivée prochaine de nouveaux usages liés à l'internet des objets. « Une chose est sûre c'est que nous avons affaire à une évolution radicale qui pourrait bien devenir, à terme, une vraie révolution », lance la directrice générale adjointe lors d'un événement presse organisé le jeudi 2 juin 2015.
Dans le métier d'assureur, l'internet des objets devrait influer sur trois piliers. Le premier d'entre eux est d'abord celui de la prévention. « Cette composante du métier va devenir prédominante. Le bon assureur sera celui qui préviendra au mieux les risques », explique Amélie Oueda Castera. Par exemple, avec son offre Axa Drive, l'assureur apporte à ses clients des feedbacks sur leur conduite et les prévient contre les comportements à risques. Le deuxième point est celui de l'impact des sinistres. « Nous allons pouvoir le réduire bien plus facilement », déclare la dirigeante. Dans la maison, la détection d'une flaque d'eau suspecte permettra par exemple d'endiguer un sévère dégât des eaux. Enfin, sur l'assistance en elle-même, les objets connectés ont un rôle à jouer.
Un cadre législatif trop restrictif sur la santé
« Il y aujourd'hui énormément de choses à faire dans de nombreux secteurs différents », explique Amélie Oueda Castera. Toutefois, Axa France a préféré se concentrer pour l'instant sur l'automobile et la maison. « Sur la santé, le cadre législatif pour l'utilisation des données personnelles ne nous semble pas propice au développement de services comme nous pouvons le voir aux États-Unis avec la start-up Oscar », explique la directrice générale adjointe. Sur l'automobile, Axa propose donc son offre Drive qui permet d'informer les clients sur leurs conduite. Via sa filiale Direct Assurance, l'assureur propose également des remises aux conducteurs ayant un bon comportement au volant. En revanche, sur la maison, l'assureur n'avait encore rien présenté jusqu'au jeudi 2 juin 2015.
Début octobre, a-t-il été annoncé ce jour là, Axa lancera auprès de 2000 clients un pilote de service pour la maison connectée. Intégré directement à l'application My Axa, dans la rubrique habitation, ce service permettra à son utilisateur d'agréger les informations en provenance de divers appareils connectés, caméras, détecteurs de mouvement, thermostats, etc. « Contrairement à Cardif qui s'est mis à fabriquer ses propres objets connectés, nous allons nous baser sur un système d'API ouvertes pour qu'un maximum d'objets soit compatible avec notre service », explique Thierry Fabing, directeur digital adjoint.
Pas de données sauvegardées
PublicitéGratuitement, l'utilisateur déjà client Axa pourra recevoir des notifications en cas d'intrusion ou d'incendie détectés à son domicile. Axa précise qu'aucune donnée issue des objets connectés ne sera stockée sur ses serveurs. « Pour les flux vidéo, ce sera comme un système de streaming », explique Thierry Fabling. À noter que le service peut être activé et désactivé directement depuis son smartphone. En outre une fonction de géolocalisation envoie un rappel si vous vous éloignez trop de votre domicile sans l'avoir mis en marche.
En outre les utilisateurs qui seraient dans l'incapacité de recevoir les alertes pourront spécifier à l'application de les envoyer à des proches. Le service marche via la box Internet de la maison. Pour les résidences qui en seraient dépourvues, Axa annonce travailler avec un partenaire capable de relier les objets via des cartes SIM mais ne souhaite pas en dire plus pour le moment.
Sur ces services gratuits, Axa va bien évidemment proposer un service payant. Pouvant être souscrit a l'acte, que ce soit pour un week-end, une semaine ou un mois, il donnera accès à l'assistance d'Axa. « En cas d'intrusion ou de dégâts, nos agents pourront intervenir à la demande de l'utilisateur et engager les réparations si nécessaires. Si la porte de la maison est fracturée, nous pourrons aussi dépêcher un service de gardiennage », donne comme exemple Thierry Fabling. La phase de pilote d'octobre devrait permettre à Axa de valider le concept du projet. En cas de réussite, cette fonctionnalité sera proposé à l'ensemble des clients Axa dès début 2016.
Article rédigé par

Oscar Barthe, Journaliste
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