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Limagrain mise sur la self-BI dans le cloud pour se transformer

Limagrain mise sur la self-BI dans le cloud pour se transformer
David Chades, responsable data et analytique chez Limagrain : « Dans notre projet de transformation Cosmos, tous les tableaux de bords sont construits par les équipes métiers. »

Le semencier et industriel agroalimentaire Limagrain s'appuie sur la plateforme Microstrategy Cloud pour rendre ses métiers autonomes sur l'usage des données. Grâce à plusieurs niveaux différents de self-BI, gouvernance et sécurité sont garanties.

PublicitéLe groupe Limagrain est né il y a un peu plus de cinquante ans, dans la plaine de la Limagne au nord de Clermont-Ferrand, quand des agriculteurs ont créé une nouvelle variété de maïs. Il est aujourd'hui le 4e semencier mondial et possède également des filières agroalimentaires tracées. En 2018, le groupe a lancé un vaste programme de transformation autour de la donnée, pour répondre aux besoins de ses métiers et accompagner sa croissance. Ce programme lui a permis de déployer des capacités analytiques en self-BI pour tous ses métiers, tout en préservant la sécurité et en assurant la gouvernance des données. Le 10 septembre 2021, lors de l'édition française de MicroWorld 2021, événement de l'éditeur Microstrategy, David Chades, responsable data et analytique chez Limagrain, a relaté comment ces capacités de self-BI avaient été mises en oeuvre et partagé des exemples de projets réalisés grâce à elles.

Avant de se lancer dans cette transformation, le groupe Limagrain rencontrait plusieurs enjeux autour des données. L'organisation du groupe, constitué de multiples entités à fort degré d'indépendance, ainsi que ses fréquentes acquisitions se traduisaient par un éclatement important du système d'information, avec une multitude de briques applicatives, opérationnelles et décisionnelles. « Il nous fallait rationaliser pour diminuer les coûts et apporter des solutions plus efficaces et agiles aux entités métiers », explique David Chades. Il s'agissait également d'industrialiser les outils décisionnels, afin de gagner en performance et en évolutivité. « Nous souhaitions aussi réduire le goulot d'étranglement que représente l'IT dans les projets analytiques », confie David Chades. L'enjeu était d'ouvrir les solutions pour rendre les utilisateurs autonomes, à travers des capacités de self-BI, tout en gardant un certain niveau de maîtrise, notamment en termes de sécurité des données et de conformité réglementaire. Enfin, un dernier défi pour Limagrain était de fournir des services autour des données au plus près de ses utilisateurs. « Il s'agissait de leur apporter des services de type MDM (master data management), stockage et organisation des données, et bien entendu des fonctionnalités analytiques, alors même qu'ils sont répartis sur quatre continents », précise le responsable data et analytique.

Une plateforme analytique managée dans le cloud

Ces défis se sont transformés en objectifs il y a quatre ans, donnant le jour à un programme de transformation data, dénommé MAP pour « MDM, Analytics et Platform ». Le premier volet portait sur la définition de référentiels de données et leur diffusion au sein du groupe, en instaurant une gouvernance de la donnée. Le second concernait la couverture des besoins analytiques et de business intelligence. Enfin, la partie plateforme incluait les services clefs pour supporter les applications analytiques, allant du stockage aux catalogues de données, en passant par la gouvernance. « Le programme comportait à la fois des briques technologiques, des méthodes, de la formation et de l'accompagnement au changement, le tout compatible avec les grands principes d'architecture IT de Limagrain, supporté par les équipes IT, avec un système d'intégration et une sécurité pensés dès le départ. Enfin, il fallait déployer ces capacités au niveau mondial », résume David Chades.

PublicitéCes critères ont conduit Limagrain à retenir en 2018 la plateforme analytique de Microstrategy. « C'est une solution multifacette », décrit David Chades. « Elle couvre tous types d'analyses et de restitution, ainsi que la gouvernance. » Le groupe a choisi de déployer celle-ci sur le cloud Microsoft Azure, en mode managé. « Nous sommes présents sur quatre continents. Le cloud Azure nous permettait d'offrir aux business units des capacités d'analyses identiques, quelle que soit leur localisation », souligne le responsable data. Pour les équipes IT de Limagrain, cela représentait aussi un gain de temps, le choix d'une plateforme managée les déchargeant du monitoring et de la gestion technique des migrations. « Nous nous occupons seulement de la validation fonctionnelle. Il y a quatre montées de version par an, une majeure et trois mises à niveau trimestrielles. Cela nous permet de bénéficier toujours d'une plateforme au meilleur niveau », pointe David Chades. Le groupe Limagrain s'appuie sur une infrastructure hybride, avec une partie on-premise confiée à un partenaire, intégrée avec quatre plaques Azure : deux en Europe, une en Asie et une en Amérique de l'Ouest. « La plupart de nos entrepôts de données, (DWH et data lakes) migrent désormais sur Azure, aussi bien les datawarehouses (sur SQL database) que les data lake (Azure datalake). Microstrategy étant présent sur les mêmes plaques, la performance est ainsi optimale », souligne le responsable data. Une intégration poussée avec les environnements IT du groupe garantit également une utilisation transparente pour les collaborateurs, notamment sur l'application des règles de sécurité.

La formation d'utilisateurs clefs, levier central

Pour adresser l'enjeu central que représentait la self-BI, tout en respectant des contraintes légales et de sécurité des données qui évoluent en permanence, le groupe a mis en place trois niveaux d'utilisation de Microstrategy, allant d'une utilisation personnelle au projet d'entreprise, en passant par la self-BI collaborative. « Pour chaque niveau sont mises à disposition des fonctionnalités, des niveaux de support et obligations différents, notamment en termes de formation. Ce cycle d'adoption répond aux besoins des différentes entités », souligne David Chades. Le premier niveau, la self-BI personnelle, correspond à une utilisation sur le poste de travail avec Microstrategy Workstation. Il est adapté aux tests et proofs of concept, mais comporte des limites sur le partage d'information. Dès le second niveau, la self-BI collaborative, le travail fait sur Workstation peut être repris sur la plateforme cloud, permettant de partager l'information avec un certain nombre de sécurités. Le dernier niveau, la self-BI d'entreprise, intervient quand il devient nécessaire de passer un cap en matière d'industrialisation, par exemple pour la collecte des données, ou si l'application a besoin d'une couche sémantique. Le projet peut alors être promu sur Microstrategy Cloud et les équipes IT et data montent à bord. L'une des particularités du programme mené par Limagrain est qu'il autorise une utilisation à 360° de la plateforme analytique, sans aucune limite sur les domaines fonctionnels : les applications vont ainsi de la finance à la supply chain, en passant par des analyses industrielles ou même des kits de recherche et développement.

Pour accompagner cette prise en main par les métiers, Limagrain a prévu un processus de formation et d'accompagnement solide. Ainsi, pour ouvrir un environnement collaboratif, il faut avoir identifié un ou plusieurs utilisateurs clefs, qui doivent suivre un cursus de formation et obtenir leur certificat de key user sur Microstrategy Education », explique David Chades. Ces utilisateurs clefs sont également fédérés autour d'un environnement collaboratif sur le réseau social d'entreprise du groupe, qui permet à la communauté de s'entraider et de progresser sur leur maîtrise de l'outil. « Les équipes IT data postent des tutoriels, des vidéos et des bonnes pratiques chaque semaine », précise le responsable data. Un accent particulier est mis sur la construction de couches sémantiques dès que les données proviennent de sources certifiées, autrement dit des entrepôts construits par l'IT ou des data sets certifiés issus d'autres acteurs. « Cela assure un haut niveau de sécurité ainsi qu'une certaine gouvernance, et nous permet d'adapter les applications, par exemple pour les rendre multilingues ou intégrer les termes métiers utilisés dans différents pays », indique David Chades. Depuis quelques mois, les équipes IT travaillent aussi sur les notions UX/UI, pour améliorer la navigation ou la compréhension des KPI. Par exemple, elles élaborent des templates ou des guides pour les utilisateurs, donnant les grandes lignes à suivre pour la construction de leurs tableaux de bord.

Plusieurs projets réalisés par les métiers en self-BI

Afin d'illustrer les nombreux besoins auxquels répond aujourd'hui la plateforme, David Chades a partagé plusieurs exemples. Le plus emblématique est sans doute le projet Cosmos. Il s'agit d'un programme de transformation global de la BU Limagrain Europe (soit 19 pays). Ses enjeux portaient notamment sur la fiabilité des données, l'amélioration de leur disponibilité pour les métiers, la mise en place de KPI de pilotage garantis et une automatisation poussée du système d'information, afin qu'il devienne plus évolutif et agile. Dans le cadre de ce programme, Limagrain a déployé une architecture centrée sur les données, reposant sur un MDM qui alimente à la fois les systèmes opérationnels et décisionnels. « Cela garantit ainsi des référentiels de données identiques quel que soit l'endroit, et donc des rapprochements d'informations très fiables », souligne David Chades. Le groupe a déployé l'ERP SAP dans le même temps, « également asservi au MDM et motorisé par Microstrategy pour l'analytique », selon le responsable data. Tous les acteurs sont dotés de la solution, avec des couches sémantiques par métier (finance, achats, stocks, supply chain, etc.) Pratiquement 1700 attributs ont été préparés et sont ouverts au fur et à mesure des besoins fonctionnels au travers de la solution. Un core model a ainsi été construit, qui sera déployé dans les 19 pays. En parallèle, un lot 2 intégrant le manufacturing, pour assurer notamment le reporting industrie, a démarré en septembre 2021. « C'est un projet global en mode self-BI : aucun tableau de bord n'est déployé au départ, tous seront construits par les key users de chaque équipe métier », déclare David Chades. Celui-ci a également évoqué deux autres exemples de projets construits sur la plateforme Microstrategy, en mode self-BI. Le projet MCD (Margin Common Dashboard), réalisé par la BU Vilmorin-Mikado, est une application d'analyse des marges en temps réel. Celle-ci offre un gros gain de temps côté métier, car auparavant ces analyses étaient réalisées sur une période d'un mois. Le projet Regard assure quant à lui l'analyse et le suivi de marchés Biotech, en collectant des données dans tous les pays où le groupe opère. Ces tableaux de bord ont également été conçus par des utilisateurs clefs, la seule aide de l'IT ayant concerné la collecte et le nettoyage de données.

Pour les prochaines années, l'équipe data a de nombreux projets en perspective autour de la plateforme. D'autres programmes de transformation des BU sont ainsi prévus. Par ailleurs, elle explore divers cas d'usage autour du module Hyperintelligence de Microstrategy, qui permet d'intégrer des outils analytiques directement dans les outils opérationnels. « Cela introduit une nouvelle façon de consommer la donnée, et va nous permettre d'amener un certain nombre de KPI directement dans notre outil CRM ou nos applications d'analyse scientifique par exemple », explique David Chades. L'équipe veut également renforcer l'intégration entre la plateforme et l'écosystème Limagrain, utilisant notamment les API fournies par l'éditeur pour améliorer l'industrialisation. Enfin, elle travaille sur le monitoring au niveau applicatif, pour surveiller si les outils développés en self-BI disposent de suffisamment de ressources, si les ressources disponibles sont bien utilisées ou s'il faut en allouer davantage.

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