Projets

Le DSI de Volvo dessine la feuille de route de la voiture autonome

Le DSI de Volvo dessine la feuille de route de la voiture autonome
Atif Rafiq, DSI monde de Volvo, conçoit sa voiture connectée en partenariat avec Google et Amazon (photo Volvo).

En modifiant son modèle de vente et à l'aide de partenariats technologiques, Volvo veut devenir n°1 mondial de la voiture autonome.

PublicitéAtif Rafiq senior vice president, Group IT et DSI de Volvo n'y va pas par quatre chemins. Il a estimé lors de l'AI Summit  qui s'est tenu les 13 et 14 juin à Londres, que l'industrie automobile subit ses plus grands changements depuis 100 ans et fixe une série d'objectifs pour aider Volvo à bien les intégrer.

Le premier objectif est de s'assurer que Volvo sera le premier producteur des voitures du futur. En 2025, l'entreprise veut que la moitié de ses ventes soient réalisées avec des véhicules électriques et un tiers avec des voitures autonomes. L'ambition concerne la manière dont ces véhicules sont vendus. Atif Rafiq prédit que le modèle de la propriété automobile arrive à son terme et a mis en place un plan pour remplacer les achats par des locations.

Des voitures par abonnement

En 2017, Volvo a lancé le programme d'abonnement Care by Volvo. En 2025, l'entreprise vise à réaliser 50% des ventes grâce à ce service. « Il inclut l'assurance et la maintenance, reste très flexible, quand vient le temps de renouveler, si vous aimez la voiture que vous conduisez, vous pouvez continuer pour le même prix mais avec la dernière version du modèle. Nous pensons vraiment qu'il supprime certains points douloureux dans l'accès aux voitures. »

Volvo évolue dans un marché encombré, avec des géants de l'automobile en concurrence et de nouveaux venus. Parfois, ceux qu'on appelle les disrupteurs peuvent devenir des alliés. Volvo l'a prouvé en s'associant à Uber pour développer des voitures autonomes.

Cette collaboration reflète une tendance croissante dans l'industrie automobile à faire équipe avec des sociétés d'autopartage. Ford travaille avec Lyft sur ses propres voitures sans conducteur, tandis que Chrysler a rejoint Waymo, la division véhicules autonomes de Google. Volvo a adopté cet état d'esprit en créant Zeunity, une coentreprise chargée de développer des logiciels pour les systèmes de conduite autonome et d'assistance au conducteur. Volvo fournit le logiciel, Autoliv  le matériel et Ericson ajoute la connectivité.

Partenariats avec Google et Amazon

Volvo a également collaboré avec Google pour ajouter Google Maps, Assistant et Google Play Store au système d'info-divertissement du véhicule, nommé Sensus Connect. Même opération avec Amazon pour développer deux nouveaux services pour les clients. Le premier est un système de livraison embarqué dans lequel on utilise Amazon Key pour déposer des colis dans la voiture pendant que le chauffeur est parti. Deuxième service, celui de conduite qui livre une Volvo à un acheteur potentiel avec un essai routier sur des routes locales.

Atif Rafiq admet que Tesla reste l'acteur le plus innovant dans l'espace, mais pense que son entreprise a déjà dépassé l'entreprise d'Elon Musk. « Ils ont certainement réveillé l'industrie, mais ils ne sont pas en avance partout », a-t-il déclaré. « Un certain nombre de ces partenariats, je pense, vont nous mettre en tête du peloton ».

PublicitéAtif Rafiq a rejoint Volvo fin 2016, après trois ans en tant que Chief Digital Officer chez McDonald's, où il a contribué à lancer la commande à la demande et à introduire des bornes de commande numériques. Il a passé deux ans à travailler sur des introductions en bourse et des fusions et acquisitions en tant qu'analyste financier chez Goldman Sachs et a cofondé et vendu une start-up de gestion de contenu appelée Covigna.

Investir dans les startups

Ces expériences l'ont aidé quand, au début de l'année, Volvo a réalisé son premier investissement grâce à son propre fonds, le Volvo Cars Tech Fund. La société a pris une participation dans Luminar, une start-up qui développe des capteurs pour les véhicules autonomes, un domaine de l'activité de Volvo qui est en pleine expansion.

L'entreprise a déjà fait la démonstration de camions, d'autobus et de bateaux à conduite autonome, mais le DSI estime que le développement de véhicules autonomes variera selon les régions. « Cela dépendra des cas d'utilisation et des géographies », a-t-il déclaré. « Aux États-Unis, par exemple, c'est par État. Certains environnements sont beaucoup plus ouverts et veulent l'adopter parce qu'ils y voient un avantage net sur le plan de la sécurité pour les gens et parce qu'ils ne veulent pas pour arrêter la réglementation qui arrive très vite

Volvo est réputée pour sa sécurité, une réputation qui lui donne un avantage sur le marché des voitures autonomes. La société a déjà atteint l'autonomie de niveau 2, ce qui signifie que les ordinateurs contrôlent au moins deux fonctions de conduite, mais ont toujours besoin de l'aide d'un humain pour contrôler la voiture. Volvo prévoit passer directement aux voitures sans conducteur de niveau 4, qui sont entièrement autonomes dans les zones contrôlées. Il vise à vendre ses premiers véhicules sans conducteur en 2021.

Le partage de données en temps réel

Le passage au niveau 4 nécessitera une coordination avec d'autres voitures sur la route. La technologie de sécurité connectée de Volvo utilise le partage de données en temps réel via un système basé dans le cloud pour permettre aux véhicules de communiquer entre eux et d'alerter les conducteurs des dangers proches, mais le système n'est actuellement disponible que pour les propriétaires Volvo.

« La question pourrait être, de partager ces informations avec d'autres entreprises, car pourquoi la Volvo devrait-elle  être seule consciente du fait qu'une route est glissante !  Je pense que les entreprises devraient être beaucoup plus ouvertes du point de vue du partage de données, parce que cela profite à la société toute entière ».

Volvo étudie également la manière dont l'intelligence artificielle pourrait évaluer l'état d'une voiture achetée par un client et comment elle pourrait améliorer la maintenance prédictive. L'ensemble de ce  processus de maintenance peut être automatisé. Volvo pourrait recevoir une alerte sur un problème potentiel et organiser immédiatement la visite d'un mécanicien, qui ensuite va déverrouiller la voiture à distance et faire les réparations nécessaires. Le rôle croissant de l'automatisation sera soutenu par des mises à jour logicielles constantes.

« C'est une industrie avec un héritage fait de longs cycles de vie de la voiture où le produit ne change pas pendant quatre ou cinq ans », a déclaré Rafiq. « C'est absolument le contraire de la trajectoire  où se projette notre industrie ».

Thomas Macaulay / CIO UK (adapté par Didier Barathon)

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis