Monoprix embarque son datawarehouse dans le cloud

La grande distribution a beaucoup d'ambition dans le digital et Monoprix n'entend pas rester inactif. De l'étiquette numérique en passant par un entrepôt entièrement automatisé, la société doit adapter son SI avec l'afflux de données. Le DSI s'est orienté vers la solution Snowflake pour améliorer les requêtes métiers.
PublicitéIl y a de la passion quand on évoque le digital avec Régis Schultz, président de Monoprix [NDLR: Régis Schultz a quitté l'enseigne et il est remplacé par Jean-Paul Mochet]. L'homme a déjà fait ses armes chez Darty en équipant les vendeurs de smartphones pour passer les commandes et payer. En arrivant dans l'enseigne de centre-ville du groupe Casino, la ferveur sur le digital est restée intacte avec plusieurs projets. D'abord sur les points de vente, « avec la mise en place d'étiquettes électroniques connectées en WiFi qui peuvent interagir avec le client en proposant des réductions par exemple », explique le dirigeant. Il ajoute réfléchir « à ajouter une led et même une caméra pour vérifier le réassort des rayonnages devant le produit et pour savoir combien de temps un client reste dans le rayon ».
La société mise aussi beaucoup sur son application mobile « Monoprix et moi ». Cette dernière donne accès au catalogue, scanne les produits, intègre la carte de fidélité et procède au paiement à condition d'avoir renseigné une carte bancaire. Ce dernier point « constitue un frein pour l'adoption du paiement sans caisse », reconnaît Régis Schultz. Mais le digital touche aussi la logistique à travers le partenariat avec Ocado et la réalisation d'un entrepôt entièrement robotisé dans le sud de Paris. 6 000 m² sous forme de ruche où les robots peuvent mettre 4 minutes pour adresser une liste de 70 produits.
Un datawarehouse on premise à bout de souffle
Mais une ambition forte dans le digital implique un système d'information moderne et agile. La DSI de Monoprix comprend environ 200 personnes en charge du legacy et 50 personnes sont dédiées au e-commerce. L'enseigne recense 250 applications au sein de son patrimoine applicatif avec une gestion « par batch ». Une méthode de plus en plus difficile à maintenir avec le volume de données et qui frustrait les métiers. « Du shadow IT a commencé à se développer au sein des métiers pour l'extraction des données, comme des moteurs Alteryx ou Tableau en ayant pas conscience de savoir où ils envoyaient les données », se souvient de Damien Pichot, directeur des flux chez Monoprix. L'enseigne souhaitait donc aller vers une gestion à base d'événements et en temps réel.
La solution de datawarehouse Teradata était arrivée en bout de course. Le dirigeant a donc regardé l'état de l'art sur le marché en fixant des critères discriminants : « gérer la data structurée et non structurée, la solution devait être scalable et les serveurs devaient être en Europe ». A cela s'ajoutait une volonté d'uniformiser les sources de données réparties dans « un datalake marketing chez Google et le datawarehouse de Teradata ». Au final, Snowflake et Google via Big Query ont été retenus pour participer à un POC sur quatre semaines ( du 1er octobre 2018 au 26 octobre 2018) autour de trois cas d'usage, « du data sharing avec un intérêt pour nos partenaires, la chaîne des tickets pour les remontées de caisse et un accès pour les utilisateurs notamment le marketing et la supply chain », précise Damien Pichot. A la fin du POC, la direction a demandé aux deux sociétés de participer à des oraux « pour donner la voix aux utilisateurs et savoir ce qu'ils pensaient des résultats », glisse le directeur des flux. Et les retours sont bons en saluant, « la simplicité de portage des traitements actuels vers Snowflake et l'utilisation simple et rapide de la solution »
PublicitéUne migration en mode hybride
La solution Snowflake a été retenue et la migration est assurée par Keyrus depuis février 2019. En terme de capacité, Monoprix est parti sur une offre XS (comme dans le cadre du PoC) pour démarrer. « Nous souhaitions avoir une architecture hybride avec Teradata et Snowflake dans le cloud Azure », souligne Damien Pichot. Pour lui, les requêtes sont en phase d'industrialisation pour les métiers, notamment le marketing. La maîtrise est un point soulevé par le dirigeant, « on sait où sont les données et qui y accède ».
Le futur se décline en deux étapes pour le dirigeant : « Réussir la migration de notre datawarehouse on premise vers le Cloud chez Snowflake dans un timing correct (cible de 9 mois) et en garantissant une continuité de service à nos utilisateurs (double run nécessaire) » et « une fois basculé, nous souhaitons maximiser l'usage de la data dans l'entreprise, la partager avec des partenaires, supprimer le shadow IT, satisfaire les métiers internes tout en réduisant nos coûts de run ».
Article rédigé par

Jacques Cheminat, Rédacteur en chef LMI
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