Maersk associe 94 entreprises testeuses à une blockchain logistique

En partenariat avec IBM, Maersk a testé une blockchain logistique il y a quelques mois. Le transporteur l'étend désormais à 94 clients qui ont accepté d'expérimenter cette technologie de journal distribué.
PublicitéIBM et Maersk ont dévoilé TradeLens, la version de production de la plateforme blockchain de suivi d'expéditions au niveau mondial qu'ils ont démarrée en janvier dernier. 94 entreprises auraient déjà rejoint la plateforme pilote, dont plus de 20 opérateurs de ports et de terminaux, depuis la validation de la preuve de concept au début de l'année. La solution basée sur la technologie blockchain a été élaborée conjointement par IBM et Maersk. Elle permet d'obtenir des informations sur le cheminement des marchandises à partir du moment où elles quittent leur point d'origine, arrivent dans les ports, puis pendant leur transport et jusqu'à leur bonne réception à destination.
Toutes les parties impliquées dans la chaîne d'approvisionnement peuvent avoir accès aux informations de suivi, par exemple les heures d'arrivée des expéditions, mais aussi les documents de douanes, les factures commerciales et les connaissements maritimes - les reçus de marchandises expédiées par la mer - en temps quasi réel via la plateforme blockchain. Selon IBM et Maersk, plus de 160 millions d'événements de transports ont été enregistrés sur la plate-forme TradeLens. « Le rythme d'enregistrement des données atteint près d'un million d'événements par jour », ont déclaré les deux entreprises.
Les conteneurs d'expédition arrivent dans un terminal portuaire. (Crédit : IBM, Maersk)
Un enregistrement immuable fourni à toutes les parties
Jusqu'ici, les documents juridiques utilisés pour le transport maritime international étaient basés sur des documents papier, et les données électroniques étaient transmises en EDI, une technologie mise en oeuvre il y a 60 ans qui ne permet pas d'obtenir des informations en temps réel. Les différentes parties concernées par le transport de marchandises par voie maritime partageaient également des documents par courriel, télécopieur et messagerie. « Une fois les informations saisies ou scannées manuellement, TradeLens peut suivre les données critiques de chaque expédition dans une chaîne d'approvisionnement et fournit un enregistrement immuable à toutes les parties impliquées », ont déclaré IBM et Maersk. Certains manifestes d'expédition peuvent également être envoyés à l'aide d'une API vers la plate-forme TradeLens, de sorte que les industriels et autres acteurs de la supply chain disposent d'informations plus pertinentes et bénéficient d'une meilleure visibilité sur le processus.
Publicité Les conteneurs sont déchargés des navires et stockés dans les terminaux portuaires avant d'être transportés par camion ou par chemin de fer vers leur destination finale. (Crédit : IBM, Maersk)
234 passerelles maritimes participantes dans le monde
En plus des transitaires, des sociétés de transport et des entreprises de logistique, plus de 20 opérateurs de ports et de terminaux utilisent ou ont accepté de piloter TradeLens. C'est le cas notamment de PSA Singapore, d'International Container Terminal Services Inc, de Patrick Terminals et de Modern Terminals Ltd. à Hong Kong. Les autorités douanières des Pays-Bas, d'Arabie saoudite, de Singapour, d'Australie et du Pérou y participent également. « Au total, environ 234 passerelles maritimes partout dans le monde participent ou participeront activement à TradeLens », a déclaré IBM. Par exemple, cette année, la société hongkongaise Modern Terminals est devenue partenaire bêta de la chaîne TradeLens.
« La possibilité de disposer d'une documentation numérisée pouvant être aussi authentifiée va nous permettre de réduire les coûts et d'accroître la sécurité de la chaîne d'approvisionnement », a déclaré par courriel Peter Levesque, PDG de Modern Terminals, à nos confrères de Computerworld. En tant qu'opérateur portuaire, Modern Terminals n'a pas besoin de suivre les expéditions en dehors de son environnement opérationnel, mais il conserve le statut des conteneurs entrant et sortant de ses terminaux via un système d'exploitation de terminal (TOS). Un grand nombre de Terminal Operating System utilisent l'EDI, les réseaux locaux sans fil et l'identification par radiofréquence (RFID) pour surveiller les mouvements de marchandises. Modern Terminals traite environ 5,5 millions de conteneurs d'expédition par an sur son site de Hong Kong.
Des conteneurs quittent la zone portuaire par voie ferrée. (Crédit : IBM, Maersk)
D'autres applications vont émerger dans ce secteur
« La documentation liée au transport d'un conteneur depuis l'usine jusqu'au détaillant est encombrante et ouverte », a déclaré M. Levesque. Grâce à la technologie de « grand livre distribué » (distributed ledger) sécurisé apportée par blockchain, la plate-forme d'IBM et Maersk permet aux participants autorisés de la supply chain de consulter et de mettre à jour en temps quasi réel et dans un environnement sécurisé toute la documentation pendant la durée de ce transport. Les services des douanes, du commerce et des frontières partout dans le monde pourront également savoir plus facilement « ce que contiennent les conteneurs et le commanditaire responsable de son chargement », a ajouté M. Levesque.
« Modern Terminals compte bien utiliser régulièrement la solution quand le développement et les tests seront terminés », a encore déclaré M. Levesque. « Nous ne faisons qu'inaugurer l'un des usages de la technologie de la chaîne de blocs dans l'industrie du transport et de la logistique. La possibilité d'améliorer la transmission des documents dans le monde entier est déjà un excellent début. Mais d'autres applications blockchain dans ce secteur vont sûrement émerger, et je ne doute pas que la prochaine décennie sera passionnante ».
Article de Lucas Mearian / Computerworld (Adapté et traduit par Jean Elyan)
Article rédigé par

IDG News Service,
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