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Lufthansa développe son business via API

Lufthansa aimerait coupler la ventes de billets d'avion avec ceux de billets d'opéra ou de thèatre.

Le groupe aérien Lufthansa développe une nouvelle stratégie API avec l'ajout de réservations directes.

PublicitéLe groupe aérien Lufthansa (Lufthansa, Austrian Airlines, Swiss et Eurowings) se tourne de plus en plus vers les interfaces de programmation d'applications (API) pour étendre sa portée numérique, se libérer des agrégateurs et diversifier ses canaux de vente directe. Dans le cadre de cette nouvelle stratégie API, le groupe a notamment ajouté une API de réservations directes pour ses vols en partance du Royaume-Uni.

C'est le centre d'innovation numérique du groupe aérien, basé à Berlin - il a été créé en 2014 - qu'a été confiée l'étude d'accessibilité des systèmes backend à des développeurs tiers avec de nouvelles API. Pour l'aspect technique, le Hub a fait intervenir des consultants de Mindtree pour travailler sur ce qu'il a appelé « l'initiative Open API ». Au sein du groupe Lufthansa, la dénomination générique Open API fait référence à une gamme étendue d'API, utilisées en interne et en externe. L'Open API a déjà fédéré 900 développeurs enregistrés, représentant 210 millions d'appels API en 2017. La série a donc été récemment enrichie d'une API de réservation qui permet aux développeurs tiers autorisés d'intégrer la vente de billets d'avion des transporteurs du groupe dans leur propre site Web ou applications.

Un environnement complexe

« L'expérience de Mindtree dans le domaine des API est remarquable et ses experts nous ont grandement aidés à surmonter les difficultés techniques de ce processus. Il semble simple en apparence, mais les systèmes des compagnies aériennes ne sont pas les plus faciles à gérer et nous n'étions pas familiers avec les structures des API », a déclaré Reinhard Lanegger, directeur du développement du projet au sein du Lufthansa Innovation Hub et chef de projet pour le Lufthansa Open API, à nos confrères de Computerworld UK. Selon lui le travail d'ouverture des API mené par le groupe est comparable avec celui réalisé par les grandes banques dans le cadre de la seconde directive européenne PSD2 sur les services de paiement et de la banque ouverte adoptée en 2007, mais sans la contrainte des régulateurs. « Les compagnies aériennes ne sont pas soumises à cette réglementation. L'initiative consiste plutôt à explorer la valeur de nos données pour des partenaires externes », a-t-il ajouté. « La nouvelle API de réservation apporte un changement particulièrement important à notre coeur d'activité ».

Si les API pour connaître les horaires, s'informer sur le statut des vols et choisir les sièges à bord des appareils existent depuis un certain temps, l'accès à la fonctionnalité de réservation n'était pas implémenté et il fournit à la compagnie aérienne un autre canal de vente directe très pratique. « L'approche adoptée par Lufthansa repose sur le fait qu'un accès direct coûte généralement moins cher, et ce canal est moins cher que ceux qui font intervenir des intermédiaires », a déclaré Adnan Saulat, consultant spécialisé dans les entreprises de voyages chez Mindtree. Un des premiers cas d'usage a consisté à intégrer à l'application de suivi des vols AppInTheAir la fonction de réservation. Lufthansa cible également les sites Web de ventes de billets de spectacles. « L'achat d'un billet d'avion pourrait très bien s'ajouter à un article dans le panier de ces revendeurs », a fait valoir Reinhard Lanegger.

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Lufthansa regroupe ses API externes en fonction des données de référence (aéroport, avion, pays), des opérations (statut de vol, programme de vol), des données de fret (suivi des expéditions, visibilité de tous les vols), des tarifs/disponibilités (données de billets d'avion incluant des liens profonds vers son portail) et de la fonctionnalité de réservation. Bien sûr, l'ouverture d'un accès quel qu'il soit comporte des risques. « Par exemple, l'API de réservation exige une vérification approfondie des partenaires, il ne s'agit pas seulement de s'enregistrer et de passer à l'étape suivante », a déclaré M. Lanegger. « Dans le cas d'un contenu réservable, le client doit préciser ce qu'il veut faire pour protéger nos systèmes critiques ». Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), la Lufthansa est l'une des 10 compagnies aériennes, ou 4 % de ses membres, offrant une API ouverte. British Airways - qui fait partie de l'International Airlines Group (IAG) - propose également un set d'API aux développeurs sur les offres de vols, les options de divertissement et le statut des vols. Sans compter une API de réservation, mais quelque peu monopolisée par des agrégateurs de vols comme Skyscanner. Selon Reinhard Lanegger « les données offertes par Lufthansa, comme la réservation directe de billets ou l'accès à l'information sur les équipements embarqués sur les vols du groupe, sont beaucoup plus riches que celles de Skyscanner ».

« L'Open API n'a jamais été limité à la réservation de vols ou à la recherche simple, et son objectif est beaucoup plus diversifié. L'initiative permet de nouveaux cas d'usages très en pointe par rapport aux capacités limitées des métamoteurs de recherche couramment utilisés ». Et, comme l'a souligné Adnan Saulat de Mindtree, « Lufthansa envisage également d'ajouter une fonctionnalité de réservation pour les plates-formes vocales comme Amazon Alexa ». Pour l'instant, l'API de réservation n'est disponible que pour les « start-ups en phase de démarrage, les initiatives entrepreneuriales ou celles extérieures au secteur du voyage aérien » pour les vols de la Lufthansa au départ du Royaume-Uni. Mais le groupe allemand prévoit de l'étendre progressivement à d'autres marchés, notamment aux États-Unis, prochain pays de sa liste cible.

Scott Carey IDG NS (adaptation et traduction de Jean Elyan)